ESPACE MEMBRE
PLF 2025 : les premières propositions d'amendements de l'APVF
Animée par Antoine Homé, Premier vice-président de l’APVF, la commission des finances s’est réunie ce jour pour faire le point sur les propositions d’amendements des petites villes. Après une présentation générale des trois grands dispositifs visant à organiser la participation des collectivités territoriales à l’effort de redressement des comptes publics, pour un montant de 5 milliards …
Animée par Antoine Homé, Premier vice-président de l'APVF, la commission des finances s'est réunie ce jour pour faire le point sur les propositions d'amendements des petites villes.
Après une présentation générale des trois grands dispositifs visant à organiser la participation des collectivités territoriales à l’effort de redressement des comptes publics, pour un montant de 5 milliards d’euros, ont été listés les autres mesures coûteuses qui s’ajoutent et qui portent l’effort à un niveau bien supérieur :
Au-delà des 5 milliards d’effort d’économie :
- 3 milliards d’euros d’économie réalisés grâce aux nouveaux contrats de Cahors (fonds de réserve pour financer la péréquation horizontale),
- 1,2 milliards d’euros avec le gel de la dynamique de TVA d’euros qui concerne surtout les départements et les régions,
- 800 millions d’euros via la réduction du taux de remboursement du FCTVA et de la sortie des dépenses de rénovation des bâtiments publics/voirie/réseaux,
D’autres mesures (à compléter) qui pèseront sur les budgets locaux :
- 1,5 milliards d’euros de réduction des crédits du fonds vert,
- 1,2 milliards d’euros de hausse de 4 points des cotisations des employeurs à la CNRACL (in PLFSS),
- 487 millions d’euros de minoration des variables d’ajustement, grevant le montant total des concours financiers de l’Etat aux collectivités, et notamment la réduction de 202 millions d’euros de la DCRTP du bloc communal,
- 17 millions d’euros de baisse de la DSIL en CP,
- 5 millions d’euros d’économie réalisées grâce à l’extinction du plan de lutte Violence faite aux élus,
- 4 millions d’euros au titre de la baisse de 28 % des subventions exceptionnelles aux communes en difficulté,
- 2,8 milliards d’euros au titre de la baisse du financement par taxe affectée non plafonnée de la péréquation tarifaire zones non interconnectées...
Les premières propositions d’amendements ont ensuite été présentées aux participants. Elles visent à :
- abandonner la suppression de la dernière tranche de la CVAE et en réaffecter le produit aux collectivités,
- créer une contribution locale de sauvegarde des services publics,
- indexer la dotation globale de fonctionnement sur les prévisions d’inflation, soit un abondement de 490 millions d’euros en 2025,
- sortir la DCRTP du bloc communal du périmètre des variables d’ajustement minorées à hauteur de 202 millions d’euros,
- revenir sur la diminution rétroactive des remboursements de FCTVA dus aux collectivités liés à l’abaissement du taux et à la réduction du périmètre d’éligibilité,
- supprimer le fonds de réserve dont la mise en œuvre pénalisera directement le partenariat historique des régions et des départements avec les petites villes. Les grandes collectivités n’ont pas attendu la création d’un fonds par l’Etat pour venir en soutien des projets des communes.
- prolonger le Plan de lutte Violences faites aux élus, dont les crédits pour un total de 5 millions d’euros ont été mis en extinction par le PLF 2025,
- abonder la DSIL,
- abonder le Fonds vert.
Investissements bas carbone : les préconisations de France Stratégie
France Stratégie évalue à 19 milliards d’euros par an le montant des transferts qui seraient nécessaires entre 2024 et 2030 pour rentabiliser les investissements dans la transition écologique notamment le transport routier et le bâtiment. Ainsi, la note met en avant que “sur 85 milliards d’euros d’investissement nécessaires” à la transition chaque année entre 2024 …
France Stratégie évalue à 19 milliards d'euros par an le montant des transferts qui seraient nécessaires entre 2024 et 2030 pour rentabiliser les investissements dans la transition écologique notamment le transport routier et le bâtiment.
Ainsi, la note met en avant que "sur 85 milliards d'euros d'investissement nécessaires" à la transition chaque année entre 2024 et 2030, dans le bâtiment et le transport routier, seul "un tiers" sera "rentable sans intervention publique", dans les secteurs du bâtiment et des transports routiers sous réserve que "les prix de l'énergie restent à leur niveau de 2024".
Concernant la rénovation des bâtiments "et en particulier l'isolation thermique", France Stratégie estime que les investissements ne seront "généralement pas rentables (...) sauf intervention significative du secteur public", en particulier pour que les ménages soient en situation de modifier leurs systèmes de chauffage du fioul ou du gaz par des pompes à chaleur, seul domaine qui "offrirait une rentabilité notable". Pour le transport routier, les avancées technologiques des véhicules électriques permettent d'envisager une rentabilité qui "s'améliorerait dans le temps".
France Stratégie évalue que des transferts d'"environ 19 milliards d'euros par an seraient nécessaires entre 2024 et 2030" afin de "rendre rentables les investissements non rentables". Le montant des subventions de l'Etat estimé à environ 8 milliards d'euros dans le budget de l'Etat 2024 est donc inférieur.
Parmi les pistes pour accroître la rentabilité des investissements bas carbone , les auteurs de la note évoquent notamment des incitations réglementaires, des malus sur l’achat d’actifs bruns ou bien encore l’usage de taxes carbones
En outre, France Stratégie préconise une approche ciblée : "lorsque des subventions sont nécessaires, elles devraient être adaptées aux revenus des ménages pour restreindre les effets d’aubaine et inciter les ménages les plus modestes à participer à la transition". Il est également souligné que "certains ménages font face à des contraintes financières qui les empêchent de réaliser ces investissements" notamment les moins aisés. Dès lors ces derniers "auront donc besoin d’un soutien supplémentaire pour financer ces investissements."
Télécharger la note de France Stratégie en cliquant ici
PLF 2025 : l'APVF appelle à ne pas sacrifier l'avenir !
La présentation des principales mesures du Projet de Loi de Finances pour l’année 2025 (PLF 2025) lors du Comité des Finances Locales du 8 octobre (voir notre article) a déclenché une vive réaction de la part des élus locaux. L’APVF dénonce le risque que font peser sur l’investissement local les mesures prônées par le gouvernement. …
La présentation des principales mesures du Projet de Loi de Finances pour l'année 2025 (PLF 2025) lors du Comité des Finances Locales du 8 octobre (voir notre article) a déclenché une vive réaction de la part des élus locaux. L'APVF dénonce le risque que font peser sur l'investissement local les mesures prônées par le gouvernement.
Bien que l'APVF convienne qu'il est "absolument nécessaire de redresser les comptes de la nation", elle considère que les efforts demandés par le Gouvernement risquent de "se faire au prix de l’investissement des collectivités".
En effet, la mesure qui affectera le plus les petites villes est un " ajustement de 2 points du Fonds de Compensation de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (FCTVA)". Les maires des petites villes considèrent que "cette mesure serait inacceptable, puisqu’elle remettrait en cause les plans de financement des collectivités pour l’année 2025". Par ailleurs, la principale mesure d'économie, la création d'un fonds de précaution qui serait abondé par les plus grandes collectivités, s'il n'impactera que peu les petites villes touchera durement "leurs partenaires naturels que sont les départements et les intercommunalités" ou encore les régions.
L'ensemble de ces mesures couplées à "l’effondrement des crédits affectés au Fonds Vert (en retrait d’1,5 milliards d’euros) auront pour effet de casser la dynamique d’investissement du bloc local".
L'APVF appelle à "donner de la visibilité aux maires quant à la durée des efforts à consentir, de s’atteler à la simplification du millefeuille administratif qui constitue un gisement d’économies appréciable ou encore à retisser le lien fiscal entre les administrés et leur commune". Des propositions seront transmises en ce sens aux parlementaires.
Eau et assainissement : le gouvernement met fin au transfert obligatoire de la compétence
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le 9 octobre que les communes pourront conserver leurs compétences de gestion de l’eau et de l’assainissement. Le chef du gouvernement a ainsi affirmé qu’il “n’y aura plus de transferts de compétences obligatoires en 2026”, répondant en cela à une demande de longue date du Sénat. Les Parlementaires …
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le 9 octobre que les communes pourront conserver leurs compétences de gestion de l'eau et de l'assainissement.
Le chef du gouvernement a ainsi affirmé qu'il "n’y aura plus de transferts de compétences obligatoires en 2026", répondant en cela à une demande de longue date du Sénat.
Les Parlementaires de la chambre haute pointaient en effet, dans un rapport publié au printemps dernier "le risque d'une augmentation de la facture pour les usagers, l'affaiblissement du lien entre le maire et ses administrés" ou encore "la nécessité de maintenir une fine connaissance des réseaux existants".
Les transferts de compétences déjà effectués seront toutefois maintenus. Ce transfert de compétence s'inscrivait dans les dispositions de la loi NOTRe de 2015.
3 questions à Justine Atlan, Directrice générale de l'Association e-Enfance / 3018
Lors de la crise sanitaire, de nombreux maires de petites villes ont réalisé l’émergence d’une problématique nouvelle : l’accompagnement des enfants à l’usage du numérique. Pour traiter cette question, la Lettre Hebdomadaire des Petites Villes a posé 3 questions à Justine Atlan, Directrice générale de l’Association e-Enfance / 3018. Pourriez-vous présenter brièvement l’association e-Enfance / …
Lors de la crise sanitaire, de nombreux maires de petites villes ont réalisé l'émergence d'une problématique nouvelle : l'accompagnement des enfants à l'usage du numérique. Pour traiter cette question, la Lettre Hebdomadaire des Petites Villes a posé 3 questions à Justine Atlan, Directrice générale de l'Association e-Enfance / 3018.
Pourriez-vous présenter brièvement l’association e-Enfance / 3018 ?
L’association e-Enfance / 3018 (reconnue d’utilité publique) est née en 2005 de la conviction qu’internet sans contrôle ni vérification d’âge peut être un espace dangereux pour les enfants. Pour y remédier elle a d’emblée collaboré avec toutes les parties prenantes, acteurs publics et entreprises du numérique pour construire un numérique éthique et responsable.
Addiction aux écrans, fake news... pour les protéger face à ces nouveaux dangers, l'Association sensibilise les enfants dans les établissements scolaires, les centres sportifs et périscolaires avec des programmes adaptés du CP à la terminale.
L'Association opère également le 3018, numéro dédié aux jeunes victimes de violences numériques et de harcèlement. Joignable 7j/7 de 9h à 23h, ce service est gratuit, anonyme et confidentiel. Il permet de trouver une écoute, des solutions et d'effectuer des signalements auprès des référents harcèlement des académies scolaires et des réseaux sociaux pour supprimer des comptes et contenus préjudiciables.
Depuis la crise sanitaire, on peut parler de réelle prise de conscience de la part des maires des enjeux de harcèlement et de violences numériques et de la nécessité de collaborer tant avec les parents qu’avec la communauté éducative. Avez-vous observé des évolutions dans les usages numériques et la façon d’y faire face ?
En mars 2020, le phénomène des violences en ligne est démultiplié par les premières mesures de confinement prises à l’occasion du début de la crise mondiale du COVID-19. On assiste alors à une explosion de l’utilisation des réseaux sociaux chez les jeunes conjointement à celle de la délinquance numérique. Depuis nous avons constaté une réelle prise de conscience des écoles et des villes sur les problématiques d’éducation au numérique, notamment pour faire face aux demandes des parents et des professionnels encadrant les enfants qui attendent des réponses de leurs communes pour les aider à prendre en charge ce sujet. Nous avons constaté une sollicitation croissante de la part de plus en plus d’établissements scolaires et des communes pour que nous les accompagnons dans ce défi du numérique et des usages qu’en font les enfants.
3/ De quelle façon un maire de petite ville pourrait travailler avec e-Enfance / 3018 ?
L’Association a développé pour les municipalités une formation pour les animateurs territoriaux à son programme d’éducation au numérique des enfants de 6 à 10 ans. Grâce à cette formation d’une journée, chaque municipalité devient autonome pour déployer à son rythme les séances de sensibilisation dans ses écoles primaires, ses centres périscolaires…. Conçu pour les 6-10 ans, le programme “Les Super-héros du Net” est agréé par le Ministère de l’Education nationale et de la jeunesse et intégré au programme pHARe de lutte contre le harcèlement. Les enfants y apprennent les bons réflexes pour profiter d’internet sans danger, grâce aux conseils de Super-héros. Le programme intègre également une initiation à la gestion des émotions et au développement de l’empathie. 150 000 enfants ont déjà été sensibilisés par l’Association via ce programme. Et plusieurs municipalités s’en sont déjà emparées pour le déployer auprès des enfants de leurs communes : Nancy, Roissy-en-Brie, Lamballe-Armor, Cergy…
PLF 2025 : l'APVF auditionnée à l'Assemblée nationale sur la lisibilité des dotations
La rapporteure pour avis des crédits de la mission « Relations avec les collectivités territoriales » de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Blandine Brocard, a auditionné l’APVF, représentée par son Premier vice-président, Antoine Homé, Maire de Wittenheim, Président de la commission des finances de l’APVF, le 2 octobre, sur la lisibilité des dotations …
La rapporteure pour avis des crédits de la mission « Relations avec les collectivités territoriales » de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, Blandine Brocard, a auditionné l'APVF, représentée par son Premier vice-président, Antoine Homé, Maire de Wittenheim, Président de la commission des finances de l'APVF, le 2 octobre, sur la lisibilité des dotations de fonctionnement et d'investissement de l'Etat aux communes.
Une occasion pour l'APVF de rappeler d'abord que les petites villes ont un rôle structurant très important dans les territoires, qu’elles soient bourgs centres ou périphériques. Elles portent à elles seules 40 % de l’investissement total des communes et 70 % de l’emploi industriel. Alors que leurs charges de centralité pèsent le plus sur leur budget (elles sont en effet rarement déléguées), elles rencontrent souvent des difficultés à capter les dotations d’investissement de l’Etat, soit par manque d'ingénierie, soit parce que les projets subventionnés sont de trop grande envergure.
Après avoir fait le constat d'une embellie limitée de l'investissement public dans les petites villes et d'une réduction des leviers de financement de l'investissement (baisse généralisée des capacités de financement des investissements, perte du levier fiscal sur les principaux usagers des services de proximité, et ponctions sur la trésorerie), Antoine Homé a indiqué à la rapporteure les différentes propositions de l'APVF et attentes des petites villes pour améliorer la lisibilité des dotations d'investissement :
- Besoin de souplesse dans les orientations et élargir les domaines d’intervention
- Meilleure articulation entre les priorités de l’Etat et les réalités locales
- Meilleure association des élus locaux à la définition des priorités
- Accélérer la communication des critères et des modalités de dépôt des dossiers
- Décaler la date de dépôt des dossiers après le vote du budget
- Accélérer la communication attributions
- Garantir un meilleur suivi et contrôle de la répartition des dotations
PLF 2025 : le détail des premières mesures annoncées
Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, et Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics, ont présenté lors du dernier comité des finances locales, le 8 octobre, les principales mesures du projet de loi de finances pour 2025 concernant les collectivités locales. L’objectif de solde public de – …
Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, et Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics, ont présenté lors du dernier comité des finances locales, le 8 octobre, les principales mesures du projet de loi de finances pour 2025 concernant les collectivités locales.
L’objectif de solde public de - 5 % en 2025, soit un déficit de - 5 %, suppose un effort considérable, des mots même du ministre du Budget, de l’ordre de 60 milliards d’euros (2 points de PIB). Deux tiers de l’effort sera porté par une réduction des dépenses publiques (40 milliards d’euros) et un tiers par des mesures fiscales ciblées (20 milliards d’euros).
L’effort d’économie de 40 milliards d’euros en 2025 sera pris en charge pour moitié par l’Etat (20 milliards d’euros), par les administrations de sécurité sociales (15 milliards d’euros) et par les collectivités locales (5 milliards d’euros). Trois dispositifs ont été alors présentés pour définir la participation des collectivités à l’effort de redressement des comptes publics : la mise en place d’un nouveau contrat de Cahors permettrait de réaliser 3 milliards d’euros d’économie, une reprise de la dynamique de TVA de l’ordre de 1,2 milliards d’euros et, une réduction des remboursements du FCTVA pour 800 millions d’euros.
Avant d’entrer dans le détail, il convient de noter que les efforts d’économie propres de l’Etat auront un impact sur les recettes des collectivités (l’effort réel qui leur est demandé serait donc bien supérieur aux 5 milliards annoncés) : il est prévu, par exemple, une réduction du fonds vert, pour 1,5 milliards d’euros et une hausse des cotisations des employeurs à la CNRACL.
Pour revenir aux nouveaux contrats de Cahors, l’idée du Gouvernement est de mettre en place un fonds dit de précaution pour les 450 plus grandes collectivités locales, soit celles qui ont un niveau de dépenses réelles de fonctionnement supérieur à 40 millions d’euros. Il est d’ores et déjà prévu que le dispositif exclura les collectivités qui présentant le plus de difficultés en s’appuyant notamment sur les critères de richesse et de population retenus pour le FPIC. L’APVF veillera à compléter ces critères : la mesure de la richesse doit se faire sur les produits réels et les charges de centralité doivent être prises en compte. En cas de dépassement d’un solde de référence, une proportion de recettes de ces collectivités concernées sera prélevée et mise en réserve jusqu’en 2026, a minima. Le dépassement sera calculé selon l’écart constaté en comparant ce solde à celui publié par l’Insee en juin N+1. Comme pour les contrats de Cahors, le dispositif pose un certain nombre de questions, et notamment : qui sera en charge du contrôle, selon quelles modalités, quid de la contrepartie en cas d’atteinte des objectifs ?
Sur les grandes enveloppes de droit commun, Laurent Saint-Martin a tenu à être rassurant : la dotation globale de fonctionnement sera gelée à son niveau de 2024. Il convient de rappeler qu’en 2023 et en 2024, la DGF avait été abondée de 900 millions d’euros. L'APVF continuera à porter sa demande d'indexation de la DGF sur l'inflation. Dans la continuité de la trajectoire poursuivie depuis plusieurs années, le PLF 2025 prévoit d'approfondir encore la dimension péréquatrice de la DGF pour rendre sa répartition plus équitable. En ce sens, l’augmentation des dotations de péréquation sera reconduite au même niveau que les augmentations prévues par la LFI 2024 : + 100 millions d’euros pour la DSR (pour mémoire, en 2024, la DSR/hab est de 58,31 € et 33 145 communes ont reçu une attribution au titre d’au moins une des trois fractions de la dotation) ; + 90 millions d’euros pour la DSU (pour mémoire, en 2024, la DSU/hab est de 103,51 € et 860 communes ont reçu une attribution au titre de cette dotation) ; + 90 millions d’euros pour la dotation d’intercommunalité ; + 10 millions d’euros pour la péréquation départementale.
Pour ce qui est des principales dotations d’investissement, les dotations de droit commun (DETR, DSIL, DSID, DPV) sont maintenues à leur niveau de 2024 (2 milliards d’euros en AE et 1,8 milliards d’euros en CP) : 1,046 milliards de DETR, 570 millions de DSIL, 150 millions de DPV et 212 M€ de DSID. En revanche, comme indiqué précédemment, le Fonds vert diminue très fortement (sur les 2,5 milliards initialement prévus, il ne reste plus qu'1 milliard d’euros). Il sera dorénavant géré par le ministère du partenariat avec les territoires et de la décentralisation.
Webinaire "Quelle consommation énergétique de mes bâtiments publics ? Découvrez l’outil PrioRéno"
Le sujet de la gestion des consommations énergétiques et de la rénovation de son bâti reste grandement au cœur des préoccupations des Petites Villes. PrioRéno, développé conjointement par la Banque des Territoires, Enedis et GRDF, met à disposition gratuitement une vision cartographique des bâtiments publics de la commune et de leurs consommations pour aider à …
Le sujet de la gestion des consommations énergétiques et de la rénovation de son bâti reste grandement au cœur des préoccupations des Petites Villes. PrioRéno, développé conjointement par la Banque des Territoires, Enedis et GRDF, met à disposition gratuitement une vision cartographique des bâtiments publics de la commune et de leurs consommations pour aider à établir un plan de rénovation énergétique apporter des solutions. L’APVF vous donne rendez-vous le jeudi 3 octobre entre 14h30 et 16h pour découvrir cet outil.
Intervenantes :
- Marie COSNE, Consultant Solutions pour la Transition Energétique (Enedis) ;
- Brunelle KINGBO, Product Owner PrioRéno Logement social & Bâtiments publics (Banque des Territoires) ;
- Olga OLIVETI SELMI, chargée de mission à la Direction Territoires Nationale (GRDF).
Discours du Premier ministre : pour les collectivités, une main tendue et un grand flou
Le Premier ministre, Michel Barnier, a prononcé mardi son tant attendu discours de politique générale. Si les collectivités peuvent se féliciter de la main tendue proposée par le gouvernement, le flou demeure quant à leur contribution au redressement des comptes de la nation. Redressement des comptes publics En effet, c’est la cure d’austérité prônée par …
Le Premier ministre, Michel Barnier, a prononcé mardi son tant attendu discours de politique générale. Si les collectivités peuvent se féliciter de la main tendue proposée par le gouvernement, le flou demeure quant à leur contribution au redressement des comptes de la nation.
Redressement des comptes publics
En effet, c'est la cure d'austérité prônée par M. Barnier qui risque le plus d'affecter les collectivités locales. Le Premier ministre vise une réduction du déficit à 5% en 2025 et de 3% en 2029. Cette réduction du déficit sera portée aux 2/3 par une diminution de la dépense. M. Barnier n'a pas fait mention de mécanismes contraignants pour les finances des collectivités. Il a néanmoins affirmé que « Ces choix, nous les ferons avec les collectivités locales, et non pas contre elles ou sans elles, en trouvant ensemble la juste part que chacun doit prendre à l’effort collectif ». Bercy a affirmé le 7 octobre que l'effort demandé aux collectivités était de l'ordre de 7 milliards d'euros sur un total de réduction des dépenses de 40 milliards d'euros.
Relations Etat-collectivités : un nouveau pacte
S'agissant des relations Etat-collectivités, le Premier ministre a appelé à la mise en place d’un « contrat de responsabilité entre l’Etat et les collectivités ». Ce contrat devra se traduire par un meilleur respect des compétences des collectivités et un accroissement de ces dernières. Le créateur de la Commission Nationale du Débat Public a par ailleurs appelé à ce que des débats citoyens se tiennent en mairie.
Simplification et efficacité de l’action publique
La question de la simplification, véritable serpent de mer depuis l'adoption de la loi 3Ds en 2022, a également été évoquée. Le Premier ministre a promis de s'appuyer sur trois principes :
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- Mutualisation ;
- Simplification ;
- Déconcentration.
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Une circulaire sera envoyée aux préfets pour permettre des dérogations locales aux règlementations nationales.
M. Barnier s'est également engagé à engager un regroupement des agences de l'Etat et à instaurer une revue des projets des collectivités en vue d’identifier les freins administratifs à leur réalisation, avec une demande de remontées de terrain.
Logement, Transports, santé : un investissement attendu de la part des collectivités
En dépit de la rigueur budgétaire, le gouvernement a appelé les collectivités à s'investir davantage dans les domaines du logements, des transports et de la santé.
Pour le logement, le Premier ministre a souligné la nécessité d'un investissement de l’Etat et des collectivités pour accroître l’offre de logement. Il a par ailleurs affirmé sa volonté de donner plus de pouvoir aux maires dans l’attribution et la priorisation des logements sociaux.
Idem pour les Transports : les collectivités doivent être au côté de l'Etat pour investir dans les transports du quotidien.
Enfin, concernant la santé, M. Barnier a évoqué la création d'un programme « Hippocrate », où internes, volontairement et pour une durée déterminée, seraient accompagnés par l’Etat et les collectivités, à exercer dans les déserts médicaux.
Aucune piste n'a été esquissée quant aux modalités de financement de ces nouvelles dépenses.
La Cour des comptes s'attaque aux dépenses de personnel et au FCTVA dans les collectivités
La Cour des comptes a publié cette semaine le second fascicule de son rapport annuel sur les finances publiques locales. Face au besoin de financement des collectivités territoriales en 2024, la Cour préconise une contraction de leurs recettes, plutôt que l’encadrement contraignant des dépenses locales. Elle propose malgré tout des pistes d’économie, et notamment la …
La Cour des comptes a publié cette semaine le second fascicule de son rapport annuel sur les finances publiques locales. Face au besoin de financement des collectivités territoriales en 2024, la Cour préconise une contraction de leurs recettes, plutôt que l’encadrement contraignant des dépenses locales. Elle propose malgré tout des pistes d'économie, et notamment la maîtrise des effectifs dans les collectivités.
Un besoin de financement des collectivités en 2024
Les collectivités territoriales, en 2024 contrairement aux précédentes années, ne dégagent plus d’autofinancement en raison d’une augmentation rapide de leurs dépenses et d’une relative stagnation de leurs recettes, voire une diminution sensible et durable pour les départements.
Entre janvier et août 2024, les dépenses d’achats de biens et de service, sensibles à l’inflation, augmentent de + 11,1 % et les dépenses de personnel de + 6,1 % (la hausse de 3,5 % du point d’indice produit ses pleins effets cette année, de l’ordre de 3,3 milliards d’euros). En outre, les dépenses d’investissement augmentent également fortement, de + 13,1 %. Alors que l’investissement local est, en principe, considéré comme un signe de vitalité et de croissance, la Cour des comptes semble faire de ce point son nouveau cheval de bataille.
Parallèlement, les recettes ne progressent pas au même rythme que les dépenses. Alors que la taxe foncière sur les propriétés bâties bénéficiait en 2023 de la dynamique des bases (revalorisées en fonction de l’inflation n-1), celle-ci est plus contenue cette année ; de même, le produit de la TVA est plus faible que l’an passé (avec un reversement possible de la dynamique de la TVA, à hauteur de 0,4 milliards d’euros, auquel l’APVF est opposé), les dotations d’investissement de l’Etat aux collectivités ont été stabilisées au global. Comme l’indique la Cour des comptes, la dynamique du soutien à l’investissement est portée par le FCTVA. L’APVF rappelle qu’elle est attachée à la nature de ce fonds, qui constitue la juste compensation des avances de TVA assumées par les collectivités pour leurs investissements. Nous serons vigilants à ce qu’aucune mesure de transformation ou de réduction ne soit prise dans le prochain PLF, comme semble le suggérer l’IGF dans un récent rapport. Quant aux DMTO, sans surprise, elles continuent de chuter en 2024, impactant lourdement la situation financière des départements et, par ricochet, les petites communes.
Au total, la moindre progression des recettes ne permet pas de couvrir la hausse des dépenses et, si un besoin de financement était prévu en 2024 aussi bien par la loi de programmation (- 0,3 % du PIB) que par le PSTAB (- 0,4 %), son niveau devrait être supérieur aux prévisions selon la Cour et la perspective d’un embellissement (+ 0,4 %) en 2027 s’éloignerait.
Il convient quand même de rappeler que sur les dix dernières années les collectivités ont terminé trois fois en déficit et sept fois en excédent, contribuant de ce fait à réduire le déficit public de la France.
Une participation des collectivités combinant maîtrise de l’évolution des dépenses et ralentissement de l’évolution des recettes
Traditionnellement, la participation des collectivités au redressement s’opère par un dispositif de limitation des recettes de l’Etat aux collectivités. De façon tout à fait inédite, le PLF 2018 avait organisé une action directe et contraignante sur les dépenses avec les contrats de Cahors. Depuis, la question se pose toujours de la méthode la plus efficace pour intégrer les collectivités au processus et respecter la trajectoire.
Au-delà de la méthode, l’APVF soulève le sujet ambigu de la cause de cette participation. En droit privé, la cause est le pourquoi du contrat. En 2023, la Cour des comptes indiquait explicitement que « la situation financière favorable des collectivités doit avoir pour contrepartie une participation accrue de leur part à l’effort global de redressement des finances publiques. ». En 2024, la logique est renversée : « la participation des collectivités au redressement des finances publiques est justifiée par la place des dépenses locales dans l’ensemble des dépenses publiques ». Finalement, qu’elles soient en bonne ou mauvaise santé, les collectivités seront toujours une variable d’ajustement du budget de l’Etat.
Pour l’APVF, la meilleure réponse à ce problème serait d’accorder enfin une autonomie financière et fiscale véritable aux collectivités, qui aurait le mérite de réduire a minima l’interdépendance entre les acteurs de la dépense publique, sans négliger les besoins de péréquation. Paradoxalement, les mesures prises par les gouvernements successifs depuis des décennies tendent, au contraire, à la recentralisation financière, rendant les collectivités toujours plus dépendantes de l’Etat.
La Cour des comptes propose un schéma peu original : une trajectoire indicative d’évolution des dépenses, avec des pistes d'économie à réaliser aux mains de l'Etat, à laquelle s’ajouterait un dispositif de ralentissement de l’évolution des recettes.
D’apparence plus souple que la baisse unilatérale des dotations ou que les contrats de Cahors, cet ensemble de recommandations n’en sera pas moins délétère pour les territoires s’il est suivi d’effet.
La Cour propose comme leviers d’action :
Mesures structurelles
- Associer plus étroitement les représentants des collectivités locales aux décisions relatives à la fonction publique territoriale (ministres chargés des finances, de la fonction publique et des collectivités territoriales).
- Faire contribuer les employeurs territoriaux au retour à l’équilibre financier de la CNRACL à hauteur de la part du déficit du régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers qui leur incombe (ministres chargés de la sécurité sociale, des finances et des collectivités territoriales).
- Rétablir l’obligation d’établir un schéma de mutualisation interne à chaque EPCI et tenir compte du degré d’intégration interne aux EPCI dans l’attribution de subventions de fonctionnement et d’investissement (ministre chargé des collectivités territoriales).
- À enveloppe financière constante des concours de l’état à l’investissement local, réduire le FCTVA, regrouper les dotations à l’investissement et les orienter prioritairement vers la transition écologique (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
- Répartir l’ensemble des transferts financiers de l’État aux collectivités aujourd’hui fondés sur la consolidation de données historiques en fonction de données contemporaines de population et de richesse des collectivités (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
Propositions d’économies chiffrées
- Maîtriser l’évolution des effectifs des collectivités, en les ramenant progressivement à leur niveau du début des années 2010 (soit une économie en dépenses des collectivités de 4,1 Md€ par an à partir de 2030), en alignant sauf exception justifiée la durée du travail sur sa durée légale (soit une économie de 1,3 Md€ par an) et en agissant sur les causes de l’absentéisme (économie non chiffrée) (collectivités).
- Généraliser l’adoption de bonnes pratiques en matière d’achats publics, notamment la massification des achats, et mutualiser les circuits d’achats entre les collectivités (soit une économie en dépenses des collectivités de 1 Md€ par an à partir de 2025 et de 3 Md€ par an à partir de 2027) (collectivités).
- Instaurer une obligation d’amortissement de l’ensemble des biens des communes et des intercommunalités et limiter aux investissements « verts » la neutralisation budgétaire des dotations aux amortissements (soit des économies respectives en dépenses autres que d’amortissement des collectivités de 0,3 Md€ et de 0,4 Md€ par an à partir de 2025) (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
- Fixer à nouveau par la loi de finances annuelle le taux de la revalorisation des valeurs locatives cadastrales pour les locaux d’habitation (soit une réduction de recettes des collectivités pouvant aller jusqu’à 0,5 Md€ en 2025, 1,1 Md€ en 2026 et 1,6 Md€ en 2027) (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
- Fixer un objectif pluriannuel d’évolution des transferts financiers de l’État aux collectivités locales couvrant la totalité de leur montant et assurer son respect en majorant le montant des réductions des « variables d’ajustement » dans les lois de finances annuelles (soit une réduction des recettes des collectivités de 0,2 Md€ à 0,3 Md€ par an à partir de 2025 au titre du périmètre étroit de l’objectif en vigueur) (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
- Écrêter l’augmentation en volume des recettes de TVA et de taxe spéciale sur les conventions d'assurances affectées aux collectivités et la réaffecter au budget de l’État (soit une réduction des recettes des collectivités pouvant aller jusqu’à 0,7 Md€ en 2025, 1,7 Md€ en 2026 et 2,7 Md€ en 2027 pour la TVA ; soit une réduction de 0,3 Md€ en 2025, 0,5 Md€ en 2026 et 0,8 Md€ en 2027 pour la taxe spéciale sur les conventions d'assurances) (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).
- Affecter une partie de l’augmentation des recettes de TVA à des fonds de résilience des régions, des départements et des intercommunalités, dotés d’une gouvernance partenariale entre l’État et ces catégories d’entités locales (soit une réduction des recettes immédiatement utilisables par les collectivités pouvant aller jusqu’à 0,7 Md€ en 2025, 1,7 Md€ en 2026 et 2,7 Md€ en 2027) (ministres chargés des finances et des collectivités territoriales).