19
juin
2025
3 questions à...Catherine MacGregor, Directrice Générale d'Engie

3 questions à...Catherine MacGregor, Directrice Générale d'Engie

Energie

La transition énergétique fait partie des grands défis auxquels sont confrontés les collectivités. La lettre des Petites Villes revient cette semaine sur les façons d’y faire face avec Catherine MacGregor, Directrice Générale d’ENGIE. ENGIE est un acteur majeur de la transition énergétique. Pouvez-vous nous indiquer les grandes priorités que vous vous fixez pour les années …

La transition énergétique fait partie des grands défis auxquels sont confrontés les collectivités. La lettre des Petites Villes revient cette semaine sur les façons d'y faire face avec Catherine MacGregor, Directrice Générale d'ENGIE.

  1. ENGIE est un acteur majeur de la transition énergétique. Pouvez-vous nous indiquer les grandes priorités que vous vous fixez pour les années à venir ?

 Conformément à sa raison d’être, ENGIE agit pour accélérer la transition énergétique et s’appuie sur un alignement très fort de sa stratégie, de ses ambitions et de ses activités, vers le Net Zéro Carbone d’ici 2045.

Pour y parvenir, nous développons les renouvelables et les solutions de flexibilité comme le stockage par batteries, afin de fournir de l’électricité décarbonée à tout client qui le demande 24h/24, 7j/7.

Nous travaillons aussi à décarboner le gaz, qui sera durablement nécessaire pour un certain nombre d’usages, notamment dans le transport maritime et aérien (e-fuels), la production d’acier, de ciment. C’est l’alliance des électrons et des molécules, la combinaison entre l’électricité et le gaz décarbonés (biométhane, hydrogène et ses dérivés), qui permettra d’assurer un système énergétique fiable et compétitif.

Enfin, à l’échelle locale, ENGIE est un acteur clef des infrastructures décentralisées telles que les réseaux urbains de chaud et de froid, infrastructures essentielles pour la décarbonation des territoires et des industries.

En France, nous sommes le premier opérateur dans l’énergie éolienne et dans le solaire photovoltaïque, ainsi que le deuxième opérateur dans l’hydraulique. Nous sommes aussi le deuxième producteur de biométhane. Développer une production nationale forte, diversifiée et bas carbone grâce aux énergies renouvelables, c’est non seulement répondre au réchauffement climatique, c’est aussi garantir notre sécurité et protéger notre économie.

  1. Quelle est la place des petites villes dans la transition énergétique en France ?

Les petites villes sont en première ligne pour relever ce défi : en accueillant des infrastructures énergétiques sur leur territoire, tels que des parcs éoliens, des parcs solaires, des unités de méthanisation, elles jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique de notre pays.

Nous les accompagnons également de façon très concrète, par le remplacement de leurs anciennes chaudières au fioul par du gaz naturel et de plus en plus par du biométhane, le raccordement à un réseau de chaleur biomasse ou de géothermie, la rénovation énergétique de leurs bâtiments avec des Marchés Globaux de Performance Energétique et les nouveaux contrats à paiement différé, qui échelonnent le paiement des travaux sur toute la durée du marché.

Dans un groupe comme ENGIE, ancré au cœur des territoires, avec 46 000 collaborateurs répartis dans toutes les régions, les relations avec les associations représentatives des élus comme l’Association des petites villes de France sont essentielles. ENGIE sera présent à Saint-Rémy de Provence les 12 et 13 juin.

  1. Les collectivités locales font face à des contraintes multiples dans leurs projets énergétiques, dont celui de l’acceptabilité… Comment le groupe ENGIE les aide-t-il à dépasser ces freins ?

 L’étude IFOP  que nous avons dévoilée récemment sur les attentes des Français en matière d’énergie nous montre que contrairement aux idées reçues, ils ont une bonne image des énergies renouvelables (à 84%), et cette adhésion monte même à 94% pour les riverains, preuve que la proximité renforce l’acceptabilité.

Elle n’est pas le fruit du hasard : l’une des clefs de la réussite réside dans l’appropriation de la transition énergétique par les acteurs à tous les niveaux. Pour développer un nouveau projet localement, il faut du dialogue, de la concertation, du temps pour trouver les meilleurs équilibres. Il faut aussi de la transparence et de la confiance. C’est notre démarche chez ENGIE : en nous appuyant sur notre expérience, nous avons défini une méthode mûrie avec tous les acteurs pour créer aux côtés des territoires des projets utiles à la lutte contre le changement climatique, respectueux de l’environnement et de la biodiversité, et fédérateurs localement.

Le renouvellement des parcs éoliens illustre cette concertation efficace.  Par exemple, dans la petite ville de Plouarzel, dans le Finistère, les solutions que nous avons mises en œuvre pour démanteler l’ancien parc et le renouveler ont abouti à un taux de recyclage de 99,9%.  Cette démarche s’est inscrite dans le projet de territoire défini avec les acteurs locaux, et nous sommes fiers du travail accompli ensemble.

 

Pour en savoir plus, consulter l'étude IFOP/Engie sur l'image des énergies renouvelables pour les Français

 

Droits photos : ENGIE / BRETON VINCENT

19
juin
2025
Enquête auprès des élus PVD : les maires demandent la prolongation du programme

Enquête auprès des élus PVD : les maires demandent la prolongation du programme

93% des élus PVD demandent une reconduction du programme après 2026. C’est le résultat de l’étude menée par l’APVF auprès des élus des communes lauréates du programme PVD. Parmi les enseignements principaux de cette étude, 81 % des élus interrogés considèrent que l’apport en ingénierie les a aidés à concevoir leur projet de territoire. 90% …

93% des élus PVD demandent une reconduction du programme après 2026. C’est le résultat de l’étude menée par l’APVF auprès des élus des communes lauréates du programme PVD.

Parmi les enseignements principaux de cette étude, 81 % des élus interrogés considèrent que l’apport en ingénierie les a aidés à concevoir leur projet de territoire. 90% d’entre eux considèrent que les compétences des chefs de projets sont adaptées. Ainsi,seuls 5% des élus considèrent le manque d’ingénierie comme un frein à la mise en œuvre de leur projet de territoire grâce au programme PVD. Il apparaît donc que l’accompagnement en ingénierie a permis de répondre aux besoins exprimés par les élus.

S’agissant du financement, en dépit de l’absence de financements d’investissement fléchés, 67% des élus ont perçu une facilité de financement pour l’accès au droit commun ;

Toutefois, le manque de financements constitue l’obstacle principal à la mise en œuvre du plan d’actions des élus : 65% d’entre eux affirment ne pas avoir réussi à réunir les capacités financières suffisantes. Les élus déplorent l’absence de soutien financier systématique pour la réalisation de leur projet de revitalisation.

Les élus PVD appellent massivement (93%) à la reconduction du programme pour mener à terme leur projet de revitalisation.

17
juin
2025
Résister, s’adapter : les territoires face au choc climatique

Résister, s’adapter : les territoires face au choc climatique

Transition écologique

Dans les travées de l’Alpilium, personne ne parle de demain comme d’une éventualité abstraite. Pour cette première table ronde des Assises de l’APVF consacrée à la résilience climatique, les mots sont posés, pesés, et portés par l’expérience du terrain. Aux côtés de Jean Jouzel, grand témoin de la séance, les élus décrivent un présent déjà …

Dans les travées de l'Alpilium, personne ne parle de demain comme d’une éventualité abstraite. Pour cette première table ronde des Assises de l'APVF consacrée à la résilience climatique, les mots sont posés, pesés, et portés par l’expérience du terrain. Aux côtés de Jean Jouzel, grand témoin de la séance, les élus décrivent un présent déjà cabossé par les extrêmes.

Éric Menassi, maire de Trèbes, revient avec émotion sur l’épisode méditerranéen de 2018. Un basculement. Depuis, il n’est plus question de construire sans conscience : « 80 % des zones disponibles sont inondables. Le développement du territoire ne peut plus reposer sur la croissance. » Il plaide pour un changement de paradigme, avec l’aménagement au cœur de toutes les politiques.

Même lucidité du côté de Geneviève Blanc, maire d’Anduze. Là-bas, les crues sont une réalité familière – trop familière. « On vit avec le risque », dit-elle, évoquant la structuration du territoire en bassin versant, la sanctuarisation de terres agricoles. Une manière d’apprendre à “faire avec”.

Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine, lui, a vu le risque émerger brutalement. « En 30 ans, aucune crue. Et puis, soudain, elles deviennent régulières. » Pour lui, la réponse passe par l’échelon pertinent : celui de la coopération entre communes. Mais aussi par une exemplarité politique : « On doit être irréprochables. »

Avec un autre versant, Antoine Bristielle, directeur de l'opinion à la Fondation Jean Jaurès, vient rappeler une donnée frappante : un tiers des Français vit déjà dans une zone exposée – inondation, coupure d’eau ou pollution. « La population est très concernée, dans les villes comme dans les campagnes. Mais il faut que les réponses soient pensées localement, avec du sens. »

Enfin, Eva Kaplanis, directrice du développement de la SMACL, dresse un constat sans détour : les sinistres climatiques explosent. « 23 inondations recensées en 2024. En 2019, c’était 9. » Le secteur de l’assurance s’en inquiète, certains se retirent. Mais elle rappelle que la SMACL, créée par des élus pour les collectivités, reste là pour co-construire des solutions.

Autour de Jean Jouzel, « véritable conscience de l’humanité » pour Romain Colas, la conviction est partagée : l’adaptation ne doit pas être subie, mais pensée. Et surtout, assumée collectivement.

En vidéo, avec Paroles d'élus, retrouvez nos maires engagés sur ce sujet majeur.

17
juin
2025
Solitudes, fragilités, bienveillance : les petites villes au front du lien social

Solitudes, fragilités, bienveillance : les petites villes au front du lien social

Attractivité et aménagement du territoire

Lors de la table ronde consacrée au défi démographique et à la bienveillance, lors des Assises de l’APVF à Saint-Rémy-de-Provence, les élus et acteurs associatifs ont esquissé une géographie de la solitude, des fragilités, mais aussi de l’engagement. Philippe Da Costa, Président de la Croix-Rouge française et grand témoin de la séquence, a donné le …

Lors de la table ronde consacrée au défi démographique et à la bienveillance, lors des Assises de l'APVF à Saint-Rémy-de-Provence, les élus et acteurs associatifs ont esquissé une géographie de la solitude, des fragilités, mais aussi de l’engagement.

Philippe Da Costa, Président de la Croix-Rouge française et grand témoin de la séquence, a donné le ton : « Nous ne sommes plus dans une période de transition, mais dans une période de rupture. » La multiplication des crises – parfois invisibles, comme celles de la santé mentale ou de la biodiversité – oblige les maires à jouer un rôle vital, en première ligne. Face à l’ampleur des défis, il propose deux leviers : d’un côté, rendre les citoyens acteurs – « l’élan du premier kilomètre » – ; de l’autre, s’appuyer sur une nouvelle dynamique de l’engagement, marquée par un recul chez les seniors post-Covid mais une montée en puissance des jeunes. L’intergénérationnel devient alors un outil structurant. Le prochain mandat, prévient-il, devra faire de l’isolement social un enjeu central.

Yann Lasnier, délégué général des petits frères des Pauvres, enfonce le clou : 530 000 personnes de plus de 60 ans sont aujourd’hui en situation de mort sociale. Un chiffre qui continue de grimper. Il appelle les maires à jouer leur rôle pour prévenir les drames invisibles, ceux des morts solitaires. Pourtant, paradoxalement, les plus de 60 ans représentent aujourd’hui 60 % des élus municipaux. Il faut, dit-il, « refonder un récit sur les seniors, comme ressources et non comme charges ».

Nathalie Nieson, maire de Bourg-de-Péage et vice-présidente trésorière de l’APVF, observe que ce travail ne peut se faire que dans la proximité. Et dans la continuité. Elle évoque les dispositifs d’écoute, la lutte contre la fracture numérique, le besoin de services adaptés aux rythmes des personnes âgées. Elle insiste aussi sur la qualité du lien, plus que sur la quantité de dispositifs.

Dans ce tableau, Sébastien Eugène, maire de Château-Thierry, apporte un autre éclairage. Chez lui, l’attractivité est réelle – « des gens viennent s’installer par choix, mais aussi par nécessité, parce qu’ils ne peuvent plus se loger en région parisienne » – mais cela bouscule les équilibres. Il explique le besoin de penser la ville comme amie de nos aînés, pour maintenir les personnes âgées à domicile. C’est un enjeu clé, et c’est une responsabilité du Maire, rappelera-t-il.

Une table ronde tout en gravité, mais sans fatalisme. Tous l’ont dit à leur manière : les petites villes n’ont pas les moyens d’attendre. Elles agissent. Et elles rappellent que dans un pays en crise, la bienveillance n’est pas une option : c’est une politique publique.

17
juin
2025
Loger et habiter : les petites villes cherchent l’équilibre

Loger et habiter : les petites villes cherchent l’équilibre

Logement et urbanisme

Construire plus, oui. Mais surtout construire mieux. Le titre de la troisième table ronde sonne comme une injonction, une équation impossible. Et pourtant, les élus présents s’accordent : les petites villes doivent redevenir des territoires de projet, où l’acte de bâtir retrouve sa légitimité — mais jamais contre les habitants, ni contre la planète. À …

Construire plus, oui. Mais surtout construire mieux. Le titre de la troisième table ronde sonne comme une injonction, une équation impossible. Et pourtant, les élus présents s’accordent : les petites villes doivent redevenir des territoires de projet, où l’acte de bâtir retrouve sa légitimité — mais jamais contre les habitants, ni contre la planète.

À Cassis, ville balnéaire, Danièle Milon, sa maire, voit chaque jour cette tension prendre corps : celle entre attractivité touristique et pénurie de logements pour les habitants. « Il faut réguler les meublés de courte durée sans renier l’attractivité qui fait vivre nos territoires. » L’enjeu est d’autant plus aigu que la flambée des loyers fait reculer l’accès au logement pour les actifs et les jeunes ménages.

À Villepreux, dans les Yvelines, Jean-Baptiste Hamonic affronte une autre facette du même dilemme : 75 % de son territoire est inconstructible. Il faut alors assumer une parole politique claire pour défendre des opérations de densification choisies, concertées. « La densification est notre meilleur allié pour préserver nos sols et répondre à la crise du logement. » Il rappelle une statistique glaçante : un quart des jeunes couples renoncent à avoir un enfant faute de pouvoir se loger dignement. Le logement n’est pas qu’une politique d’urbanisme, c’est une politique de vie.

Du côté des professionnels, Philippe Bertucci, président de la chambre PACA-Corse de l’UNAM, insiste : les aménageurs sont eux aussi en mutation. Leurs métiers évoluent, tout comme les attentes des territoires. Les petites villes, avec leur taille humaine et leur lien au sol, peuvent devenir les laboratoires d’un urbanisme de la transition, à condition d’en faire un vrai projet partagé.

C’est ce que confirme Nicolas Godet, directeur général de Point P, qui évoque les 1 000 points de vente de l’entreprise, maillés au cœur des villes. « Nous voyons au quotidien que le logement est à la croisée de tous les enjeux : écologiques, sociaux, économiques. Mais rien ne se fera sans les artisans. » L’ancrage local reste la clé : c’est sur ce socle que pourra se reconstruire la confiance autour du logement.

17
juin
2025
Réenchanter la rue : vers un nouveau commerce dans les petites villes

Réenchanter la rue : vers un nouveau commerce dans les petites villes

Commerce

C’est une image familière, qui inaugure cette quatrième et dernière table ronde de la journée des Assises de l’APVF: celle d’une rue commerçante animée, humaine, où l’on flâne autant qu’on achète. Mais ce tableau s’est fissuré. La vacance commerciale, les mutations des modes de consommation, les freins à l’installation des indépendants redessinent les cœurs de …

C’est une image familière, qui inaugure cette quatrième et dernière table ronde de la journée des Assises de l'APVF: celle d’une rue commerçante animée, humaine, où l’on flâne autant qu’on achète. Mais ce tableau s’est fissuré. La vacance commerciale, les mutations des modes de consommation, les freins à l’installation des indépendants redessinent les cœurs de ville. Alors, comment réinventer le commerce dans les petites villes sans renoncer à leur âme ? À cette question, les intervenants n’ont pas répondu par des incantations, mais par une série de leviers très concrets.

Pour Nicolas Paget, maire de Courthézon, avant même de parler vitrines, il faut poser les fondations du commerce de demain : le triptyque “cadre de vie, mobilité, sécurité”. Ce n’est que lorsque ces trois éléments convergent que l’on peut espérer attirer de nouveaux commerçants. Encore faut-il lever deux freins majeurs : le coût d’entrée dans le métier et les obstacles réglementaires, souvent trop lourds pour les indépendants.

À Saint-Jean-d’AngélyFrançoise Mesnard, la Maire, a choisi d’agir sans attendre, en mobilisant tous les leviers de revitalisation disponibles du programme Petites Villes de Demain à la reconquête des pas-de-porte vacants. L’enjeu : redonner confiance aux habitants et aux porteurs de projets.

Du côté des acteurs économiques, Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence, a rappelé un chiffre frappant : le chiffre d’affaires du commerce dépasse celui de l’industrie, et pourtant, 33 % de ce chiffre est concentré dans seulement 1 % des points de vente. Une concentration qui traduit bien le déséquilibre territorial. Pour lui, les mutations du secteur n’expliquent pas tout : les communes ont un rôle clé à jouer, par leur politique foncière, leur fiscalité, et surtout leur volonté. La vacance commerciale reste stable autour de 10 %, ce qui montre qu’on peut agir, à condition d’adapter les loyers et d’imaginer de nouvelles expériences client.

C’est justement ce que défend Gisèle Rossat-Mignod, Directrice des affaires publiques de la Banque des Territoires. Si la BdT accompagne les élus sur la question du commerce, c’est qu’elle y voit un outil de cohésion sociale et territoriale. Les commerces ne s’installent pas seulement là où il y a du flux : ils prospèrent en complément d’autres services, dans un écosystème complet. Il faut, selon elle, accepter la rétractation des parcours marchands traditionnels, mais en recomposant des centralités moins consuméristes, plus ludiques et plus mixtes.

Enfin, Dominique Consille, directrice des programmes Petites Villes de Demain (PVD) et Action Cœur de Ville (ACV) au sein de l'ANCT, a élargi le propos : il ne suffit pas de baisser les loyers, il faut aussi interroger l’emplacement même des commerces, leur intégration dans le tissu urbain, leur accessibilité à pied, en vélo, en transports en commun.

La ville de demain se dessine à l’échelle du dernier mètre, celui qui fait la différence entre une vitrine qu’on regarde… et une porte qu’on pousse.

 

17
juin
2025
Écouter et décider : la fonction de maire est-elle encore désirable ?

Écouter et décider : la fonction de maire est-elle encore désirable ?

Droits et devoirs des élus

Clap de fin pour les travaux des 27e Assises de l’APVF, avec une table ronde au titre évocateur : « Écouter et décider : maires de petites villes de demain, une fonction désirable ? » Une question d’actualité tant le rôle de maire, tout particulièrement dans les petites villes, semble aujourd’hui tiraillé entre épuisement démocratique, …

Clap de fin pour les travaux des 27e Assises de l’APVF, avec une table ronde au titre évocateur : « Écouter et décider : maires de petites villes de demain, une fonction désirable ? » Une question d’actualité tant le rôle de maire, tout particulièrement dans les petites villes, semble aujourd’hui tiraillé entre épuisement démocratique, responsabilités croissantes et attentes sociétales démultipliées. Mais ce qui a dominé les échanges, c’est l’attachement viscéral à cette fonction, et l’envie de la réinventer pour mieux l’assumer.

Pour Daniel Cornalba, maire de L’Étang-la-Ville et membre du bureau de l’APVF, le sentiment d’utilité et la lassitude ne s’excluent pas. Ils cohabitent. Car si les petites villes sont, par leur agilité, des sources de solutions, elles sont aussi les premières à subir les injonctions contradictoires, qu’elles soient réglementaires ou budgétaires. Une tension permanente entre proximité concrète et cadre normatif rigide.

Emmanuelle Gazel, maire de Millau, a quant à elle défendu une vision profondément démocratique du mandat local. Pour elle, écouter ceux qui ne s’expriment pas est devenu un impératif. Cela passe par des outils innovants comme le tirage au sort, ou encore la votation citoyenne, utilisée dans sa commune pour soumettre la programmation pluriannuelle d’investissement (PPI) au débat public. Résultat : une effervescence civique, mais aussi une clarification démocratique pour savoir si un projet porté est réellement partagé.

Laurence Porte, maire de Montbard et vice-présidente de l’APVF, a apporté un éclairage subtil sur la démocratie participative, qu’elle voit non pas comme une remise en cause du mandat, mais comme un complément qui en redéfinit les contours. Car écouter ne veut pas dire se dissoudre dans la volonté générale. L’élu reste le mandataire d’un mandat clair, avec la responsabilité de trancher, parfois contre les vents dominants.

Un témoignage fort et très personnel est venu de Camille Pouponneau, ancienne maire de la petite ville de Pibrac et auteure de Maire, le grand gâchis. Avec une grande émotion, elle a souhaité mettre en lumière les raisons de sa démission, espérant que son livre ait pu faire écho à d’autres parcours similaires. Bien qu’issue du milieu politique, elle n’avait pas anticipé le profond sentiment d’impuissance qui allait marquer son mandat. Pour elle, ce malaise s’explique par trois facteurs structurants : le poids de l’intercommunalité – en l’occurrence celui de la métropole de Toulouse –, la pression normative, et la baisse continue des moyens alloués aux services publics. « Être maire, c’est comme être chef d’entreprise, mais sans les leviers pour agir », a-t-elle résumé.

Enfin, Françoise Gatel, ministre déléguée à la ruralité, a accepté de conclure les échanges en saluant l’intitulé même de la table ronde, soulignant que l’écoute et la décision ne sont pas incompatibles, mais les deux piliers du mandat local. Elle a rappelé combien la crise sanitaire a faussé le début de mandat de nombreux élus, et listé les raisons de la complexité croissante de leur tâche : l’empilement des normes, souvent uniformisantes au détriment de la liberté d’action locale, et le changement du rapport citoyen-institution, avec une population de plus en plus exigeante, parfois consumériste. C’est pourquoi le gouvernement souhaite renforcer l’État déconcentré, pour mettre fin aux voix discordantes de l’administration, et construire une relation plus lisible et plus efficace entre l’État et les élus.

 

17
juin
2025
Discours de clôture par François Bayrou : un « discours de vérité » sur un fond d’inquiétudes

Discours de clôture par François Bayrou : un « discours de vérité » sur un fond d’inquiétudes

A l'approche des élections, Droits et devoirs des élus, Finances et fiscalité locales

Au terme des XXVIIes Assises des petites villes de France, organisées à Saint-Rémy-de-Provence les 12 et 13 juin, le Premier ministre François Bayrou a pris la parole pour clore les travaux. S’il a salué l’engagement des maires et leur rôle central dans la vie publique, c’est la dette de l’État qui a occupé l’essentiel de …

Au terme des XXVIIes Assises des petites villes de France, organisées à Saint-Rémy-de-Provence les 12 et 13 juin, le Premier ministre François Bayrou a pris la parole pour clore les travaux. S’il a salué l’engagement des maires et leur rôle central dans la vie publique, c’est la dette de l’État qui a occupé l’essentiel de son intervention.

D’entrée, François Bayrou a revendiqué son ancrage local, rappelant qu’il continue à exercer la fonction de maire de Pau, convaincu que les responsabilités locales et nationales doivent rester liées. Il a rendu hommage à la proximité, l’humanité et la constance des maires, piliers à ses yeux de la démocratie de terrain.

Le Premier ministre a confirmé que la réforme du statut de l’élu doit aller à son terme, en particulier avec la validation des acquis de l’expérience (VAE), afin que l’engagement municipal ne constitue plus un frein professionnel. Il s'est également saisi de l’idée d’un « article 40 », défendu juste avant à la tribune par Christophe Bouillon, Président de l'APVF, en clair, il s'agirait du principe suivant : pas de nouvelles normes sans moyens adaptés.

Mais c’est bien le sujet budgétaire qui a dominé. Le Premier ministre a alerté sur une charge de la dette pouvant atteindre 100 milliards d’euros par an dès 2029, soit davantage que les budgets cumulés de l’Éducation nationale et des Armées. Face à cette menace, il a lancé : « Tout le monde devra participer à l’effort, sinon nous échouerons. »

Le discours, mêlant impératifs budgétaires et rappel de la solennité attachée à la fonction de maire, a précédé une annonce attendue, intervenue quelques minutes plus tard lors de la conférence de presse : la confirmation de la pérennisation du programme Petites villes de demain.

Les élus des petites villes avaient en tête de nombreuses interrogations à adresser au Premier ministre concernant les dotations, les charges croissantes ou encore l’éventualité d’une « année blanche ». Une attente renforcée par les chiffres dévoilés plus tôt dans la matinée, au sein d’une étude conjointe de l’APVF et de la Banque Postale : en euros constants, les dépenses des petites villes ont reculé de 0,3 % entre 2019 et 2024, malgré une progression continue des charges.

Les élus locaux ne nient pas l’urgence, mais refusent d’être tenus pour responsables d’un déséquilibre dont ils ne sont pas à l’origine, leur part dans la dette nationale ne dépasse pas 8 %. Comme l’a rappelé Christophe Bouillon, Président de l’APVF : « Ce n’est pas en saignant les communes qu’on guérira la France. »

Alors que les arbitrages gouvernementaux sont attendus mi-juillet, les maires attendent des signes clairs : sur les dotations, les compensations, et la reconnaissance effective de leur rôle dans la stabilité et l’investissement public.

17
juin
2025
Une forte présence médiatique autour des Assises des Petites Villes : la voix des maires au cœur de l’actualité

Une forte présence médiatique autour des Assises des Petites Villes : la voix des maires au cœur de l’actualité

A l'approche des élections

Les Assises des Petites Villes ont suscité un réel engouement médiatique cette année, dans un contexte marqué par des restrictions budgétaires croissantes et une incertitude politique forte. La parole des maires, élus de proximité au contact direct de leurs administrés, a résonné tout particulièrement auprès des journalistes et de l’opinion. Une parole attendue, relayée, amplifiée …

Les Assises des Petites Villes ont suscité un réel engouement médiatique cette année, dans un contexte marqué par des restrictions budgétaires croissantes et une incertitude politique forte. La parole des maires, élus de proximité au contact direct de leurs administrés, a résonné tout particulièrement auprès des journalistes et de l’opinion.

Une parole attendue, relayée, amplifiée

Durant ces Assises, la presse s’est largement mobilisée : de nombreux journalistes étaient présents pour recueillir les témoignages, interroger les élus, et rendre compte des débats. Les maires des petites villes, figures de terrain, ont été particulièrement sollicités. Porte-voix du quotidien, ils ont pu rappeler leur rôle crucial dans le maillage territorial et faire entendre la réalité des communes à taille humaine.

Face aux tensions budgétaires, à l’inflation et aux incertitudes politiques, leur parole a porté un message fort : celui d’un besoin de reconnaissance, d’autonomie locale, et de moyens pour continuer à assurer les services publics essentiels.

Des retombées presse importantes

Plusieurs médias régionaux et nationaux ont relayé les échanges et les positions exprimées pendant les Assises. Cette visibilité médiatique témoigne de l’intérêt croissant pour les problématiques des petites villes et de leur rôle stratégique dans les transitions sociales, écologiques et démocratiques.

Une prise de parole consolidée lors d’une conférence de presse

À l’issue des Assises, une conférence de presse a permis de prolonger cette dynamique médiatique. Cette prise de parole collective s’est appuyée sur la présentation d’une étude menée avec La Banque Postale, apportant un éclairage financier précis sur les défis auxquels les petites villes sont confrontées.

Trois communiqués de presse ont accompagné cet événement et sont disponibles en téléchargement :

Résolution des Assises (PDF)
Communiqué de presse – Regard financier des petites villes (PDF)
Communiqué de presse – Petites Villes de Demain (PDF)

 

17
juin
2025
Merci à nos partenaires : un soutien fidèle pour les petites villes

Merci à nos partenaires : un soutien fidèle pour les petites villes

A l'approche des élections

Les 27ᵉ Assises des Petites Villes ont été un succès. Ce succès, nous le devons aussi à celles et ceux qui nous accompagnent toute l’année et ont rendu cet événement possible. Nos partenaires du quotidien Un immense merci à nos 30 partenaires institutionnels. Leur fidélité et leur implication à nos côtés font vivre l’APVF au …

Les 27ᵉ Assises des Petites Villes ont été un succès. Ce succès, nous le devons aussi à celles et ceux qui nous accompagnent toute l’année et ont rendu cet événement possible.

Nos partenaires du quotidien

Un immense merci à nos 30 partenaires institutionnels. Leur fidélité et leur implication à nos côtés font vivre l’APVF au quotidien. Ils connaissent les réalités des petites villes, leurs besoins, leurs contraintes, leurs ambitions. Grâce à eux, nous pouvons continuer à porter nos messages et proposer des solutions concrètes.

Un soutien local décisif

Nous remercions très chaleureusement la Région Sud et son président Renaud Muselier, le Département des Bouches-du-Rhône et sa présidente Martine Vassal, ainsi que le maire de Saint-Rémy-de-Provence, Hervé Chérubini. Leur concours a été essentiel : sans eux, ces Assises n’auraient tout simplement pas pu se tenir dans les conditions que nous avons connues. Leur soutien, leur disponibilité et leur accueil ont beaucoup compté. Et au vu du sourire des maires présents… on peut parler de réussite.

Deux partenariats renouvelés

En marge des Assises, deux conventions de partenariat ont été renouvelées :

  • avec SAUR France, représentée par sa Présidente Estelle Grelier,

  • et avec Transdev, représentée par son Directeur général Edouard Hénaut.

Nous les remercions pour leur confiance renouvelée et leur implication constante.

Enfin, un grand merci à l’ensemble des partenaires présents sur scène, dans les allées, à l’écoute, toujours attentifs aux enjeux des petites villes. Votre présence, année après année, est précieuse.