
L’Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL) dans sa dernière étude évalue à 2,28 milliards d’euros les dépenses de fonctionnement consacrées aux polices municipales en 2024. Par rapport à 2023, la hausse atteint +5,7%, prolongeant un cycle déjà marqué par une progression inédite des dépenses (+9% en 2022, +7,6% en 2023). Sur le mandat qui s’achève, près de sept communes sur dix équipées ont accru leurs budgets plus qu’au mandat précédent. Sur un pas de temps plus long (sept ans), les dépenses de fonctionnement liées aux polices municipales ont progressé de +41%, contre +16% pour les autres services publics locaux.
Investissements en hausse, masse salariale prépondérante
Le volet équipement s’est nettement renforcé en 2024, atteignant 314 millions d’euros – bien au-delà de la moyenne des dernières années (2019-2024). Les coûts immobiliers (locaux, pôles de supervision, bases logistiques) demeurent le premier poste.
Mais le poids structurel reste ailleurs : les frais de personnel représentent 90% des dépenses, alimentés par l’augmentation des effectifs et un régime indemnitaire plus élevé que dans d’autres filières. L’étude rappelle aussi que l’Île-de-France concentre des tensions fortes sur les recrutements, ce qui renchérit les efforts d’attractivité. Les effets budgétaires de la réforme indemnitaire entrée en vigueur au 1er janvier 2025 seront observés l’an prochain.
Des écarts de dépense toujours sensibles
En 2024, les communes étudiées ont dépensé en moyenne 48,3 euros par habitant pour leur police municipale, avec des fourchettes allant du simple au double selon les territoires. En rapportant les budgets au nombre d’agents, la dépense moyenne ressort à 59.707 euros par agent pour 2023. L’OFGL souligne qu’il ne s’agit pas d’un repère de bonne gestion, les écarts restant liés à des paramètres locaux (densité, saisonnalité, doctrine d’emploi, richesse fiscale…).
