“Plan vélo-marche 2023-2027” : Elisabeth Borne souhaite « passer par les territoires » pour développer le vélo au-delà des métropoles

11 mai 2023

Le vendredi 05 mai, à l’occasion du premier comité interministériel vélo et marche, le gouvernement a présenté son nouveau « Plan vélo-marche » pour 2023-2027. Au menu : 2 milliards d’euros d’investissement pour améliorer les infrastructures et favoriser la pratique du vélo. Pérennisation du fonds « mobilités actives » , lancement d’un appel à territoires cyclables expérimental pour les zones peu ou moyennement denses ou encore amélioration du maillage territorial à travers les CPER : retour sur les mesures phares de ce plan pour les Petites Villes.

 

Alors qu’elle avait déjà présenté le précédent plan vélo en 2018 en tant que Ministre déléguée aux Transports, Élisabeth Borne a affirmé son souhait pour ce nouveau plan de « passer par les territoires » afin de rendre la pratique du vélo accessible à tous, y compris au-delà des métropoles.

Matignon souhaite donc tout d’abord renforcer l’attractivité du vélo comme alternative à la voiture individuelle et mieux le combiner aux transports collectifs. Une ambition accueillie favorablement par l’APVF, à l’heure où l’intermodalité constitue l’un des défi clef pour les Petites Villes.

La majorité des investissements de ce plan devrait ainsi se concentrer sur le développement d’infrastructures sécurisées et de véloroutes. Pour cela, le gouvernement a annoncé la pérennisation du fonds « mobilités actives »  qui sera doté de 250 millions d’euros par an sur l’ensemble du quinquennat. L’objectif est chiffré : disposer de 80 000 km d’aménagements cyclables sécurisés en 2027 et  de 100 000 km en 2030.

L’appel à projets « Fonds mobilités actives – aménagements cyclables » lancé en janvier 2023, visant à financer des projets d’aménagements cyclables sécurisés  et doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros a été clôturé fin avril. Alors que 610 dossiers ont été déposés, signal de la forte attente des collectivités sur ce sujet, les lauréats devraient être annoncés fin septembre. De plus, le gouvernement a annoncé le lancement prochain d’un nouvel appel à projets sous forme expérimentale, doté encore de 100 millions d’euros. Objectif : « accompagner dans la durée des territoires peu ou moyennement denses et accélérer la mise en œuvre de leur schéma cyclable ».

Autre nouveauté en faveur d’une meilleure accessibilité des territoires ruraux et périurbains :  les volets mobilité des Contrats de Plan État-Régions (CPER) devraient comprendre une aide financière inédite visant à « compléter le maillage territorial »  du réseau de véloroutes.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a par ailleurs souligné que le « Fonds Vélo [sera] éligible » au Fonds vert. Interrogé sur la cohérence entre les objectifs du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et la mise en place de nouveaux aménagements cyclables, le ministre de la Transition écologique a également souligné que les voies cyclables ne dépassant pas cinq mètres de large ne seront pas considérées comme artificialisées.

Enfin, plusieurs expérimentations sur l’adaptation de la voie publique à la pratique du vélo devraient associer les collectivités, qu’il s’agisse d’installer des repose-pieds aux niveau des feux tricolores ou encore de décaler les feux verts afin d’offrir aux cyclistes un laps de temps supplémentaire.

Outre les infrastructures, des financements prendront également la forme d’aides directes à l’achat de vélo à destination des particuliers, des entreprises mais aussi des collectivités. Selon le gouvernement ces aides directes seront « étendues et plus faciles d’accès ».

Ainsi, dans le cadre du dispositif « bonus écologique », une personne morale qui achètera par exemple un vélo cargo, un vélo adapté au handicap ou un vélo pliant sera aidée à hauteur de 1000 euros maximum par vélo. La prime à la conversion, cumulable avec la précédente, pourra quant à elle permettre à une collectivité qui se débarrasse d’un véhicule polluant au profit d’un vélo à assistance électrique de bénéficier d’une prime allant jusqu’à 1 500 euros.  A noter que dans les zones à faibles émissions (ZFE), « l’État accorde une surprime équivalente à l’éventuelle aide versée par la collectivité territoriale, dans la limite de 1000 euros ».

Au-delà du développement des infrastructures et des aides à l’achat, ce nouveau plan prévoit notamment de former annuellement 850 000 enfants par an à la pratique du vélo d’ici à 2027. La Première ministre souhaite également « mieux valoriser le potentiel touristique et de services lié au vélo ».

Enfin, deux fois plus de vélos que de voitures ayant été vendus dans l’hexagone en 2022, Matignon souhaite développer la filière industrielle vélo. Alors que 850 000 vélos ont été assemblés durant cette période sur le territoire français, Elisabeth Borne souhaite atteindre 1,4 million de vélos assemblés dans l’hexagone d’ici à 2027 et 2 millions d’ici à 2030.

Si le budget de 2 milliards d’euros d’investissement a été fléché par le gouvernement, ce dernier souhaite qu’il atteigne 6 milliards d’euros grâce aux investissements menés par les collectivités. Une ambition qui ne pourra être atteinte que si l’Etat veille à accompagner suffisamment les petites collectivités, notamment en matière d’ingénierie.

 

Accéder au dossier de presse Plan vélo et marche 2023 – 2027