Audition sur les sous-préfectures : l’impérieuse nécessité de préserver l’armature territoriale

9 octobre 2025

Laurence Porte, maire de Montbard (Côte d’Or), Vice-présidente de l’APVF a été auditionné par Laurent Baumel (PS, Indre-et-Loire) et Sophie Mette (Modem, Gironde) sur la question des sous-préfectures, dans le cadre d’un rapport spécial portant sur la cohésion des territoires, de la commission des finances. 

Mme Porte a tout d’abord insisté sur le rôle incontournable “d’armature” des sous-préfectures sur l’ensemble du territoires national. Ce rôle structurant est permis non seulement par les services publics proposés par les communes, mais également par la présence des services déconcentrés de l’Etat. Cette présence est importante tant d’un point de vue pratique que symbolique, selon la Vice-présidente de l’APVF. A l’heure où c’est généralement “à la mairie que la lumière est encore allumée”, la présence de l’Etat est indispensable pour lutte contre l’idée d’abandon qui peut subsister dans certaines petites villes.

Cette présence se manifeste notamment par l’implantation de Maisons France Services, qui font l’objet d’un soutien quasi-unanime des maires des petites villes et de leurs habitants : 90% des démarches entreprises par leurs administrés y trouvent une solution. La localisation de ces Maisons France Services dans les sous-préfectures permet en outre aux communes de réaliser des économies.

Mme Porte rappelle en effet que l’enjeu financier, s’il est prégnant dans de nombreuses collectivités, l’est tout particulièrement au niveau des villes sous-préfectures. Ces communes font en effet face à deux phénomènes qui les fragilisent. D’une part, les communes sous-préfectures disposent de charges de centralité plus importantes que les communes avoisinantes. Si ce rayonnement se traduit par une plus grande attractivité de ces communes, elles doivent cependant en supporter le coût en équipements. Toutefois, dans le même temps, il n’est pas rare que les sous-préfectures connaissent une “décroissance démographique”. Quand bien même ce phénomène est pris en compte et accepté par le maire, les dotations fléchées vers la commune sont assises sur des critères démographiques. Mme Porte met en garde face à cet effet ciseau où les dépenses demeurent dynamiques, tandis que les ressources tendent à diminuer.

C’est dans ce contexte budgétaire incertain que des dispositifs de revitalisation, comme le programme Petites Villes de Demain, trouve toute son utilité. L’engagement de l’Etat doit là encore s’inscrire dans le temps long, pour l’élu Côte-d’Orienne.

Mme Porte a achevé son propos en rappelant l’importance, dans une mandature, pour les maires de disposer de lisibilité et de prévisibilité.

La situation politique nationale du moment ne saurait inviter à trop d’optimisme sur ce dernier point.