3 questions à Vincent Chauvet, Maire d’Autun et membre du Bureau de l’APVF

3 mars 2022

Autun est l’une des premières communes de France à avoir accueilli des réfugiés ukrainiens. Vincent Chauvet,  Maire de la commune (Modem) et membre du Bureau de l’APVF, revient sur le mouvement de solidarité envers l’Ukraine qui se structure dans les petites villes et l’ensemble des territoires. 

 

1)  Comment s’est décidé l’accueil des premières familles de réfugiés ukrainiens à Autun ?

La prise de conscience de la gravité de la situation a été immédiate, et une famille d’origine ukrainienne installée à Autun nous a aussitôt signalé que leurs proches fuyaient en voiture le pays en catastrophe et qu’ils cherchaient un point de chute. J’ai tout de suite proposé qu’ils viennent à Autun. D’abord un noyau d’élus municipaux se sont mobilisés en 24h pour meubler un premier logement communal inoccupé. A ce stade, je ne mesurais pas encore qu’autant d’habitants d’Autun et de l’Autunois-Morvan avaient des liens familiaux l’Ukraine…

2) Plus largement, comment s’organise dans votre commune l’élan solidarité envers l’Ukraine en lien avec les habitants ainsi que les associations locales ?

Dans la foulée de ce premier accueil, nous avons structuré nos actions grâce à notre Direction de la Cohésion sociale et Urbaine. Le réseau d’acteurs institutionnels, associatifs et bénévoles du territoire, déjà mobilisé lors de ces trois dernières années pour l’accueil de familles syriennes et Yézidies a été réactivé. Ce travail partenarial de confiance déjà existant a été la clé de notre réactivité. Les clubs sportifs autunois ont mis à disposition leurs minibus pour que des conducteurs bénévoles se rendent en Pologne récupérer des familles. Une collecte auprès du grand public a été lancée pour équiper d’autres logements communaux et certains vacants dans le parc social collectif, en prévision de l’arrivée de nouvelles familles. Avec la médiatisation nationale d’Autun autour de cette première arrivée, les propositions de dons ont afflué de toute la France. Cette mobilisation et cet élan de générosité spontané est tout simplement incroyable.

3) Le ministère de l’Intérieur organise ce vendredi une réunion avec les associations de collectivités territoriales pour échanger sur les actions à mettre en œuvre, qu’attendez-vous des différentes initiatives pouvant être prises ?

Il est maintenant attendu que l’Etat, dans chaque département, assure une coordination des initiatives qui se font nombreuses mais qui nécessitent d’être identifiées et suivies pour se vouloir efficientes sur la durée. Les familles arrivent dans la précipitation, sans titres officiels, et ont besoin d’un suivi médical. Il est important que la France leur accorde dans les meilleurs délais une situation qui facilite leur prise en charge à tous les niveaux. Au regard des incertitudes sur l’évolution du conflit, il faut d’ores et déjà nous inscrire dans un temps d’action long et nous donner collectivement les moyens de faire face. La France est au rendez-vous de l’enjeu de solidarité qui lui incombe, comme le sont les autres pays de l’Union européenne que s’attache à fédérer le Président de la République pour traverser cette dramatique crise internationale.