Brexit : les opposants à Boris Johnson et son « Brexit dur » contre-attaquent

5 septembre 2019

Suite à la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant plus d’un mois, les opposants ripostent.

La responsable des conservateurs écossais, Ruth Davidson, très populaire, démissionne avec fracas et exige qu’une solution soit trouvée avec l’Union européenne. Un recours juridique a même été intenté par Gina Miller, femme d’affaire et militante anti-Brexit. Pour rappel, Madame Miller fut à l’origine d’une bataille juridique remportée face à Theresa May, afin de la contraindre de consulter le Parlement britannique sur la procédure de retrait de l’Union. Un autre recours est en cours d’examen en Irlande du Nord, déposé par Raymond McCord, un militant des droits de l’homme nord-irlandais.

Pour les europhobes, dont M. Jacob Rees-Mogg (Ministre des Relations avec le Parlement) « cette indignation est bidon et créée par des gens qui ne veulent pas que nous quittions l’Union européenne», malgré le référendum pro-Brexit de juin 2016.

Des milliers de personnes ont manifesté dans les plus grandes villes du pays, dénonçant un véritable « coup d’Etat ». Sur le site officiel petition.parliament.uk, une pétition contre la décision de Boris Johnson dépassait en fin de semaine les 1,4 million de signatures.

Pendant ce temps-là, l’opposition s’organise en coulisse : les Députés pro-UE ont pris le contrôle de la Chambre, Boris Johnson ayant perdu sa majorité. Ils souhaitent éviter un Brexit sans accord. A ce stade la date de sortie est le 31 octobre, mais ils souhaitent contraindre l’exécutif en légiférant pour reculer cette date de 3 mois. Particulièrement opposé à ce report, Boris Johnson convoque de nouvelles élections législatives le 15 octobre prochain. La crise que traverse le parti conservateur (avec de nombreux renvoi de cadres du fait de désaccords sur le Brexit est littéralement sans précédents, même pendant les crises de Munich en 1938 et Suez en 1956).