ESPACE MEMBRE

La perspective des élections municipales a dissuadé les villes de recourir au levier fiscal
Cet article est à retrouver en intégralité sur le site de Localtis, partenaire de l’APVF À un an du renouvellement des conseils municipaux, très rares sont les villes de plus de 40.000 habitants ayant décidé d’augmenter les taux de fiscalité sur les ménages. Parmi les grandes villes (plus de 100.000 habitants), aucune ne l’a …
Cet article est à retrouver en intégralité sur le site de Localtis, partenaire de l'APVF
À un an du renouvellement des conseils municipaux, très rares sont les villes de plus de 40.000 habitants ayant décidé d'augmenter les taux de fiscalité sur les ménages. Parmi les grandes villes (plus de 100.000 habitants), aucune ne l'a fait. Les intercommunalités sont un peu plus nombreuses à avoir relevé les taux de fiscalité sur les entreprises.

© Cabinet FSL et Adobe stock
Une fois n'est pas coutume, les impôts locaux ne font guère cette année les gros titres des médias. Pour cause : aucune des 42 villes de plus de 100.000 habitants et de leurs intercommunalités n'a relevé en 2025 les taux des taxes sur les ménages et parmi les villes de 40.000 à 100.000 habitants, les décisions d'augmentation ont été rarissimes. C'est ce que révèle l'étude annuelle sur les taux d'imposition des grandes collectivités (en téléchargement ci-dessous), élaborée par le cabinet Finances et Stratégies locales (FSL).
Les taux des taxes foncière et d'habitation des grandes villes et de leurs groupements sont "inchangés" en 2025, indique la société spécialiste de l'information financière du secteur public local. "À l'approche des élections municipales 2026" et dans un contexte d'"incertitudes" marqué notamment par le retard de l'adoption de la loi de finances pour 2025, les collectivités ont eu une "attitude prudente", explique-t-elle. En 2024, les taux des impositions directes locales avaient augmenté de 1,2% en moyenne dans les grandes villes, en prenant en compte les taux de leurs groupements (voir notre article de mai 2024).
Taux de CFE en légère hausse dans les grandes villes
Le choix de la stabilité pour cette année ne constitue pas une surprise au regard des évolutions passées. En 2019, année qui avait précédé le scrutin municipal de 2020, les grandes villes et leurs intercommunalités avaient décidé unanimement de ne pas accroître leurs taux. Sous l'effet de quelques décisions locales, ceux-ci avaient même baissé de 0,3% en moyenne. Six ans plus tôt, à l'approche des élections municipales de 2014, la stabilité était déjà de mise (+0,1%).
Les villes de Boulogne-Billancourt et Villeurbanne se singularisent toutefois par des hausses de la majoration de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires de respectivement 10 et 24 points en 2025. Dans les deux villes, la majoration est portée à son maximum de 60%.
En matière de cotisation foncière des entreprises (CFE), 5 groupements sur les 40 constitués par une ville de plus de 100.000 habitants ont pris une décision d'augmentation. Parmi eux, deux ont eu la main un peu plus lourde : la communauté urbaine du Havre (+5,3%) et la métropole de Lyon (+6%). Mais le taux de CFE des 40 groupements enregistre une progression moyenne de 0,6% en 2025, dans la lignée des tendances observées ces dernières années.
Baisses d'impôts locaux
En cette année pré-électorale, de très rares villes dont la population est comprise entre 40.000 et 100.000 habitants ont augmenté les impôts sur les ménages. Le conseil municipal de La Roche-sur-Yon a relevé de 7% les taux de la taxe sur le foncier bâti et de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires. Cette hausse des impôts locaux, la première depuis 24 ans, est "le seul levier" pour continuer de mener "une politique volontariste et ambitieuse", justifiait fin janvier le maire de la ville, Luc Bouard, dans un article du Journal du Pays yonnais.
À Cholet, les propriétaires voient le taux de la taxe sur le foncier bâti augmenter de 3%. À l'origine de cette hausse, la décision de la communauté d'agglomération d'instituer cette imposition (au taux de 3%).
En outre, à quelques mois des élections municipales, des villes ont fait le choix de baisser les taux des impôts sur les ménages. Et dans quelques cas, ces baisses ne relèvent pas du symbole. À Saint-Louis (La Réunion), les contribuables bénéficient d’un allègement de 5% des taux d’imposition des taxes foncières. Autre exemple : à Cannes, ville dirigée par David Lisnard, le taux de la taxe sur le foncier bâti est en baisse de 3,6% cette année.
À noter, à l'inverse, que la tenue prochaine des élections municipales n'a pas dissuadé certaines villes moyennes de relever la majoration de taxe d'habitation sur les résidences secondaires, voire d'instituer cette taxe d'emblée à son taux plafond de 60% (comme Saint-Ouen et Villeneuve-d'Ascq).
Évolution dynamique des bases
En ce qui concerne la CFE, les groupements constitués par les villes de 40.000 à 100.000 habitants ont eu "un recours modéré au levier fiscal", le taux moyen de la taxe progressant de 0,5% sur ce périmètre.
Malgré la stabilité des taux de la taxe sur le foncier bâti décidée par les équipes municipales pour cette année, les cotisations payées par les contribuables locaux vont augmenter, et ce sous l'effet de la revalorisation automatique des valeurs locatives en fonction de l'inflation constatée au 30 novembre de l'année précédente. Cette année, cette règle conduit à une hausse des cotisations de 1,7% (voir notre article sur le sujet).
La revalorisation des bases est le principal facteur de hausse des cotisations de la taxe foncière sur les propriétés bâties (53,6 milliards d'euros, en hausse de 5,4% en 2024). Essentiellement portée par le relèvement en fonction de l'inflation, cette revalorisation a été à l'origine l'an dernier de la part la plus significative (+3,3%) de la croissance des cotisations dont ont bénéficié les communes et leurs groupements, comme le révèle une récente étude(Lien sortant, nouvelle fenêtre) de la direction générale des finances publiques (DGFIP). La création de locaux explique une part plus modeste de la croissance des cotisations (+1,4%), les hausses de taux étant responsables quant à elles de 0,7 point d'augmentation.

Parution du premier baromètre des entrées de ville commerciales en France
Icade et la SCET, en partenariat avec l’APVF, publient le premier baromètre des entrées de ville commerciales en France. Le but ? Cartographier et évaluer le potentiel de transformation des entrées de ville commerciales en France. En France, plus de 3 800 sites d’entrées de ville commerciales présentent un potentiel de transformation. Alors que le …
Icade et la SCET, en partenariat avec l'APVF, publient le premier baromètre des entrées de ville commerciales en France. Le but ? Cartographier et évaluer le potentiel de transformation des entrées de ville commerciales en France.
En France, plus de 3 800 sites d'entrées de ville commerciales présentent un potentiel de transformation. Alors que le foncier se fait de plus en plus rare, ces espaces, que près de 70% des Français déclarent fréquenter au moins une fois par mois, ont une surface, pour plus de 80% d'entre eux supérieur à 15 hectares.
Les entrées de ville commerciales apparaissent comment particulièrement dynamiques et appréciées des citoyens : c'est l'opinion de 70% des Français. Pour autant, les décideurs locaux considèrent dans une écrasante majorité (9 sur 10) que ces espaces doivent être transformés. Ces espaces peuvent constituer des leviers pour aménager le territoire. Le baromètre identifie quatre thématiques :
1) Le logement - avec la création potentielle de 1,6 millions de nouveaux logements ;
2) L'attractivité économique - avec l'émergence de près de 15 000 hectares de foncier économique ;
3) Le développement commercial - ce sont dans ces espaces que se réaliseront les transformations à l’œuvre dans le commerce, notamment en terme d'expérience d'achat ;
4) La transition écologique - avec la génération d'un potentiel de désimperméabilisation et de renaturation de 10 000 hectares.
Pour en savoir plus

« Nos maires ont du génie » : épisode 3, un détour par l’Aisne !
Nouvel épisode de notre série, réalisée par l’Association des Petites Villes de France, Villes de France, et Proxity. Cette semaine, cap au nord, dans l’Aisne, où les maires de Laon et de Château Thierry nous parlent des initiatives pour dynamiser leur ville. D’un côté, une ville moyenne, Laon, ses près de 25 000 habitants …
Nouvel épisode de notre série, réalisée par l’Association des Petites Villes de France, Villes de France, et Proxity. Cette semaine, cap au nord, dans l’Aisne, où les maires de Laon et de Château Thierry nous parlent des initiatives pour dynamiser leur ville.
D’un côté, une ville moyenne, Laon, ses près de 25 000 habitants et sa cathédrale. De l’autre, une petite ville, Château-Thierry, environ 15 000 habitants, ville de naissance de Jean de La Fontaine. Ce qui pourrait constituer les bons ingrédients d’une fable, renvoie pourtant à des problématiques pourtant bien concrètes et partagées entre les deux communes : comment accroître les flux dans le centre-ville, comment répondre aux demandes de logements, comment accompagner les commerçants. Avec toujours comme fil rouge de disposer d’une ville désirable, où il fait bon vivre.
Cette semaine, ce sont Eric Delhaye, maire de Laon, commune adhérente à l'association Villes de France et Sébastien Eugène, maire de Château-Thierry, membre du Bureau de l’Association des Petites Villes de France qui s’essaient de démontrer, chacun à leur façon, que « nos maires ont du génie ».
Découvrir le troisième épisode de notre série "Nos maires ont du génie"

Comité interministériel des villes du 6 juin à Montpellier : l’APVF vigilante et mobilisée
Le Comité interministériel des villes (CIV), plusieurs fois reporté, se tiendra finalement ce vendredi 6 juin à Montpellier sous l’égide du Premier Ministre, François Bayrou. À cette occasion, l’Association des Petites Villes de France (APVF), pleinement engagée en faveur des quartiers populaires, rappelle son attachement à une politique de la ville ambitieuse, co-construite avec les …
Le Comité interministériel des villes (CIV), plusieurs fois reporté, se tiendra finalement ce vendredi 6 juin à Montpellier sous l'égide du Premier Ministre, François Bayrou. À cette occasion, l’Association des Petites Villes de France (APVF), pleinement engagée en faveur des quartiers populaires, rappelle son attachement à une politique de la ville ambitieuse, co-construite avec les territoires, et à la hauteur des attentes des habitants.
En amont de ce rendez-vous attendu, l’APVF a cosigné, avec les principales associations d’élus du bloc local, un courrier adressé au Premier ministre. Cette lettre, rédigée dans la continuité de la rencontre du 13 mars dernier à Épinay-sous-Sénart avec les acteurs associatifs, souligne les inquiétudes sur la méthode et le manque de clarté du Gouvernement concernant la politique de la ville et appelle à une véritable relance, en concertation avec les élus de terrain.
Les signataires y affirment leur disponibilité pour construire collectivement ce CIV et demandent que les propositions concrètes élaborées localement soient pleinement prises en compte. L’APVF y défend, comme toujours, la nécessité d’un soutien renforcé aux petites villes qui sont en première ligne pour garantir l’égalité républicaine.
Un appel à relancer le renouvellement urbain
À la veille de ce CIV, le 4 juin, l’APVF s’est également associée à une déclaration commune avec l’Union sociale pour l’habitat (USH) et la quasi-totalité des associations d’élus du bloc local (AMF, Amif, Ville & Banlieue, Intercommunalités de France, France urbaine, Villes de France), appelant le Gouvernement à respecter les engagements pris en matière de renouvellement urbain.
Cette déclaration insiste notamment sur la nécessité de garantir le financement du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) et à lancer sans attendre la préfiguration d’un nouveau programme. Nous rappelons que 450 quartiers et plus de 3 millions d’habitants sont concernés par les projets en cours, dont certains arrivent à maturité. De nombreux territoires sont aujourd’hui prêts à initier une nouvelle génération de projets, et attendent des signaux clairs du Gouvernement.
Dans ce contexte, l’APVF sera particulièrement vigilante aux suites concrètes données par le Gouvernement lors de ce CIV : les engagements pris doivent se traduire par des moyens et une volonté politique à la hauteur des enjeux sociaux et territoriaux.
Lire le courrier adressé au Premier Ministre

ZAN et ZFE largement modifiés par l’Assemblée nationale
Le 28 mai dernier, lors de l’examen en séance du projet de loi sur la “simplification de la vie économique”, l’Assemblée nationale a voté coup sur coup deux mesures majeures remettant en cause deux dispositifs relevant de la transition écologique territoriale : un assouplissement du dispositif “zéro artificialisation nette” (ZAN) et la suppression pure et …
Le 28 mai dernier, lors de l’examen en séance du projet de loi sur la "simplification de la vie économique", l’Assemblée nationale a voté coup sur coup deux mesures majeures remettant en cause deux dispositifs relevant de la transition écologique territoriale : un assouplissement du dispositif "zéro artificialisation nette" (ZAN) et la suppression pure et simple des zones à faibles émissions (ZFE).
Allègement temporaire du dispositif ZAN pour les projets industriels
Les députés ont adopté un amendement gouvernemental instaurant une dérogation de cinq ans à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) pour les projets industriels et leurs aménagements et logements connexes. Cette mesure vise à répondre aux besoins fonciers identifiés dans le cadre de la réindustrialisation du pays. Un autre amendement est venu modifier les modalités de territorialisation du ZAN, en élargissant les possibilités de mutualisation à l’échelle régionale.
Suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE)
L’article 15 ter du projet de loi, adopté le même jour, prévoit la suppression des zones à faibles émissions, qui restreignent actuellement la circulation des véhicules les plus polluants dans plusieurs agglomérations. Ce dispositif, inscrit dans la loi Climat et Résilience, devait se généraliser dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Ces mesures doivent encore faire l’objet d’un vote final de l’ensemble du projet de loi, puis être examinées en commission mixte paritaire.
L’APVF suit avec attention l’évolution de ce texte et ses conséquences pour les collectivités territoriales, notamment en matière d’aménagement, d’environnement et de mobilités.

Statut de l'élu : n'oublions pas les élus des petites villes
Auditionnée à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen de la proposition de loi sur le statut de l’élu, l’APVF a rappelé l’urgence d’une reconnaissance pleine et équitable des élus des petites villes. Représentée par Daniel Cornalba, maire de L’Étang-la-Ville, l’association a insisté sur la nécessaire revalorisation des indemnités, l’élargissement de la représentation citoyenne et …
Auditionnée à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen de la proposition de loi sur le statut de l’élu, l’APVF a rappelé l’urgence d’une reconnaissance pleine et équitable des élus des petites villes. Représentée par Daniel Cornalba, maire de L’Étang-la-Ville, l’association a insisté sur la nécessaire revalorisation des indemnités, l’élargissement de la représentation citoyenne et une clarification juridique des conflits d’intérêts.
La commission des lois de l'Assemblée nationale a auditionné, mercredi 4 juin, les associations d'élus dans le cadre de l'examen de la proposition de loi relative à la création d’un statut de l’élu.
L’APVF était représentée par Daniel Cornalba, maire de L’Étang-la-Ville et membre du bureau de l’APVF.
Daniel Cornalba a tout d'abord rappelé l'enjeu démocratique que constitue l'examen de ce texte de loi : tout citoyen doit pouvoir se présenter. Il a insisté sur la nécessité de favoriser, dans les conseils municipaux, la présence de jeunes, d'étudiants, mais aussi des femmes dans la prise de responsabilités, notamment la fonction de maire (moins de 10 % dans les petites villes).
Il a également rappelé les profondes inégalités dans le régime indemnitaire des maires, et la nécessité de porter un effort tout particulier sur les indemnités des élus des petites villes, trop longtemps oubliés entre les maires ruraux et ceux des grandes villes.
Le maire d’une petite ville est en effet à la tête de ce qui peut s’apparenter à une PME.
L’APVF propose ce qu’elle appelle la « clause DSS » : il s’agirait d’indexer l’indemnité des maires sur le salaire du DGS (directeur général des services) de la commune, c’est-à-dire le fonctionnaire y exerçant avec le grade le plus élevé.
Elle propose en outre de porter à 50 % de l’indemnité des maires, l’indemnité des adjoints. Elle portera des amendements en ce sens.
L’APVF a également insisté sur la nécessité d’une véritable clarification juridique de la notion de conflit d’intérêts, afin de mieux anticiper la fin de mandat en valorisant les acquis de l’expérience.

La mise en œuvre du diagnostic de performance énergétique évalué par la Cour des comptes
Dans la perspective de l’interdiction de location des logements classés G en 2025, puis F en 2028, la Cour a évalué la capacité de l’État à assurer une mise en œuvre fiable, transparente et équitable du diagnostic de performance énergétique (DPE). Le rapport a été rendu public le 3 juin. Le diagnostic de performance énergétique …
Dans la perspective de l’interdiction de location des logements classés G en 2025, puis F en 2028, la Cour a évalué la capacité de l’État à assurer une mise en œuvre fiable, transparente et équitable du diagnostic de performance énergétique (DPE). Le rapport a été rendu public le 3 juin.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) constitue un maillon central de la politique de rénovation énergétique des logements impulsée par l’Union européenne pour atteindre la neutralité carbone dans le secteur des bâtiments d’ici 2050. Cet objectif est soutenu par plusieurs dispositifs d’aides publics, tels que « MaPrimeRénov », et d’accompagnement (réseau France Rénov), pour lesquels le DPE joue le rôle de document de référence dans l’évaluation de la performance énergétique d’un logement.
Dans ce contexte, on compte aujourd’hui plus de 350 000 diagnostics réalisés par mois (contre 120 000 en 2018). En réponse à cette hausse des demandes, le nombre de diagnostiqueurs immobiliers certifiés pour réaliser des DPE a lui-même augmenté de 46 % entre 2019 et 2023. Le contrôle de la Cour des comptes a porté sur les logements privés en métropole, soit plus de 32 millions de logements, dont 5,5 millions se révèlent être des passoires thermiques.
« Le DPE, un outil renforcé en 2021, des difficultés de mise en œuvre insuffisamment anticipées »
Réformé en 2021, et comme le rappelle la Cour des comptes dans sa synthèse, le DPE constitue un outil central de la politique de rénovation énergétique, avec une portée juridique renforcée : il est désormais obligatoire, opposable et conditionne les transactions immobilières et les locations. Depuis janvier 2025, la location des logements les plus énergivores est progressivement restreinte, selon un calendrier prévu jusqu’en 2034.
Pour la Cour, la mise en œuvre de la réforme de 2021, intervenue dans des délais contraints, n’a pas suffisamment anticipé les difficultés rencontrées par les particuliers pour s’y conformer, alors qu’elle a des conséquences majeures sur leur situation patrimoniale et le marché immobilier.
De plus, le dispositif devrait, selon elle, être mieux articulé avec d’autres réglementations s’imposant aux particuliers, notamment dans le champ de l’urbanisme et de la copropriété.
Enfin, un pilotage global du DPE apparaît nécessaire à la Cour pour mieux mesurer son impact sur les travaux effectivement réalisés pour améliorer les étiquettes énergétiques et ainsi évaluer l’emploi des subventions publiques correspondantes.
« Des avancées dans la fiabilisation des diagnostics de performance énergétique »
La réforme de 2021 a permis d’unifier et de consolider les modalités de calcul des DPE, pour en faire un indicateur des qualités thermiques intrinsèques des logements, indépendamment du comportement de leurs occupants. Cette objectivation de la performance énergétique rend désormais possible la comparaison des logements entre eux.
L’« étiquette du DPE » est calculée automatiquement à partir d’une consommation théorique d’énergie d’un logement, déduite de la description des caractéristiques physiques du bâtiment réalisée par les diagnostiqueurs. Ces derniers s’appuient sur des prises de mesure et des observations, ainsi que sur des pièces justificatives fournies par l’occupant du logement.
Pour la Cour, les conditions dans lesquelles ces mesures ou observations sont faites peuvent toutefois entacher le résultat d’incertitudes : temps limité, pressions éventuellement exercées par les propriétaires, défaut de documents justificatifs et formation insuffisante des diagnostiqueurs. En réponse à ces difficultés, l’État a mis en œuvre plusieurs actions de fiabilisation du DPE, dont, depuis le 1er juillet 2024, un renforcement significatif des exigences de compétences des diagnostiqueurs, passant par une augmentation du volume des formations et du niveau requis aux examens. Un travail d’harmonisation des pratiques professionnelles est également en cours et devrait aboutir en 2026. Si la Cour pense qu’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact de ces mesures, elles devraient permettre, selon elle, de renforcer la confiance des particuliers dans le dispositif.
« Des lacunes dans le contrôle de la filière »
Si l’État ne contrôle pas directement la réalisation des DPE, en recourant à un mécanisme de certification exercé par des organismes tiers, il joue toutefois un rôle en amont, via l’Agence de la transition écologique (Ademe), et en aval, via la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’Ademe doit exercer ainsi un contrôle de la cohérence des DPE versés sur sa plateforme, qui consiste pour l’essentiel à détecter la présence de valeurs aberrantes dans les données saisies.
La Cour relève qu’il serait intéressant d’approfondir ces analyses statistiques avec des méthodes d’intelligence artificielle afin d’être en mesure de déclencher des alertes pour d’autres formes d’incohérences telles que des systèmes de chauffage incohérents entre plusieurs appartements d’un même immeuble. La DGCCRF est habilitée à contrôler les pratiques commerciales des diagnostiqueurs et le respect des exigences réglementaires encadrant l’exercice de leur profession. Si les cas de fraude qu’elle détecte apparaissent marginaux, les manquements au droit de la consommation sont nombreux (70 % d’anomalies en 2023) et semblent tenir avant tout à une méconnaissance des règles par les nouveaux diagnostiqueurs. Au-delà de ces contrôles, la qualité de la prestation fournie par les professionnels n’est pas évaluée par l’État, mais par les organismes tiers, chargés de valider régulièrement que les diagnostiqueurs disposent bien des savoir-faire requis pour leur activité. Ils s’appuient sur un schéma de certification des compétences encadré réglementairement et en partie fondé sur des normes professionnelles.
La certification des diagnostiqueurs immobiliers est obligatoire pour l’exercice de leur activité, avec des conditions renforcées depuis le 1er juillet 2024 et un encadrement plus strict des suites à donner en cas de manquements constatés. Ce système de certification, dont la philosophie repose sur une logique d’amélioration continue, ne suffira pas pour autant, selon la Cour des comptes, à maîtriser pleinement les risques constatés en termes de probité et d’impartialité notamment du fait de liens structurels ou financiers que les organismes de formation et de certification ont entre eux. Une régulation accrue de la part de l’État devrait être envisagée favorablement, et ce d’autant que les particuliers ne disposent in fine que de voies de recours limitées pour contester un DPE.

Inclusion numérique : le gouvernement confirme respecter ses engagements pour 2025
Cet article est intégralement repris du site Localtis., partenaire de l’APVF. Le gouvernement a répondu à l’interpellation des 13 associations de la Belle Alliance sur la politique d’inclusion numérique. Si 40 millions d’euros sont confirmés pour 2025, les négociations pour 2026 s’annoncent serrées. Après des mois d’incertitude, le gouvernement a officiellement répondu aux inquiétudes du …
Cet article est intégralement repris du site Localtis., partenaire de l'APVF.
Le gouvernement a répondu à l'interpellation des 13 associations de la Belle Alliance sur la politique d'inclusion numérique. Si 40 millions d'euros sont confirmés pour 2025, les négociations pour 2026 s'annoncent serrées.
Après des mois d'incertitude, le gouvernement a officiellement répondu aux inquiétudes du collectif de la Belle Alliance, qui porte la voix de 13 associations d'élus sur le numérique. La Belle Alliance s'était inquiétée en octobre 2024 des réductions de crédits affectés à la politique d'inclusion numérique (voir notre article du 25 octobre 2024). Dans une lettre datée du 7 mai 2025, cosignée de François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, et Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle et du numérique, le gouvernement confirme qu'il respectera les engagements financiers qu'il a pris au titre des conventions France numérique ensemble (FNE) signées avec les collectivités.
40 millions d'euros en 2025
"L'inclusion numérique et la feuille de route FNE demeurent des priorités du gouvernement", assurent les deux ministres dans leur courrier précisant que les engagements de l'État seront tenus, "aussi bien sur le soutien aux feuilles de route (locales) que sur la présence de professionnels formés en proximité des usagers".
La lettre confirme officiellement le montant de 40 millions d'euros affecté à l'inclusion en 2025, soit 12 millions de plus que la proposition gouvernementale initiale de 28 millions d'euros. Cette somme doit permettre "d'honorer l'ensemble des conventions en cours en 2025" et garantir la continuité des emplois des conseillers numériques France service.
Aucune visibilité sur 2026
Dans une réaction publiée le 23 mai(Lien sortant, nouvelle fenêtre), l'Avicca accueille cette confirmation tardive avec un soulagement nuancé. Si l'Avicca salue cette clarification, elle estime que cette réponse "n'est pas suffisante pour pérenniser une politique d'inclusion numérique adaptée à la réalité des besoins croissants". L'association pointe notamment l'absence de "perspective pour le projet de loi de finances 2026". Pour 2026, le courrier se contente d'annoncer "un moment d'échange" pour réfléchir "aux nouvelles modalités de financement et la mise en œuvre du dispositif" eu égard à la "situation budgétaire contraignante". De quoi alarmer les associations sur le devenir des engagements FNE de l'État.
Un sujet débattu le 10 juin
L'Avicca entend profiter d'un "comité politique", prévu le 10 juin 2025, réunissant François Rebsamen, Clara Chappaz, Laurent Marcangeli (ministre de l'Action publique) et Françoise Gatel (ministre déléguée à la Ruralité) sur la poursuite du programme de Transformation numérique des territoires pour aborder le sujet. Elle en profite pour dresser une "liste de courses" des sujets où l'État est attendu. Au-delà de l'inclusion numérique, l'association évoque la cybersécurité avec la pérennisation des CSIRT régionaux, l'ouverture des données territoriales, le financement des projets de territoires durables et connectés, ou encore l'amélioration de l'accessibilité des services en ligne des collectivités.
Retrouver l'intégralité de cet article sur le site de Localtis

Gel des recettes locales : l’APVF s’oppose à cette éventualité et réitère sa demande de moratoire sur les charges contraintes
L’APVF, représentée par Antoine Homé, maire de Wittenheim, Premier vice-président de l’APVF, a participé aux premières réunions des groupes de travail mis en place par le gouvernement à l’issue de la Conférence financière des territoires. Par un communiqué de presse en date du 27 mai, elle a salué cette invitation à se mettre autour de …
L'APVF, représentée par Antoine Homé, maire de Wittenheim, Premier vice-président de l'APVF, a participé aux premières réunions des groupes de travail mis en place par le gouvernement à l’issue de la Conférence financière des territoires. Par un communiqué de presse en date du 27 mai, elle a salué cette invitation à se mettre autour de la table. Ces échanges ont permis d’éclairer la nature des objectifs assignés aux collectivités territoriales et de se positionner.
Une grande partie des débats a été consacrée, en effet, au redressement des finances publiques, avec quelques précisions apportées sur les modalités d’association des collectivités aux efforts d’économie attendus en 2026. En ligne de mire, la hausse de leur besoin de financement et la nécessité de réduire l’écart entre la progression de leurs recettes et de leurs dépenses. Il est ressorti plusieurs pistes envisagées par le gouvernement pour atteindre cet objectif. Outre, la baisse des dépenses de personnel, a été évoqué le gel d’une part des recettes des collectivités pour les contraindre à réduire leurs dépenses de fonctionnement.
L’APVF rappelle que les recettes des collectivités territoriales sont gelées depuis 2017, après quatre années de baisse unilatérale des dotations, avec les effets que cela a entrainé sur le niveau d’investissement public et la solidarité entre les territoires. L’APVF s’oppose à cette méthode indirecte sur les recettes, mais également à celle qui reviendrait à contraindre directement la dépense locale. Nous rappelons à cet égard que la maîtrise des dépenses de fonctionnement, et notamment de personnel, relève de l’autonomie de gestion des collectivités territoriales. Soumis à la règle d’or, les élus des petites villes mènent déjà des politiques de rationalisation budgétaire (plans de sobriété énergétique, réorganisation des services et mutualisation, non-remplacement des départs en retraite). Ils réussissent à maintenir un équilibre entre gestion économe de l’argent public et préservation du service public de proximité.
Pour 2026, et dans la dernière ligne droite de leur mandat, l’APVF demande avant tout au gouvernement de faire confiance aux élus locaux, qui ont prouvé jusqu’ici leur qualité de bons gestionnaires. D’une part, il faut stabiliser le schéma de financement des collectivités territoriales afin d’absorber toutes les charges récemment imposées (cotisation à la CNRACL, petite enfance) et relever les défis qui s’annoncent pour l’avenir (transition écologique, vieillissement démographique…). D’autre part, l’APVF réitère sa demande de moratoire sur les dépenses contraintes, au moins réglementaires. Elle demande également au gouvernement de cesser d’imposer des compétences générales à l’ensemble des collectivités sans tenir compte de leur diversité.
Les maires des petites villes auront l’occasion de développer leurs propositions lors de leurs prochaines Assises, les 12 et 13 juin, à Saint-Rémy-de-Provence.
Téléchargez le communiqué de presse

Logement social : un nouveau coup d'arrêt au financement public ?
Alors que la crise du logement s’aggrave année après année, l’État a rendu ce jeudi 22 mai un avis défavorable à une résolution du conseil d’administration du Fonds national des aides à la pierre (FNAP), qui proposait de porter à 700 millions d’euros le financement des aides à la pierre pour l’année 2026. Cette décision …
Alors que la crise du logement s’aggrave année après année, l’État a rendu ce jeudi 22 mai un avis défavorable à une résolution du conseil d’administration du Fonds national des aides à la pierre (FNAP), qui proposait de porter à 700 millions d’euros le financement des aides à la pierre pour l’année 2026. Cette décision intervient dans un contexte de sous-financement chronique du logement social, et alors que la demande explose partout sur le territoire.
Une crise structurelle, des besoins en forte hausse
Entre 2017 et 2024, le nombre de demandeurs de logements sociaux est passé de 2 à 2,8 millions, soit une augmentation de 35 % en sept ans. Cette croissance constante traduit une réalité sociale inquiétante : de plus en plus de ménages, jeunes actifs, familles, personnes âgées ou en situation de précarité, peinent à accéder à un logement digne et abordable.
Pour répondre à cette demande croissante, la production annuelle de logements sociaux devrait atteindre au moins 125 000 unités. Or, ces objectifs sont loin d’être atteints. En 2023, moins de 95 000 logements sociaux ont été financés, et les perspectives pour les années à venir s’assombrissent encore.
Le FNAP, un outil menacé ?
Le financement des aides à la pierre, principal levier de soutien public à la construction de logements sociaux, est en baisse constante. Alors qu’il représentait près de 800 millions d’euros en 2010, il peine aujourd’hui à dépasser les 500 millions d’euros. Le refus de porter ce montant à 700 millions d’euros pour 2026 constitue un nouveau signal de repli, à contre-courant des besoins réels et urgents du pays.
Hier dans la Gazette des Communes, la ministre du Logement, Valérie Létard, a exprimé sa sensibilité à la poursuite de ce dispositif, tout en renvoyant à des discussions budgétaires à venir. Elle évoque notamment l’idée d’un maintien du niveau de contribution au FNAP, assorti d’une baisse significative de la réduction de loyer de solidarité (RLS), permettant ainsi aux bailleurs d’augmenter leur capacité d’investissement.
Derrière les chiffres, des réalités humaines
Chaque retard dans la construction ou la rénovation d’un logement social, ce sont des années d’attente supplémentaires pour des millions de demandeurs, des parcours de vie mis en suspens, des situations de mal-logement qui perdurent. Face à une crise qui touche désormais toutes les strates de la population et toutes les régions, le logement social demeure un outil essentiel de justice sociale et d’équilibre territorial. Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de réinvestir massivement dans le logement social, pour répondre à l’urgence actuelle et préparer l’avenir, c'est tout l'enjeu des travaux de la commission logement de l'APVF.