Brexit : le « No Deal » se rapproche… les Britanniques se disent prêts, les irlandais se préparent

10 octobre 2019

A près de 3 semaines de la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne, les négociations entre européens et britanniques sont non seulement au point mort, mais cette semaine la rupture était proche. Point sur la situation.

Las des négociations à rallonge et des demandes irrationnelles de Londres, les 27 Etats Membres ont donné à Boris Johnson, Premier Ministre britannique, jusqu’à la fin de la semaine pour revoir sa copie. Selon une source proche du dossier, suite à une discussion bilatérale avec Angela Merkel, les chances d’un accord sont jugées « pratiquement impossibles ». Les européens exigent toujours une proposition de Londres sur l’incorporation de l’Irlande du Nord à l’Union douanière, pour éviter le retour de toute frontière physique sur l’île. Pour Boris Johnson, c’est hors de question, et il ne propose rien de plus qu’un alignement réglementaire, mais non douanier, avec la République d’Irlande.

Pour Boris Johnson, son pays est déjà prêt pour le No Deal

Après des décennies de violences sur la question de la frontière irlandaise, les européens ne sont pas prêts à revenir sur les accords de paix du Vendredi saint. Devant ce blocage, les marchés financiers britanniques, déjà pessimistes, accusent le coup. Boris Johnson assure lui à qui veut l’entendre que son pays « est préparé » à une sortie sans accords. Ce n’est pas l’opinion de l’Institute for Fiscal Studies (IFS) qui a esquissé un possible scénario noir avec la chute drastique de l’activité économique, une baisse des recettes fiscales et donc une explosion du déficit public.

L’Irlande annonce un plan d’aide massif aux secteurs clés de son économie

Pendant ce temps-là, le ministre irlandais des finances, Monsieur Paschal Donohoe a annoncé cette semaine un plan massif de soutien à son économie dans le cas d’un Brexit sans accords de l’ordre de 1,2 milliard d’euros. Il estime ainsi que « le Brexit est le risque le plus pressant et immédiat pour notre économie » et qu’un no-deal « serait très difficile », a déclaré M. Donohoe devant le Parlement irlandais. 600 millions seront injectés dans les secteurs clés comme l’agriculture, ou le tourisme.