06
avril
2016

Projet de loi déontologie : la version finale du texte est connue

Services publics

Députés et sénateurs sont parvenus à un accord lors de la commission mixte paritaire du 29 mars dernier sur le projet de loi relatif à la déontologie, aux droits et obligations des fonctionnaires. Le texte a fait l’objet d’un vote solennel au Sénat le 5 avril.

Recrutement et concours de la fonction publique

Ce projet de loi, déposé en septembre 2013 sur le bureau de l’Assemblée nationale, est destiné à conforter le statut de la fonction publique, à consacrer dans la loi les « valeurs fondamentales communes aux agents publics », à renforcer les règles de déontologie dans la fonction publique et à mieux garantir les droits des agents. Il a notamment été remanié en mai 2015 par le Gouvernement afin d’y intégrer l’obligation du respect de la laïcité par les agents du service public.

 

En matière de recrutement, la CMP a maintenu les dispositions en vigueur pour le recrutement sans concours des agents de catégorie C. L’instauration des comités de sélection, souhaitée par le Gouvernement, a été rejetée, notamment afin de ne pas alourdir les procédures. Toutefois, la faculté de mettre en place de telles instances est laissée à l’appréciation des collectivités. Par ailleurs, l’extension des concours sur titres pour le recrutement des filières sociale, médico-sociale et médico-technique a été adoptée. Il convient également de souligner que le plan de titularisation prévu dans la loi Sauvadet sur les contractuels sera prolongé jusqu’en 2018. L’intérim est par ailleurs maintenu dans les trois versants de la fonction publique.

 

En matière concours de la fonction publique territoriale, l’allongement de la durée de validité de la liste d’aptitude à quatre ans a été entériné. Il était de trois ans jusqu’à présent. Les lauréats inscrits sur cette liste deviendront donc des "reçus-collés" au terme de cette période rallongée. Ils devront informer par écrit chaque année à partir de la deuxième année le centre de gestion sur leur situation.

 

Droits et devoirs des agents publics

Afin de répondre aux inquiétudes de certaines agents sur leur liberté d’expression, le devoir de réserve ne figure pas explicitement dans le texte final. Ce principe jurisprudentiel continue toutefois à s’appliquer. Par ailleurs, la CMP n’est pas parvenue à un accord sur la fusion de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et de la commission de déontologie qui aurait mis fin à cette dernière à l’horizon 2019.

 

En matière de sanction, les rapporteurs se sont accordés pour maintenir le droit en vigueur. Ainsi, l’exclusion temporaire de trois jours demeure une sanction du premier groupe dans la FPT, alors que les syndicats demandaient une harmonisation (sanction du deuxième groupe comme à l’Etat et dans l’hospitalière).

 

Le cumul d'activités sera encadré plus strictement, Un agent qui souhaite créer une entreprise devra désormais solliciter un temps partiel mais pourra réaliser des « activités accessoires » (comme les services à la personne) et monter une micro-entreprise dans ce cadre.

 

Le projet qui visait à rendre individuelle la prime de performance collective est abandonné. De même que celui qui prévoyait d’allonger de deux à trois ans la durée du contrat d’un agent territorial en cas de vacance de poste.

Le texte final précise les conditions de consultation des déclarations d’intérêts des fonctionnaires pour assurer la confidentialité de ces documents comportant des informations relatives à la vie privée. Le Sénat a accepté qu’elles soient intégrées dans le dossier individuel de l’agent tout en obtenant de ses homologues du Palais Bourbon que les garanties de confidentialité, qui seront précisées ultérieurement par décret, soient aussi fortes que celles applicables aux documents médicaux.

 

Enfin, chaque fonctionnaire disposera bien d’un droit à consulter un référent déontologue, le texte issu de la CMP laisse toutefois aux administrations la liberté de choisir les moyens de mise en œuvre de ce nouveau droit.

 

 

Centres de gestion et rémunération des agents

Les missions de centres de gestion ont été modifiées puisqu’ils peuvent désormais assurer des missions d’archivage, de numérisation, de conseil en organisation et de conseils juridiques, à la demande des collectivités et de leurs établissements.

 

Le texte prévoit également une dégressivité salariale, pendant 10 ans, à hauteur de 5 % par an, pour un agent qui se trouve privé d’emploi et à la charge d’un centre de gestion. De plus, il prévoit un abandon des dispositions relatives aux trois jours de carence et au temps de travail des fonctionnaires, alors qu’un rapport a été confié à Philippe Laurent, Maire de Sceaux et vice-président de l’APVF, sur le sujet.

 

Enfin, la remise en cause des durées de travail inférieures à 35 heures, en vigueur dans quelque 1.500 collectivités a été abandonnée.

06
avril
2016

Parlons d’Europe en Région : connaitre les actions de l’UE près de chez soi

Europe

Comment rapprocher l’Europe des citoyens et leur montrer son impact au quotidien sur le territoire européen ?

C’est à partir de cette question que la Commission européenne et le Comité des Régions ont lancé un cycle de 13 débats intitulés Parlons d’Europe en région traitant de sujets aussi variés que l’emploi, la création d’entreprise, la lutte contre le réchauffement climatique… Le but : réaliser un débat dans chacune des régions de France et montrer les opportunités et actions qu’offre l’Union européenne. Le premier d’entre eux a eu lieu à Chinon, le 29 mars, pour la région Centre Val-de-Loire.

Pourquoi avoir mis en place une telle initiative? Christophe Rouillon, maire de Coulaines et membre du Comité des Régions, explique qu’il faut que "d’ici les prochaines élections européenne de 2019 […] une majorité de citoyens estime que leurs voix compte en Europe". Car la participation aux élections européennes ne cesse de baisser : elle est descendue à 42,61 % en moyenne dans l’Union européenne, alors qu’elle était de 61,99 % lors de la première élection du Parlement européen en 1979.

Pourtant, les faits sont clairs : 70 % de la législation européenne a un impact direct à l’échelon régional ou local. Ces débats ont donc pour objectif d’aller à contre-courant de la vision technocratique et lointaine de l’Europe, en engageant pas moins de 500 dialogues citoyens par an à travers les différentes régions européennes et en parlant des réalisations concrètes des politiques européennes (aide à la création d’une entreprise, mise en place de la fibre optique dans certaines régions, promotion de formations professionnelles…).

Pour organiser ces débats en France, les institutions européennes se basent sur un réseau de 53 Centres d’Information Europe Direct. Ce label permet d’informer localement les citoyens sur les possibilités de financement et de mobilité qu’offre l’Union européenne, le fonctionnement des institutions européennes et la manière de monter un projet européen. 

06
avril
2016

UNICEF : le prix de littérature jeunesse 2016 est lancé !

Services publics

En 2016, l’UNICEF, à laquelle de nombreuses petites villes sont associées par le label « Ville amie des enfants », lance la première édition de son prix de littérature jeunesse. Toutes les communes pourront y participer.

Pour cette première année, le prix récompensera les ouvrages qui porteront sur la question de la protection des enfants. Ils pourront aborder cette thématique en évoquant entre autres la question de la maltraitance, de la guerre, de l’exploitation ou de la vulnérabilité des enfants face à la violence.

 

Un jury, composé notamment de journalistes, d’écrivains et d’universitaires et de 10 enfants, devra effectuer une pré-sélection de 30 ouvrages, divisés en trois catégories : une première allant de 0 à 6 ans (albums, premières histoires…), une seconde de 6 à 8 ans (premières lectures, albums…) et une dernière de 8 à 11 ans. (albums, romans…). C’est parmi ces ouvrages que les enfants choisiront le vainqueur de chaque catégorie.

 

Les communes qui souhaitent participer à cette initiative pourront inscrire la ou les  structures municipales de leur choix : bibliothèque municipale, centre de loisirs, crèches, etc. Les 75 premières communes « ville amie des enfants » et les 75 premières communes non bénéficiaires de ce label à s’inscrire se verront attribuer gratuitement un kit de participation : grille d’évaluation des livres à remplir par les enfants, marque-pages souvenirs, affiches etc.

 

L’UNICEF a choisi, comme base de pré-sélection, des livres déjà publiés au cours des dernières années. Les structures municipales inscrites pourront ainsi participer avec les livres sélectionnés par le jury dont elles disposent déjà. Il n’est pas nécessaire d’avoir ou d’acheter les 30 livres pour pouvoir faire participer les enfants à ce prix ! La pré-sélection sera annoncée au début du mois de mai prochain et l’évaluation par les enfants aura lieu du 15 mai jusqu’au 15 septembre 2016. La remise du prix se tiendra en octobre prochain.

 

Si vous souhaitez inscrire vos/votre structure(s), téléchargez la fiche d’inscription http://www.villeamiedesenfants.fr/sites/default/files//Inscription-Prix-Litteraire-2016.pdf

et retournez-la à l’adresse suivante 

villeamiedesenfants@unicef.fr

 

Pour toute demande supplémentaire :

UNICEF : Ariane-Matthieue Nougoua anougoua@unicef.fr

APVF : Erwann CALVEZ- 01.45.44.00.83- ecalvez@apvf.asso.fr

 

06
avril
2016

Groupements hospitaliers de territoire : l’APVF poursuit sa mobilisation

Services publics

Alors que les décrets d’application des groupements hospitaliers de territoire sont en cours de rédaction, l’APVF s’est mobilisée, par l’intermédiaire d’un courrier commun avec l’AdCF, l’AMRF et l’ANPP pour rappeler la place et l’importance des établissements de santé pour maintenir une offre de soins de qualité sur l’ensemble du territoire.

Vous pourrez retrouver le courrier en cliquant ici.

05
avril
2016

Révision des périmètres intercommunaux : un rapport sénatorial réservé à l’égard de l’action de certains préfets

Réforme territoriale et gouvernance locale, Services publics, Attractivité et aménagement du territoire

Un rapport d'étape sur l’application de la réforme territoriale élaboré par les sénateurs Mathieu Darnaud, René Vandierendonck, Pierre-Yves Collombat et Michel Mercier vient d’être mis en ligne. Basé sur des retours de terrain et sur l’étude approfondie des projets de schémas intercommunaux élaborés par les préfets de département et arrêtés le 31 mars, les sénateurs dressent un bilan critique de l’action de certains préfets concernant les SDCI ; une action qu’ils jugent parfois très éloignée de « l’esprit de la loi » portant Nouvelle organisation territoriale de la République.

Pour rappel, la loi portant Nouvelle organisation territoriale, dite loi NOTRE, instaure un regroupement des intercommunalités sur la base d’un seuil  à 15 000 habitants, mais le Législateur a veillé à assortir ce seuil de possibilités dérogatoires. Des dérogations qui s’appuient sur la densité, la localisation dans une zone de montagne, ou encore sur la fusion récente d’un EPCI de plus de 12 000 habitants. Les sénateurs estiment « très regrettable » dans leur rapport que le régime dérogatoire soit pris en compte de façon aléatoire selon les départements. Dans certains départements cités par le rapport comme l’Ardèche ou la Lozère par exemple, il existe de nombreux EPCI  concernés par le régime dérogatoire étant donné leur densité et/ou leur localisation en zone de montagne, et pourtant, comme l’indique le rapport, les projets préfectoraux dans certains départements semblent s’affranchir de ces prescriptions et possibilités dérogatoires, au risque de s'écarter de l’esprit de la loi NOTRE : « dans différents départements, la lecture des projets préfectoraux indique qu’ils se sont affranchis des prescriptions de la loi pour ne retenir qu’un seul objectif quantitatif, celui de réduire drastiquement le nombre des intercommunalités de la circonscription. » Exemple dans le département de l’Allier : selon les critères de la loi NOTRE, seules 4 communautés de communes devraient supposément être appelées à évoluer. Or, en l’état du projet, ce sont 21 EPCI à fiscalité propre qui devraient voir leurs périmètres évoluer.

En ce qui concerne les intercommunalités dites « XXL » qui prévoient le regroupement de plus de 50 communes et dont le nombre est naturellement appelé à croître avec l’application de la loi NOTRE, le rapport pose la question de la gouvernance : les effectifs de l’organe délibérant seront nécessairement importants, ce qui de poser problème pour faire émerger la décision publique locale. Pour rappel, lors de l’examen de la loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République, le rapporteur Olivier Dussopt, également Président de l’APVF avait mis en garde contre la création d’assemblées pléthoriques. 

 

Pour accéder à l'ensemble du rapport, cliquez sur ce lien : https://www.apvf.asso.fr/files/publications/rapp_senat_SDCI.pdf

30
mars
2016

Rencontre territoriale de Dijon: retrouvez le programme !

Formations / Rencontres

Complémentarité Région-intercommunalité, rationalisation de la carte intercommunale: tous les enjeux des territoires en 2016 seront abordés lors de cette rencontre!

30
mars
2016

Rencontre territoriale de Dijon: retrouvez le programme !

Formations / Rencontres

Complémentarité Région-intercommunalité, rationalisation de la carte intercommunale: tous les enjeux des territoires en 2016 seront abordés lors de cette rencontre!

30
mars
2016

Rencontre territoriale de Dijon: retrouvez le programme !

Formations / Rencontres

Complémentarité Région-intercommunalité, rationalisation de la carte intercommunale: tous les enjeux des territoires en 2016 seront abordés lors de cette rencontre!

30
mars
2016

Rencontre territoriale de Dijon: retrouvez le programme !

Formations / Rencontres

Complémentarité Région-intercommunalité, rationalisation de la carte intercommunale: tous les enjeux des territoires en 2016 seront abordés lors de cette rencontre!

30
mars
2016

Olivier Dussopt : pour les maires de petites villes, "les grands sujets restent les mêmes"

Finances et fiscalité locales

Interrogé par Localtis, Olivier Dussopt, président de l'APVF, est revenu sur les différents enjeux qui touchent particulièrement les maires des petites villes.

Localtis - Vous avez récemment rencontré Jean-Michel Baylet, vous connaissez bien Estelle Grelier... est-ce que l'arrivée de ce nouveau tandem ministériel en charge des collectivités pourrait esquisser certains changements pour vous et votre association ?

Olivier Dussopt - Pour moi en tant que président de l'APVF, ces nominations ne changent pas fondamentalement la donne par rapport à ce qui s'était construit avec Marylise Lebranchu, avec laquelle nous avions établi une relation de confiance. Les grands sujets, au fond, restent les mêmes.
Sur le terrain des finances, il s'agit bien toujours du niveau des dotations. L'APVF avait d'emblée considéré qu'il était normal que les collectivités participent à l'effort de redressement des finances publiques. Mais nous avons aussi dit que le montant nous semblait trop élevé et le rythme trop rapide. Nous avons d'ailleurs, récemment encore, renouvelé notre demande d'un étalement sur deux ans de la baisse des dotations prévue pour 2017. Nous avons aussi rappelé à quel point l'impact de la baisse des dotations sur la période 2014-2017 se fait sentir sur le niveau d'investissement des collectivités. D'où la nécessité, selon nous, de pérenniser le fonds d'investissement de 1 milliard d'euros créé pour 2016, ainsi que l'abondement exceptionnel de la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR). C'est d'ailleurs sans doute quelque chose qui est propre à l'APVF : ne pas mettre uniquement l'accent sur ce qui ne va pas, mais aussi se féliciter des mesures positives qui sont prises - cet abondement de DETR, le fonds d'investissement, les dispositions concernant le FCTVA… On peut aussi songer au maintien des aides du fonds de soutien pour les rythmes scolaires.
L'autre grand sujet du moment est naturellement la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF). La réforme initiale telle que proposée par le gouvernement ne nous satisfaisait pas. Nous adhérions aux principes annoncés, mais nous nous sommes rapidement rendu compte qu'un certain nombre de communes qui auraient dû être gagnantes ne l'étaient pas. Ainsi, les communes comptant entre 7.000 et 20.000 ou 25.000 habitants sont souvent perdantes en particulier quand elles appartiennent à un EPCI de moins de 100.000 habitants. Et parmi elles, les communes de la strate de 15.000 habitants à 20.000 habitants, la strate 9, sont les plus touchées. C'est là que se situe le principal "trou dans la raquette"…

Sur ce sujet de la réforme de la DGF toutefois, les choses pourraient évoluer…

En effet, le gouvernement relance aujourd'hui le débat. En tant que député, je fais d'ailleurs partie du groupe de travail dédié à cette réforme, commun à la commission des lois et la commission des finances de l'Assemblée. Nous venons, avec les sénateurs qui ont eux aussi constitué un groupe de travail, d'entendre Jean-Michel Baylet sur le sujet. La consigne pour le ministre est d'aller au bout de la réforme, mais avec une ouverture quant à ses modalités. Le cadre, donc, n'est pas figé.

Cela ne risque-t-il pas de relancer les discussions voire les désaccords qui étaient apparus l'an dernier entre les associations d'élus ?

Probablement. Mais il est normal que les différentes associations d'élus locaux défendent les strates qu'elles représentent.

S'agissant de la baisse des dotations, avez-vous là aussi perçu une petite ouverture de la part du gouvernement, y compris de la part de Christian Eckert lorsque celui-ci avait déclaré que les "curseurs" pourraient bouger ?

Fin 2015 en effet, le secrétaire d'Etat au Budget a laissé entendre que l'année 2016 pourrait déboucher sur un ajustement de la baisse initialement envisagée. C'était la première fois que Christian Eckert s'exprimait en ce sens et ce sont donc des propos auxquels nous avons naturellement prêté attention… même si ses déclarations le 25 mars sont plus fermées. J'ai un peu de mal à l'entendre dire que notre situation financière s'améliorerait et en faire une généralité.

Sur le plan institutionnel, le grand sujet du moment pour le bloc local est l'adoption des schémas départementaux de coopération intercommunale (SDCI), qui doit être intervenue pour ce 31 mars. Que vous disent les remontées de terrain au sein de l'APVF là-dessus ?

Oui, l'actualité, ce sont vraiment les schémas. On constate en tout cas que la situation est très contrastée d'un département à l'autre. Dans certaines commissions départementales de coopération intercommunale (CDCI), les choses se passent très bien. Et que paradoxalement, ce n'est pas forcément là où les fusions les plus importantes sont prévues que c'est le plus difficile. Lorsque cela a achoppé, c'est principalement pour deux types de raisons. Tout d'abord, celles liées aux modalités de concertation. Des difficultés sont ainsi apparues lorsque le préfet a voulu aller trop vite. Ou lorsqu'il a eu la tentation d'avoir d'emblée recours à la procédure du "passer outre", qui l'autorise à ne pas tenir compte de l'opposition des élus locaux. Les raisons tiennent par ailleurs aux questions relatives à la future gouvernance. Lorsque le nouveau périmètre d'une intercommunalité est appelé à inclure un grand nombre de communes, des craintes s'expriment naturellement quant à la prise en compte de la voix chacune de ces communes. D'où le texte de loi de mars dernier autorisant les accords locaux sur la composition des assemblées délibérantes des communautés. Rappelons que ce texte, dont j'ai été le rapporteur à l'Assemblée, faisait suite à décision du Conseil constitutionnel "Commune de Salbris" qui avait censuré cette faculté d'accords locaux au nom du principe d'égalité devant le suffrage. Mais cette loi de 2015 est au final beaucoup moins souple que la loi de 2012 [loi Richard relative à la représentation communale dans les communautés de communes et d'agglomération, NDLR]. Et ne résout pas tous les problèmes. Beaucoup de communes ne comptent ainsi qu'un seul représentant au sein du conseil communautaire. Il n'y a guère de solution à cela pour le moment, sachant qu'il faut aussi éviter le risque d'assemblées pléthoriques…

Certaines voix se sont élevées, y compris via des propositions de loi, pour demander un étalement du calendrier de mise en œuvre des schémas, qu'en dites-vous ?

Je suis très réservé sur cette demande, formulée par certains élus, d'un report de l'échéance pour la mise en œuvre des SDCI, à savoir le 1er janvier 2017. Y compris parce que cela aurait de multiples conséquences sur d'autres terrains, les modifications de périmètres ayant naturellement un impact, par exemple, sur la définition des zones de revitalisation rurale (ZRR), les plans locaux d'urbanisme, les Scot… Le ministre Jean-Michel Baylet l'a d'ailleurs récemment rappelé.

Sur les autres volets de la réforme territoriale, quels sont les grands enjeux mis aujourd'hui en exergue par les maires de petites villes ?

Au-delà de la dimension intercommunale, une question importante pour nous est celle de la répartition des compétences entre départements et régions, et donc notamment celle de l'aide que les départements vont pouvoir continuer à apporter au bloc local. La réforme des administrations territoriales de l'Etat représente également un vrai sujet.

L'APVF s'est récemment exprimée sur la nouvelle loi Santé, et plus précisément sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT). En quoi la mise en place de ces groupements vous inquiète-t-elle ?

La loi Santé vient, sur plusieurs points, répondre de façon positive à nos attentes en matière d'amélioration de la qualité des soins sur le territoire. Mais nous craignons que la mise en place des GHT se fasse de façon précipitée, sans concertation suffisante, et aboutisse à une concentration excessive de l'offre de soins au détriment des petits hôpitaux et donc des soins de proximité. Nous nous interrogeons aussi sur la place minime qui risque d'être donnée aux élus locaux dans la gouvernance des GHT s'ils sont uniquement associés dans le cadre du "comité territorial des élus".

Les prochaines Assises des petites villes, qui auront lieu les 26 et 27 mai à La Grande Motte, mettront notamment à l'honneur la thématique de l'attractivité et de la redynamisation des centres-ville. C'est une problématique dont il est beaucoup question de toutes parts actuellement...

C'est en effet un enjeu lourd pour les villes de 3.000 à 20.000 habitants, pour lesquelles, notamment, le développement des zones de périphérie a engendré beaucoup de dégâts. On songe évidemment au commerce de centre-ville, mais cet aspect est indissociable d'une dimension plus large du problème, celui de la précarisation des centres-ville, y compris en termes d'habitat. Il est donc important pour nous d'avoir une vision globale, d'articuler les volets commerce et habitat. Cela peut sembler évident mais on l'oublie pourtant parfois : le commerce de proximité ne peut fonctionner que si les habitants sont bien là… Or nombre de centres-ville sont frappés par un problème de sous-densité. Les raisons sont multiples. Y compris la fiscalité des ménages, elle-même liée à la question des charges de centralité…
En matière de commerce, afin que la commune puisse continuer à mener une politique d'appui à la redynamisation du centre, j'ai veillé, en tant que rapporteur de la loi Notr, à ce que la politique locale du commerce et le soutien aux activités commerciales restent dans le champ de définition d'un intérêt communautaire afin que les communes puissent intégrer ces actions dans les plans de rénovation de leurs centres-ville.

Les dispositifs dans ce domaine sont nombreux aujourd'hui… Ne finit-on pas par s'y perdre un peu ?

On assiste en effet à une prolifération des programmes. L'un des objectifs lors des Assises sera précisément aussi de repérer les meilleurs outils, de voir comment les dispositifs peuvent s'articuler au mieux. Y compris, donc, en matière de logement. L'APVF a notamment participé activement à la définition du programme de revitalisation des centres-bourg lancé par Sylvia Pinel. On peut aussi mentionner le programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRAQD), dont a par exemple pu bénéficier ma ville d'Annonay avec, à la clef, une intervention couplée de l'Etat, de l'Anru et de l'Anah. La Caisse des Dépôts est également un acteur important sur ce terrain.

L'APVF a tout récemment signé une convention de partenariat avec la Caisse des Dépôts. Quels en sont pour vous les traits saillants ?

Notre partenariat avec la Caisse des Dépôts est un partenariat historique, fidèle. L'un des plus importants pour notre association. Cette nouvelle convention inclut aujourd'hui selon moi deux aspects prioritaires. Il y a l'organisation commune de réunions décentralisées en région. La prochaine a lieu ce 31 mars à Dijon au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, après Nantes, Lyon et Orsay, et sera centrée sur la mise en œuvre de la loi Notr - à la fois sur la rationalisation de la carte intercommunale et sur la complémentarité région-intercommunalité en termes d'aménagement du territoire et de développement économique. Ceci en présence de Marie-Guite Dufay, la présidente de région, et d'Antoine Bréard, le directeur régional de la Caisse des Dépôts. Ce type de rencontres est particulièrement pertinent pour permettre les échanges directs avec et entre les élus. L'autre axe important est de travailler avec la Caisse des Dépôts sur des solutions d'aide aux petites villes - d'aide à l'investissement bien sûr, mais aussi, par exemple à travers des outils tels que les sociétés d'économie mixte à opération unique (SemOp), d'aide à l'ingénierie de projets.

Propos reccueillis par Claire Mallet