Emplois aidés : l’APVF inquiète

28 juin 2018

La diminution des emplois aidés ? « Certaines économies sont grandement coûteuses » : c’est en ces termes que dans sa Résolution finale des XXIèmes Assises d’Autun, les élus de l’APVF ont choisi d’aborder la question de l’emploi aidé, dont le gouvernement a acté une diminution drastique.

Selon les chiffres de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), sur un an, le nombre de bénéficiaires d’emplois aidés en France métropolitaine est en diminution de 307.000, soit 20,2%. Parmi ces emplois aidés, on retrouve notamment les contrats aidés, très utilisés par les collectivités, dont la diminution, conforme aux annonces formulées durant l’été 2017 et actée lors de l’examen du projet de loi de finances 2018, est quant à elle estimée à 120.000 entre 2017 et 2018.

Pour l’APVF, l’absence de renouvellement de nombreux contrats aidés a eu un impact préjudiciable pour les personnes les plus vulnérables et pour le maintien de certains services à la population dans les territoires. La situation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) est éclairante à ce sujet : leur dégradation s’explique notamment par le non-renouvellement de plusieurs contrats aidés relatifs à des postes d’agents.

Dans un contexte budgétaire et financier très tendu, les élus des petites villes redoutent qu’une diminution supplémentaire de contrats aidés ne soit décidée avec l’examen du projet de loi de finances 2019.

Essentiels au maintien de services au public et à la survie d’association qui exécutent souvent un travail de grande qualité dans les territoires allant dans le sens du renforcement du lien social et de la cohésion, une nouvelle diminution de ces contrats serait vécue comme un « coup dur » brutal, difficile à comprendre pour de nombreuses collectivités qui sont engagées aux côtés de l’Etat depuis plusieurs années pour redresser les comptes publics.

Une telle diminution serait d’autant plus préoccupante que le gouvernement, pour rapprocher de l’emploi les personnes les plus fragilisées, compte stimuler la formation et l’accompagnement par les acteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE). Acteurs aujourd’hui très inégalement répartis sur le territoire qui opèrent essentiellement dans les périmètres métropolitains au détriment du reste du territoire.

C’est pourquoi, les élus de l’APVF estiment que le maintien de contrats aidés demeure un outil essentiel pour rapprocher de l’emploi des personnes fragilisées notamment au sein des territoires extra-métropolitains.

Dans la perspective de la préparation du projet de loi de finances 2019, Christophe BOUILLON, Président de l’APVF s’apprête à diffuser un courrier à Edouard PHILIPPE, Premier ministre, pour lui demander de prêter une attention toute particulière aux effets induits par l’existence des emplois aidés dans les territoires et à conforter le nombre de contrats aidés existants pour permettre un meilleur retour à l’emploi dans tous les territoires.