Consigne plastique : Emmanuel Macron relance le débat, la ministre ferme la porte

19 juin 2025

Alors que la consigne sur les bouteilles plastiques semblait enterrée depuis 2023, Emmanuel Macron l’a remise sur la table lors du Sommet des Nations unies sur l’océan. Une déclaration inattendue qui ravive les tensions avec les collectivités, toujours fermement opposées à ce dispositif qu’elles jugent injuste et inefficace.

Lors du sommet des Nations unies sur l’océan, organisé à Nice début juin, Emmanuel Macron a relancé le débat sur la consigne des bouteilles en plastique, la qualifiant de « dispositif absolument clé » dans la lutte contre la pollution. Cette prise de position tranche avec celle du gouvernement, qui avait mis fin à ce projet en 2023 face à l’opposition des élus locaux.

Le Président appelle ainsi à « continuer le combat » sur ce sujet, soutenu dans la foulée par l’éco-organisme Citeo, qui plaide pour une généralisation du dispositif. Cette déclaration a surpris les associations d’élus, dont l’APVF, qui considéraient la mesure abandonnée. Dès septembre 2023, l’ancien ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait écarté la consigne, jugeant la mesure inadaptée.

Le 11 juin, la ministre actuelle de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a confirmé ce revirement : la consigne est, selon elle, « contre-productive » car elle priverait les collectivités du volume et de la valeur des déchets recyclables, indispensables à l’équilibre économique de leur service public. Cette position rejoint celle défendue de longue date par les associations d’élus, qui considèrent que le dispositif profiterait surtout aux industriels, sans réduire la production de plastique à la source.

Le gouvernement a cependant profité de cette séquence pour dévoiler son « Plan plastique 2025-2030 ». Ce plan, censé poser un cadre stratégique, est accueilli avec circonspection. Il reprend peu des 14 propositions formulées en 2023 par les associations d’élus, notamment sur le développement du tri dans l’espace public, la réduction à la source ou encore l’amélioration de la tarification incitative.

Le plan prévoit également un accompagnement technique et financier des collectivités « les plus en difficulté », via des « contrats de performance » et des diagnostics territorialisés. Mais ces dispositifs, déjà en discussion depuis plusieurs mois, peinent à convaincre.

Face à un enjeu aussi structurant que la réduction des déchets plastiques, l’APVF réaffirme la nécessité de politiques ambitieuses, fondées sur la sobriété, le soutien aux collectivités et des mesures réellement efficaces à l’échelle locale.

Télécharger le dossier de presse du « Plan plastique 2025-2030 »