ESPACE MEMBRE
Projet de loi Numérique : les points à retenir après l’adoption par l’Assemblée nationale
Le 26 janvier 2016 dernier, les députés ont adopté le Projet de loi « Pour une République Numérique » porté la Secrétaire d’Etat Axelle Lemaire. Ce projet de loi est inédit, puisqu’il a été en partie co-écrit avec les internautes, ambitionne de préparer la France aux enjeux numériques du XXIème siècle et comporte de fait plusieurs dispositions concernant les collectivités territoriales. L’APVF avait d’ailleurs rencontré la Secrétaire d’Etat Axelle Lemaire le 2 décembre dernier pour l’alerter sur certaines dispositions.
Concernant le volet consacré à l’ouverture des données publiques, les députés ont validé l’articulation avec le projet de loi Numérique avec la loi Notre en confirmant que les obligations de publication des données administratives ne concerneraient que les communes de plus de 3 500 habitants.
Par ailleurs, le texte introduit un principe d’accès à certaines données des délégataires de services publics (DSP) mais ne l’étend pas aux partenariats public-privé (PPP).
L’abandon de la loi Macron 2 relative aux « Nouvelles opportunités économiques » a conduit le gouvernement à introduire plusieurs amendements télécoms : le texte a par exemple introduit le principe de sanction pour les opérateurs de téléphonie mobile qui ne respecteraient pas leurs obligations de couverture. De plus, les opérateurs de téléphonie mobiles auront également l’obligation de mettre à disposition les données servant à établir les cartes de couverture dans des « formats ouverts ». Autre point concernant l’aspect financier de cette problématique cette fois : les investissements réalisés sous maîtrise d’ouvrage publique pour améliorer la couverture mobile seront également éligibles au FCTVA sur la période 2015-2022.
En matière d’accessibilité, les députés ont également renforcé les obligations de communication en ligne qui pèsent sur les administrations : ces dernières seront désormais tenues de rédiger « un schéma pluriannuel de mise en accessibilité » organisant leur communication publique. A noter que celles dérogeant à ces obligations pourront se voir infliger une amende allant jusqu’à 5 000 euros.
De façon plus générale, on peut également noter que le texte instaure un droit au maintien de la connexion internet pour les plus personnes les plus fragilisées financièrement, le droit à l’effacement des données personnelles en cas de décès, le droit à la « portabilité des données » en cas de changement de fournisseur d’accès à internet et l’impossibilité pour un syndic de copropriété de s’opposer au câblage en fibre optique d’un immeuble « sans motif légitime et sérieux ».
Pour rappel, le projet de loi, examiné dans le cadre de la procédure d’urgence, ne fera l’objet que d’une seule lecture par les deux chambres.
Couverture des zones blanches : l’Etat prendra en charge la couverture dans 300 communes
L’APVF s’était associée en décembre dernier aux autres associations d’élus pour dénoncer dans un communiqué de presse commun le conditionnement de la couverture mobile d’une commune à la mise à disposition préalable, par la collectivité maître d’ouvrage, d’un point haut et d’un raccordement électrique (ce type d’investissement dépasse souvent très largement 100 000 euros). Il …
L’APVF s’était associée en décembre dernier aux autres associations d’élus pour dénoncer dans un communiqué de presse commun le conditionnement de la couverture mobile d’une commune à la mise à disposition préalable, par la collectivité maître d’ouvrage, d’un point haut et d’un raccordement électrique (ce type d’investissement dépasse souvent très largement 100 000 euros). Il y a quelques jours, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a indiqué que c’est finalement l’État qui « prendra à sa charge l’ensemble des coûts de construction des pylônes qui vont équiper les 300 et quelques communes identifiées comme étant en zones blanches ». L’APVF se félicite de ces déclarations.
Emmanuel Macron a également évoqué le cas des « 2 200 communes qui n’ont accès qu’à la 2G » et la question de leur couverture en haut débit : « Nous nous sommes fixés l’objectif de couvrir tous les centre-bourgs en 3G d’ici le printemps 2017 ». Enfin, le gouvernement a identifié « 800 sites prioritaires, zones d’intérêt économique ou touristique, qui pourront être aussi équipées à la demande des collectivités ».
Le Sénat adopte le projet de loi biodiversité
Les sénateurs ont très largement adopté hier le projet de loi biodiversité en première lecture, par 263 voix pour (et 32 voix contre). Largement amendé par rapport à sa version issue de la première lecture à l’Assemblée nationale le texte comporte plusieurs mesures intéressant les collectivités.
Le Sénat a donné son feu vert à l'élément phare du projet, la création de l'Agence française (AFB) pour la biodiversité, qui rassemblera des réseaux de chercheurs et de scientifiques de haut niveau. Concernant la gouvernance cette nouvelle Agence, l’article 9 prévoit dorénavant un collège spécifique des collectivités locales au conseil d’administration.
Au sujet de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (article 7 ter) un représentant des communes, des départements et des régions au conseil d’administration est également prévu. De nouveaux « établissements publics de coopération environnementale » (EPCE) pourront voir le jour, associant les collectivités territoriales et l’État (article 32).
Des règles nouvelles en matière d’urbanisme ont été adoptées. Notamment, dans les PNR (parcs naturels régionaux), les sénateurs ont rétabli l’obligation de conformité du règlement local de publicité avec la charte du parc (article 29).
Les sénateurs ont modifié la définition des plans climat-air-énergie (obligatoires pour les EPCI de plus de 50 000 habitants fin 2016 et pour les EPCI de plus de 20 000 habitants fin 2018). Désormais, ces PCAE territoriaux devraient inclure le fait de « favoriser la biodiversité pour adapter le territoire au changement climatique ». Pour l’auteur de l’amendement, l’écologiste Ronan Dantec, « la biodiversité est rarement la priorité des collectivités territoriales », notamment en milieu urbain. Cette disposition vise donc à encourager les élus à davantage s’en préoccuper.
L’article 51 ter confirme l’exonération de TFNB (taxe foncière sur les propriétés non bâties) dans les zones humides. Un amendement demandant que le principe de cette exonération puisse être décidé par les communes ou les EPCI a été rejeté par les sénateurs. Toutefois, les maires conservent un droit de regard, dans la mesure où le texte précise que les propriétés ne peuvent être concernées par cette exonération que si elles figurent « sur une liste dressée par le maire sur proposition de la commission communale des impôts directs ».
La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a salué l’adoption de ce texte « fondateur » et félicité les sénateurs pour avoir « su transcender les clivages partisans pour rapprocher les points de vue en recherchant l’intérêt général de notre avenir commun, et en mettant la France très en avance sur les enjeux de la biodiversité et du climat ».
Le projet de loi porté par Ségolène Royal doit à présent repartir en deuxième lecture à l'Assemblée. Son adoption définitive est prévue avant l'été.
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Comité des finances locales : débats sur le nouvel observatoire et sur les rythmes scolaires
Lors de la séance plénière du 27 janvier, le comité des finances s’est penché sur les missions et la composition du futur Observatoire des finances et de la gestion publiques locales et sur plusieurs projets de décret, dont l’un concerne les rythmes scolaires.
L’Observatoire des finances et de la gestion publiques locales
Créé par l'article 113 de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), le futur Observatoire des finances et de la gestion publique locales remplacera l’Observatoire des finances locales et bénéficiera de missions élargies. Cet observatoire reprendra les missions de l’ancien et continuera de « fournir au Gouvernement et au Parlement les analyses nécessaires à l'élaboration des dispositions du projet de loi de finances intéressant les collectivités locales » et établira « chaque année sur la base des comptes administratifs un rapport sur la situation financière des collectivités locales. » En revanche, deux nouvelles missions lui ont été adjointes. Il aura ainsi la charge d’« établir, collecter, analyser et mettre à jour les statistiques portant sur la gestion locale, ainsi que généraliser les bonnes pratiques en vue de créer des outils d’évaluation des politiques publiques. »
Ce nouvel observatoire sera présidé par le président du comité des finances locales (CFL), dont il constituera une formation spécialisée. Il sera constitué d’un conseil d’orientation composé de dix membres issus du CFL (quatre représentants des régions et des départements et six représentants des communes et intercommunalités), qui définira le programme des travaux et en assurera le suivi. Il sera appuyé dans cette tâche par les avis consultatifs d’un comité scientifique et technique composé d’universitaires, services de l’Etat, Cour des comptes, etc.
Le financement de ce nouvel observatoire aux missions élargies devait se faire par un prélèvement sur la dotation globale de fonctionnement, qui a été estimé à 500 000 € par André Laignel, président du CFL. Toutefois, plusieurs élus ont souhaité que l'observatoire ne soit pas financé uniquement par la dotation globale de fonctionnement (DGF) des collectivités territoriales, point de vue partagé par André Laignel. Une participation de l’Etat au financement, notamment par des mises à disposition de personnels, est envisagée.
Les autres décrets
Le projet de décret pérennisant le fonds de soutien aux activités périscolaires a également été présenté au CFL. Il a reçu un avis unanime des membres du CFL. Plusieurs questions se sont toutefois posées, notamment sur la prise en compte des effectifs réels dans l’attribution des subventions. Le texte prévoit également un dispositif spécial pour les communes n’étant plus éligibles aux dotations de solidarité rurale (DSR) ou urbaine (DSU) « cibles » afin que ces collectivités continuent à bénéficier du taux majoré.
Le CFL a également approuvé le décret relatif aux concours versés au département par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie et le décret visant à revoir le dispositif de la révision des valeurs locatives des locaux professionnels. Cette révision a été repoussée à 2017 puisque des distorsions doivent encore être corrigées.
Enfin, le rapport de gestion pour l’exercice 2014 du fonds d’allocation des élus de fin de mandat a été présenté. 218 demandes ont été effectuées en 2014, contre 134 en 2008. 49% d’entre elles venaient de la part d’adjoints aux maires et 34% de maires.
Réforme territoriale, finance: tous les enjeux présentés à Lyon !
Les Rencontres interrégionales Rhône-Alpes-Auvergne seront organisées autour de deux séquences : "Après la loi NOTRe, quelle place pour les petites villes dans le nouvel échiquier territorial" et "Loi de finances 2016 : entre contrainte budgétaire et soutien à l’investissement."
Réforme territoriale, finances locales : tous les enjeux présentés à Lyon !
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Les Rencontres interrégionales Rhône-Alpes-Auvergne seront organisées autour de deux séquences : "Après la loi NOTRe, quelle place pour les petites villes dans le nouvel échiquier territorial" et "Loi de finances 2016 : entre contrainte budgétaire et soutien à l’investissement."
Lieu : Novotel Lyon La Part Dieu, 47, bd Vivier Merle, 69429 Lyon
Inscription: https://www.inscription-facile.com/form/pCWwyVw5npJIuzVub3Sf
Politique de la ville : l’APVF interpelle le Premier ministre sur l’abattement de la taxe foncière
Dans un courrier du 20 janvier, Olivier Dussopt, Président de l’APVF, a interpellé le Premier ministre Manuel Valls sur les conséquences négatives pour les communes entrantes dans la nouvelle "politique de la ville" de l’abattement de la taxe foncière sur le foncier bâti.
Cet abattement de 30 % sur la base d’imposition à la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), prévu à l’article 1388 bis du code général des impôts, a été étendu par la loi de finances pour 2015 aux 1 500 quartiers prioritaires de la politique de la ville de métropole et d’outre-mer. Ce dispositif est la contrepartie de l’engagement des bailleurs à améliorer le cadre de vie des habitants de ces quartiers, principalement par des actions de gestion urbaine de proximité. Dès le 1er janvier 2016, les bailleurs signataires des contrats de ville en bénéficieront pour l’ensemble de leur patrimoine social situé dans les quartiers prioritaires.
Or, l’automaticité de ce dispositif va entraîner une perte financière pour les communes entrantes puisque dans celles-ci, il n’y a pas encore d’engagement du ou des bailleurs. Malgré la compensation de l’État à hauteur de 40 %, cela représente une perte importante, particulièrement pour les communes les plus pauvres. Elle pourra se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros dans certaines municipalités. Dans le contexte de baisse des dotations de l’État aux collectivités territoriales que nous connaissons, cette situation ne peut être satisfaisante.
L’APVF a donc appelé, dans ce courrier au Premier ministre, à ce que l’État prenne mieux en compte la perte engendrée par ce dispositif et à ce que des mesures de compensation plus fortes soient adoptées. De manière plus générale, l’APVF a insisté pour rappeler l’indispensable mise en cohérence des différentes réformes qui sont menées, notamment dans le cadre de la « politique de la ville », avec les mesures financières (DGF, péréquation, etc.) et fiscales qui s’appliquent aux collectivités.
L’APVF a rappelé son engagement et sa disponibilité pour poursuivre, aux côtés du Gouvernement, cet effort déjà engagé. Le dialogue sur la réforme de la DGF, qui se poursuivra en 2016, constitue un cadre favorable à cela.