L’APVF partenaire de la Journée d’étude sur la revitalisation, organisée par Le Courrier des Maires

7 novembre 2019

La journée a été animée par David Lestoux, Expert en urbanisme commercial et en attractivité, également rédacteur du rapport national sur les centres villes. Philippe Le Goff, Maire de Guingamp y a représenté l’APVF en faisant part de son expérience dans la commune des Côtes d’Armor. Cette journée fut l’occasion de s’interroger sur la révolution digitale en cours et sur son rôle pour l’attractivité et le dynamisme des centres-villes.

Contrairement à beaucoup d’idées reçues, pour que le numérique permette un essor de l’activité, il faut des points de ventes physiques. C’est l’ère de l’omnicanalité : ne pas opposer commerces physiques et numériques.

Outre l’outil, la journée a permis de s’interroger sur les pratiques du consommateur. Aussi, la question de la présence numérique doit se concevoir indépendamment de la simple vente en ligne. Sur les achats non alimentaires, 80% des achats commencent par une recherche sur internet.  44% des européens ont acheté des produits d’occasion autre que des véhicules. En France, cette part s’élève à 49%. C’est un réel message sur les habitudes des consommateurs, entre ceux qui y ont recours faute de moyens et ceux qui le font par choix, soucieux de leur empreinte écologique. Cette question n’est pas non plus à opposer au commerce dit plus « traditionnel ». Le numérique est également l’occasion de s’interroger sur les plages d’ouverture des magasins : les commerces des centres villes ne sont ouverts que 22% du temps des actifs disponibles pour consommer et dans l’alimentaire, 70% du CA se fait entre 17h et 20h.  Le terreau du digital permet de se poser des questions sur les habitudes des consommateurs et les pratiques des commerçants pour y répondre.

L’utilité perçue du centre-ville est donc elle de fait en profonde mutation. Ainsi, 80% environ des gens viennent au centre non pas pour acheter mais pour y trouver de la convivialité.

Si le digital peut être perçu comme une menace par bien des aspects, elle permet d’envisager de nouvelles possibilités avec l’émergence du Click & collect, système de conciergerie.

Un autre aspect fondamental de la journée a été de s’intéresser à la sociologie des consommateurs en centre-ville : Génération Z sont les consommateurs et actifs de demain(nés après 1996). Cette génération n’a pas connu le monde sans internet, donc la porte d’entrée digitale est essentielle. Il y a aussi la question du renouvellement sociologique des territoires : qu’il y ait croissance démographique ou pas, 25%-30% des habitants ne vivaient pas sur leur territoire actuel il y a 5 ans. Le digital doit donc être pensé comme un outil pour accueillir ces habitants et passer d’un centre-ville de fidélité à un centre-ville de conquête. Enfin, les actifs n’ont jamais travaillé aussi loin de leur domicile. Donc on revient sur son lieu de résidence de plus en plus tard. Ils souhaitent globalement consommer local, mais les horaires d’ouverture ne correspondent souvent pas. Il n’st pas question forcément de travailler plus, mais sur des plages horaires plus adaptées aux attentes : le digital peut justement créer du lien avec des consommateurs mobiles.

Enfin, il y a l’enjeu de la data et de la maitrise des données: quelles infos obtenir sur les habitudes des consommateurs et comment les analyser. C’est évidemment un enjeu à manier avec beaucoup de précautions et cette journée a également permis d’en aborder certains aspects.

Pour résumer, Il y a 5 niveaux de transformation des centres-villes

  • Sociologique
  • écologique
  • experientielle
  • servicielle
  • digitale