
Alors que plusieurs vagues de chaleur ont déjà touché la France cet été, la Fondation pour le Logement des Défavorisés (anciennement Fondation Abbé Pierre) publie une étude alarmante sur la précarité énergétique estivale. À cette occasion, sept groupes parlementaires ont déposé une proposition de loi transpartisane visant à éradiquer les logements “bouilloires”, ces habitations devenues intenables en période de canicule.
Un phénomène structurel qui touche de plein fouet les plus vulnérables
D’après l’étude 2025 publiée par la Fondation, intitulée « Chaud dedans ! L’urgence d’adapter les logements bouilloires aux canicules », 42 % des Français déclarent avoir souffert de la chaleur dans leur logement en 2024, alors même que l’été avait été relativement tempéré. Le constat est sans appel : la précarité énergétique d’été est une réalité structurelle, qui s’aggravera avec la multiplication des épisodes caniculaires.
Les plus exposés sont les habitants des quartiers populaires, les personnes âgées, les enfants en bas âge, mais aussi les populations rurales vivant dans des logements anciens ou mal isolés.
Pour les petites villes, un enjeu de santé publique et d’aménagement durable
Le phénomène des “logements bouilloires” est une urgence sociale, écologique et sanitaire. Pour les élus locaux, il soulève de nombreuses questions :
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comment adapter les logements du parc privé ou social à la hausse des températures ?
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comment éviter le recours massif à la climatisation individuelle, qui aggrave le problème à long terme ?
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comment articuler rénovation thermique, sobriété énergétique et confort d’été dans les plans d’aménagement et les PLUI ?
Une proposition de loi à suivre de près
La proposition de loi (PPL) “Zéro logement bouilloire” associant les députés de sept groupes politiques propose d’intégrer la surchauffe des logements dans la définition de la précarité énergétique, d’interdire les coupures d’électricité tout au long de l’année pour pouvoir utiliser des ventilateurs l’été. La note “confort d’été” du diagnostic de performance énergétique (DPE) pourrait également être affichée sur les annonces immobilières. Portée par plusieurs députés de différents bords politiques, dont Cyrielle Chatelain (Écologiste et Social), Lionel Causse (Ensemble pour la République), Emmanuel Grégoire (Socialistes et apparentés) et Aurélie Trouvé (La France insoumise) la PPL pourrait, à terme, devenir un outil structurant pour les collectivités. L’APVF continuera à suivre de près les discussions parlementaires sur ce texte et à porter la voix des petites villes dans le débat.
Pour aller plus loin : retrouvez l’étude complète sur le site de la Fondation pour le Logement.