
C’est le constat qui vient d’être établi par une note statistique de la direction générale des collectivités locales.
Après une année difficile en 2023, les finances départementales continuent à se dégrader en 2024, avec notamment une diminution de l’épargne brute qui a chuté de 32,2 %, tandis que les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 3,9 %. Le délai de désendettement est même passé de 4,2 ans en 2023 à 6,7 ans en 2024.
Les départements de la Gironde et de l’Hérault présentent même une épargne négative, et 24 départements ont repris 384 millions d’euros en 2024, soit un tiers de cette épargne brute.
L’épargne nette a également fortement diminué : – 55,4 %, après une diminution de 54,1 % en 2023. 18 département avaient une épargne nette négative contre 6 en 2023.
Cette diminution est liée à un effet ciseaux : une croissance importante des dépenses de fonctionnement (3,9 %) contre un très modeste dynamique des recettes de fonctionnement qui n’ont évolué que de + 0,2 % (132 millions d’euros), après une baisse de 870 millions d’euros.
Dans le détail, les recettes de DMTO ont continuer de diminuer : – 13,5 % en 2024, soit 9,9 milliards d’euros.
Parallèlement, les concours de l’Etat sont restés stables, avec environ 10 milliards d’euros, tandis que les dotations et participation ont fortement progressé (11,7 %, soit 7,1 milliards d’euros).
L’augmentation des dépenses de fonctionnement est liée à :
- la hausse des frais de personnel, qui ont cru de + 3,32 %, après + 7 % en 2023, en raison de la hausse des cotisations caisses de retraites (101 millions d’euros) ;
- les dépenses d’intervention ont continué de croitre (4,2 %), dont la moitié des dépenses relèvent de l’action sociale (RSA, APA) ;
- les charges financières ont très fortement augmenté, avec + 11,8 %, après 30,8 % en 2023 en raison d’une hausse de 840 millions des taux d’intérêt.
Les dépenses d’investissement ont fortement baissé, et le FCTVA ralentit sa progression (0,5 %, après 19,3 % en 2023) :
- les dépenses d’équipement baissent de 2,4 %, tout comme les subventions d’équipement.
Selon la note de la DGCL, cette dégradation devrait se poursuivre en 2025, avec une chute estimée à 25 %. Au total, les besoins de financement augmenteraient encore beaucoup.
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