
Le lancement des « missions de solidarité territoriale » devait marquer une première réponse à la crise des déserts médicaux. Reposant désormais sur le volontariat, ce dispositif suscite encore de nombreuses interrogations et reste fragilisé par le contexte politique.
Le gouvernement avait prévu pour septembre la mise en place des « missions de solidarité territoriale », permettant à des médecins volontaires d’exercer jusqu’à deux jours par mois dans 151 intercommunalités classées comme « zones rouges », soit environ 2,5 millions d’habitants concernés.
Présentée au printemps comme une mission obligatoire, assortie de sanctions et de possibilités de réquisition par les ARS, la mesure repose désormais sur le volontariat. Les médecins participants percevront une indemnisation de 200 euros par jour. En Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, environ 200 volontaires se sont déjà déclarés, mais ce nombre reste très limité au regard des besoins.
Si cette évolution marque une prise de conscience, elle soulève encore de nombreuses interrogations. Les syndicats de médecins pointent l’absence de solutions pour le suivi des patients après le départ des praticiens, les difficultés liées au remplacement dans les cabinets, ou encore la complexité des aspects administratifs et numériques. La chute du gouvernement le 8 septembre ajoute une incertitude politique à un dispositif dont l’efficacité reste à démontrer.
L’Association des Petites Villes de France (APVF) accueille ce dispositif comme une première étape mais rappelle que 87 % du territoire est concerné par la pénurie médicale. La réponse ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté des praticiens.
L’APVF appelle à une stratégie plus ambitieuse et cohérente : une régulation de l’installation qui ne soit en rien coercitive, un soutien renforcé aux centres et maisons de santé, le développement de la télémédecine et une politique d’attractivité pour les territoires sous-dotés.
Pour les petites villes, en première ligne face aux inégalités d’accès aux soins, il est urgent que l’accès à la santé devienne une véritable priorité nationale, inscrite dans la durée et à l’abri des incertitudes politiques.