
Au terme des XXVIIes Assises des petites villes de France, organisées à Saint-Rémy-de-Provence les 12 et 13 juin, le Premier ministre François Bayrou a pris la parole pour clore les travaux. S’il a salué l’engagement des maires et leur rôle central dans la vie publique, c’est la dette de l’État qui a occupé l’essentiel de son intervention.
D’entrée, François Bayrou a revendiqué son ancrage local, rappelant qu’il continue à exercer la fonction de maire de Pau, convaincu que les responsabilités locales et nationales doivent rester liées. Il a rendu hommage à la proximité, l’humanité et la constance des maires, piliers à ses yeux de la démocratie de terrain.
Le Premier ministre a confirmé que la réforme du statut de l’élu doit aller à son terme, en particulier avec la validation des acquis de l’expérience (VAE), afin que l’engagement municipal ne constitue plus un frein professionnel. Il s’est également saisi de l’idée d’un « article 40 », défendu juste avant à la tribune par Christophe Bouillon, Président de l’APVF, en clair, il s’agirait du principe suivant : pas de nouvelles normes sans moyens adaptés.
Mais c’est bien le sujet budgétaire qui a dominé. Le Premier ministre a alerté sur une charge de la dette pouvant atteindre 100 milliards d’euros par an dès 2029, soit davantage que les budgets cumulés de l’Éducation nationale et des Armées. Face à cette menace, il a lancé : « Tout le monde devra participer à l’effort, sinon nous échouerons. »
Le discours, mêlant impératifs budgétaires et rappel de la solennité attachée à la fonction de maire, a précédé une annonce attendue, intervenue quelques minutes plus tard lors de la conférence de presse : la confirmation de la pérennisation du programme Petites villes de demain.
Les élus des petites villes avaient en tête de nombreuses interrogations à adresser au Premier ministre concernant les dotations, les charges croissantes ou encore l’éventualité d’une « année blanche ». Une attente renforcée par les chiffres dévoilés plus tôt dans la matinée, au sein d’une étude conjointe de l’APVF et de la Banque Postale : en euros constants, les dépenses des petites villes ont reculé de 0,3 % entre 2019 et 2024, malgré une progression continue des charges.
Les élus locaux ne nient pas l’urgence, mais refusent d’être tenus pour responsables d’un déséquilibre dont ils ne sont pas à l’origine, leur part dans la dette nationale ne dépasse pas 8 %. Comme l’a rappelé Christophe Bouillon, Président de l’APVF : « Ce n’est pas en saignant les communes qu’on guérira la France. »
Alors que les arbitrages gouvernementaux sont attendus mi-juillet, les maires attendent des signes clairs : sur les dotations, les compensations, et la reconnaissance effective de leur rôle dans la stabilité et l’investissement public.