Managers de commerce : un bilan globalement (très) positif

4 avril 2024

Le 26 mars 2024, une conférence du Hub de la Banque des Territoires faisait le bilan du dispositif des managers de commerce qu’elle finançait. Un bilan positif mais des points d’améliorations, notamment  sur les salaires, la reconnaissance et la formation. 

Le 26 mars 2024, le cabinet AID a présenté l’évaluation du dispositif de cofinancement des managers de commerce devant le Hub des Territoires, l’espace de rencontres de la Banque des Territoires. Ce vaste programme de cofinancement des managers de commerce avait été mis en place par la Banque des Territoires dans le cadre du plan de relance post Covid. Ce cofinancement est terminé, il est venu l’heure du bilan. Au total, 515 postes de managers ont été cofinancés : 118 au sein des villes du programme Action cœur de ville, 281 au sein de collectivités du programme Petites Villes de demain (PVD) et 116 postes financés dans des villes hors programmes de moins de 100.000 habitants.

Des profils généralement jeunes, contractuels et féminins

Le poste est occupé majoritairement par des femmes, à hauteur de 60%. Les managers de commerce recrutés possèdent généralement un diplôme équivalent ou supérieur à un bac +4, et proviennent principalement de formations initiales liées au commerce et au marketing (40%) ou à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire (21%). La majorité d’entre eux (88%) sont des contractuels, seuls 12% sont des fonctionnaires. Plus d’un tiers a moins de 30 ans. Toutefois, ce poste n’est pas leur premier pour 88 % des recrutés.

Des points noirs sur la rémunération, et la formation

Leur salaire reste modeste, inférieur ou égal à 35 000 euros annuels bruts. Environ la moitié est recrutée à un salaire brut annuel inférieur à 30 000 euros, un niveau légèrement en deçà des attentes du poste mais attribuable aux subventions et compléments que les collectivités doivent fournir. Cette situation est identifiée comme un point faible pour le recrutement et la planification à long terme. D’autres problèmes incluent le manque de formations proposées aux managers de commerce, une préoccupation majeure pour les acteurs publics, et la rareté des mutualisations (seulement 8%).

Des collectivités largement satisfaites du dispositif

Cela dit, la satisfaction des collectivités est élevée. 92% d’entre elles sont complètement ou plutôt convaincues par le dispositif, avec un taux de satisfaction de 89% pour les villes engagées dans le PVD et de 98% pour les villes de plus de 15 000 habitants. Selon les données de l’AID, 61% des collectivités n’auraient pas recruté de manager de commerce sans le cofinancement de la Banque des Territoires.

Pour l’avenir, un accent mis sur la formation et la reconnaissance du métier 

Le cabinet et les acteurs du commerce soulignent le besoin de reconnaissance du métier. Pierre Creuzet, directeur-fondateur de l’association Centre-ville en mouvement, affirme que l’État ne peut reconnaître le métier sans un code Rome, soulignant que tous les métiers en ont un sauf celui de manager de commerce. La DGE se montre ouverte à cette idée.

En ce qui concerne la formation, la Banque des Territoires, qui achève sa mission de cofinancement des postes pour deux ans, se concentre désormais sur le renforcement des compétences de ces managers. Un cycle de séminaires de formation de 2 jours ou 2,5 jours sera mis en place pour 50 à 100 personnes, avec pour objectif de lancer une première session à l’automne. En complément, l’État, à travers ses services et l’ANCT, proposera des webinaires sur le commerce aux chefs de projet ACV et PVD.

Retrouver ici le décryptage du bilan fait par la Banque des Territoires

Un dispositif qui mériterait d’être prolongé selon l’APVF

Au vu du bilan positif, l’APVF déplore la fin du cofinancement des postes de managers de commerce par la Banque des Territoires et réitère sa demande de prorogation du dispositif. Les petites villes dont la demande en ingénierie est forte ne pourraient que saluer une telle mesure.