Accès aux soins : feu vert des députés pour le lancement du réseau France Santé

13 novembre 2025

L’Assemblée nationale a adopté la création du réseau France Santé, nouvelle initiative destinée à structurer l’offre de soins de proximité autour de critères renforcés de disponibilité et d’accessibilité. Malgré un investissement de 130 millions d’euros et un objectif de 5 000 structures labellisées à l’horizon 2027, plusieurs groupes parlementaires estiment que cette réponse demeure insuffisante face à la progression des déserts médicaux.

Les députés ont validé ce week-end, dans le cadre de l’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la mise en place du réseau France Santé, présenté par le Premier ministre Sébastien Lecornu comme l’un des leviers du plan gouvernemental pour améliorer l’accès aux soins dans tous les territoires. Le dispositif repose sur une logique de labellisation de structures locales – maisons et centres de santé principalement – auxquelles pourraient s’ajouter, dans certains territoires peu dotés, des pharmacies engagées dans des dispositifs de téléconsultation.

Pour être reconnues « France Santé », ces structures devront respecter un socle d’exigences : présence d’un médecin et d’une infirmière, absence de dépassements d’honoraires, ouverture minimale de cinq jours, et capacité à offrir un rendez-vous en 48 heures à moins de 30 minutes du domicile. Chaque structure certifiée percevra un forfait annuel d’environ 50 000 euros, sur une enveloppe totale de 130 millions d’euros. L’exécutif fixe un calendrier ambitieux : 2 000 structures d’ici l’été 2026, et 5 000 en 2027.

Le gouvernement met en avant un objectif de lisibilité de l’offre pour les usagers, dans un paysage local souvent difficile à appréhender. Toutefois, la mesure fait débat. Si certains élus saluent une étape positive, les groupes de gauche soulignent que la labellisation de structures déjà existantes ne crée pas de nouvelles forces médicales et ne répond donc pas au cœur du problème. Plusieurs parlementaires alertent également sur le risque d’un élargissement trop large du label, intégrant acteurs publics, privés non lucratifs ou lucratifs, susceptible d’alimenter une logique de marchandisation du soin.