Négociations du prochain budget : ça coince à Bruxelles !

27 février 2020

Alors que se tenaient la semaine dernière deux jours de négociations autour du prochain budget européen, les Etats membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un montant global… tandis que les négociations patinent aussi sur les fonds liés à l’agriculture ou à la cohésion. Le Parlement européen, qui aura le dernier mot, refuse de céder aux Etats membres.

Comme à l’accoutumée en pareilles circonstances, les négociations autour du prochain budget multiannuel de l’Union européenne se sont avérées tendues… et aucun accord n’est intervenu après ce premier cycle de deux jours de négociations, sans interruption.

Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède refusent catégoriquement tout dépassement du seuil de 1% du Revenu national Brut européen. En face, les autres Etats membres qui promeuvent une politique de la PAC ou de la cohésion plus ambitieuses rétorquent que rien ne pourra être fait sur ces sujets sans concevoir une augmentation de ce seuil. Le blocage est total, d’autant que l’Union souhaite voir financer de nouvelles priorités dans les domaines de la sécurité ou du numérique notamment. Par ailleurs, le Brexit engendre un « déficit » de 12 Milliards d’euros, qu’il faudra trouver par de nouvelles ressources, ou la réduction des engagements existants.

Le Président de la République française l’a rappelé à cette occasion « la PAC ne peut pas payer pour le Brexit »… alors que la proposition de Monsieur Charles Michel, nouveau Président du Conseil européen prévoit une diminution de 13% de moins que dans le budget précédent, et 5 Milliards d’euros de moins que la précédente proposition finlandaise. Pour Angela Merkel « les divergences sont trop marquées pour qu’un accord soit trouvé ».

Autre question qui tend les débats, celle des rabais dont bénéficient certains Etats membres. Ils permettent aux contributeurs nets au budget européen de bénéficier de ristournes, par le biais de calculs complexes. 19 Etats membres pensent qu’il est temps d’y mettre fin, alors que ceux qui en bénéficient s’accrochent à leurs avantages.

Pendant ce temps-là, le Parlement européen, dont l’avis conforme est nécessaire à la validation de l’accord (c’est-à-dire qu’il dispose de facto d’un droit de veto) rappelle par la voix deson Président qu’il rejettera tout accord qui ne donnerait pas à l’UE les moyens de relever les défis auxquels elle est confrontée. Le Parlement défend ainsi un budget à 1,3% du RNB, alors que la Commission avait proposé un budget à 1,069%.