
La France a perdu près de 4 000 pharmacies depuis 2007 et le rythme des fermetures s’accélère. Dans les petites villes, la disparition d’une officine peut priver tout un bassin de vie d’un accès direct à un professionnel de santé. L’APVF appelle à sécuriser durablement le modèle économique de ces structures, indispensables à l’égalité territoriale en matière de santé.
En moyenne, 200 à 300 officines ferment leurs portes chaque année. Aujourd’hui, environ 27 000 communes ne disposent plus de pharmacie, accentuant le risque de désertification sanitaire. Les conséquences sont particulièrement lourdes dans les territoires où l’offre médicale est déjà réduite : la fermeture de la « dernière officine du bourg » peut transformer une difficulté d’accès en véritable rupture de soins.
Dans ce contexte, la décision du gouvernement d’abaisser progressivement le plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques (de 40 % à 20 % d’ici 2027) a suscité une vive inquiétude. Pour les syndicats de pharmaciens, la mesure représentait une perte annuelle moyenne de 30 000 euros par officine, de nature à condamner les établissements les plus fragiles.
Face à cette perspective, la mobilisation des représentants de la profession a été déterminante. Réunies à Matignon le 24 septembre, les organisations syndicales ont obtenu la suspension de l’arrêté contesté et la mise en place d’un protocole d’accord prévoyant à la fois une mission d’inspection sur le circuit du médicament et des aides financières pour accompagner certaines missions de proximité.
Cette suspension constitue un soulagement immédiat, mais elle ne règle pas la question de fond : l’absence de sécurisation du modèle économique des pharmacies, alors même que leurs missions se sont considérablement élargies. Vaccination, dépistage, accompagnement des traitements chroniques : les pharmaciens participent désormais pleinement à la prise en charge de la santé publique locale.
L’APVF estime que leur rôle doit être reconnu à la hauteur des services rendus aux habitants. Elle appelle à un soutien ciblé aux pharmacies isolées, à la valorisation des missions de santé de proximité confiées aux officines et à une concertation approfondie avec l’ensemble des acteurs pour garantir la pérennité du maillage territorial. Garantir l’avenir des pharmacies de proximité, c’est assurer à chaque habitant des petites villes un accès simple, rapide et sûr à des soins et à des conseils de santé de qualité.