
Le gouvernement a dévoilé une carte de 151 intercommunalités classées comme « zones rouges » en matière d’accès aux soins. Dès septembre, ces territoires bénéficieront d’un nouveau dispositif de solidarité territoriale : des médecins volontaires, issus de zones mieux dotées, y exerceront jusqu’à deux jours par mois. Cette mesure, présentée comme une première réponse aux déserts médicaux, concernera plus de 2,5 millions de Français.
Ce dispositif de « solidarité territoriale », inscrit dans le pacte présenté au printemps, s’appuie sur les données de la DREES et sur des échanges avec les élus locaux. Il vise, selon le gouvernement, à amorcer une montée en charge nationale, pouvant aller jusqu’à 30 millions de consultations supplémentaires par an. Les médecins engagés bénéficieront d’un appui logistique, administratif et financier, avec la possibilité de se faire remplacer dans leur cabinet principal pendant leurs absences.
Si cette mesure est perçue comme un signal positif, son efficacité reste à démontrer. Plusieurs professionnels de santé redoutent une désorganisation de leur propre exercice, tandis que certaines collectivités pointent un risque de réponse fragmentaire à une problématique de fond.
L’Association des Petites Villes de France (APVF) accueille cette initiative comme un progrès partiel mais insuffisant. Elle souligne que 87 % du territoire national est touché par la pénurie de médecins, et que la réponse ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté des praticiens. L’APVF appelle à une stratégie plus ambitieuse et mieux structurée, incluant une véritable régulation de l’installation des médecins, un soutien renforcé aux centres et maisons de santé, et une action plus cohérente sur la formation et l’attractivité des territoires sous-dotés.
Au-delà de cette carte, d’autres mesures sont en cours : suppression du numerus apertus, stages obligatoires hors CHU, simplification des procédures pour les médecins formés à l’étranger, ou encore élargissement des compétences de certains professionnels. Pour l’APVF, il faudra aller plus loin et faire de l’accès aux soins une priorité nationale appuyée sur une véritable stratégie territoriale.
Le dispositif annoncé constitue un début, mais les élus des petites villes attendent désormais des engagements plus clairs, mieux financés et durables pour faire reculer concrètement les inégalités d’accès aux soins.