ESPACE MEMBRE

3 questions à... Michel-François Delannoy, Directeur du Département Appui aux Territoires du Groupe Caisse des Dépôts
Cette semaine, La Lettre des Petites Villes donne la parole à Michel-François Delannoy, Directeur du Département Appui aux Territoires du Groupe Caisse des Dépôts qui agit au cœur des territoires pour accompagner et encourager l’engagement des jeunes dans la vie publique. 1) La Banque des territoires vient de publier les résultats d’une étude de son …
Cette semaine, La Lettre des Petites Villes donne la parole à Michel-François Delannoy, Directeur du Département Appui aux Territoires du Groupe Caisse des Dépôts qui agit au cœur des territoires pour accompagner et encourager l’engagement des jeunes dans la vie publique.
1) La Banque des territoires vient de publier les résultats d’une étude de son Observatoire des investissements du bloc communal concernant les intentions d’investissement 2025. Quelles en sont les principales tendances ?
Cet observatoire, basé sur l’analyse des budgets primitifs 2025, met d’abord en lumière que la dynamique d’investissement des communes et des EPCI se poursuit cette année, de l’ordre de +6% par rapport à 2023 ; il confirme ainsi le caractère très atypique du mandat sur la poussée de l’investissement public local depuis près de 5 ans. Par ailleurs, nous constatons une accélération des investissements favorables aux enjeux d’atténuation au changement climatique autour de trois grands sujets : la rénovation énergétique du bâti public, le renouvellement des réseaux d’eau et d’assainissement, le déploiement d’aménagements souvent dédiés à la mobilité douce.
Ces axes d’investissement sont en pleine cohérence avec les mesures phares du plan stratégique de la Banque des Territoires et démontrent que le groupe Caisse des Dépôts est un partenaire incontournable des collectivités locales.
2) Plus précisément, y a-t-il une spécificité petites villes en matière d’évolution de l’investissement local ?
La Banque des Territoires joue un rôle important auprès des petites villes, notamment par le soutien significatif apporté aux programmes PVD et PVD+, tels que l’analyse et l’ingénierie territoriale, l’aide au financement de chefs de projet ainsi que leur formation.
Les petites villes ont pris à bras le corps le sujet de la transformation écologique dans leur stratégie d’investissement. Dans le cadre de nos travaux, nous avons constaté, au sein du panel, que près de 50% des volumes d’investissement des petites villes sont très clairement orientés sur des axes favorables à l’atténuation au changement climatique.
Par ailleurs, notre panel nous enseigne que les petites villes ont prévu, en 2025, un recours plus massif à l’autofinancement que les grandes villes, pour le financement de leurs investissements. Malgré les incertitudes économiques et budgétaires, leur situation demeure robuste et leur capacité de désendettement très correcte.
3) L’emprunt constitue maintenant la ressource privilégiée des collectivités. Cette tendance ne risque-t-elle pas d’être contrariée en cas de remontée des taux d’intérêt ?
Au sein de la Banque des Territoires, nous sommes très attentifs à la situation financière et budgétaire des différentes strates de collectivités locales. Le mix de financement des investissements publics est directement lié à la santé financière des collectivités. Vont-elles accentuer leurs financements via l’autofinancement ? Via la subvention ? Via l’endettement.
Certes, le recours à l’emprunt doit appréhender les hypothèses de volatilité des taux mais il doit surtout être posé au regard de sa finalité et de son objet de financement surtout s’il s’inscrit sur le long terme, voire le très long terme. L’endettement constitue donc un effet levier pour le financement d’investissements durables et à impacts pour les territoires.
Par exemple, un réseau d’eau s’amortit sur au moins 50 ans, donc sur le temps long. Son cout de renouvellement est significatif, il n’a pas vocation comptablement à être autofinancé sur une année. C’est la particularité de nos offres de financement. La Banque des Territoire, c’est la banque du temps long.
Télécharger l'étude en cliquant ici.

Transition écologique : le coût de l'inaction
Dans son premier rapport annuel sur la transition écologique, la Cour des comptes insiste sur l’urgence d’accélérer les efforts de la France pour respecter les objectifs climatiques et de biodiversité, malgré un contexte budgétaire contraint. Selon la Cour, le coût de l’inaction climatique pourrait atteindre 11,4 points de PIB d’ici 2050, un montant supérieur aux …
Dans son premier rapport annuel sur la transition écologique, la Cour des comptes insiste sur l’urgence d’accélérer les efforts de la France pour respecter les objectifs climatiques et de biodiversité, malgré un contexte budgétaire contraint.
Selon la Cour, le coût de l’inaction climatique pourrait atteindre 11,4 points de PIB d’ici 2050, un montant supérieur aux dépenses nécessaires pour réussir la transition. Si les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 30 % entre 1990 et 2023, le rythme reste insuffisant pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et l’objectif intermédiaire de –55 % en 2030. Le déclin de la biodiversité, l’augmentation des volumes de déchets et la pression sur la ressource en eau renforcent l’urgence d’agir.
Créé en 2022, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) joue un rôle central, mais son influence est jugée encore fragile. La Cour recommande de renforcer sa capacité d’arbitrage et de mieux intégrer la planification écologique dans la procédure budgétaire afin de rendre les choix financiers plus lisibles.
La Cour des comptes identifie les collectivités territoriales comme l’échelon le plus pertinent pour concevoir et mettre en œuvre les actions concrètes d’adaptation et de réduction des émissions. Les Conférences des parties régionales (COP régionales), lancées en 2023, doivent être poursuivies et mieux reliées aux documents locaux de planification (SRADDET, PCAET, PLU). Pour les petites villes, cette territorialisation est essentielle afin d’obtenir une visibilité pluriannuelle sur les financements et de déployer des projets adaptés aux réalités locales : rénovation du patrimoine bâti, mobilités du quotidien, réseaux d’eau et assainissement, ou encore développement de l’économie circulaire.
La Cour estime que 80 % des investissements nécessaires devront provenir du secteur privé. Les collectivités devront néanmoins assumer une part importante de l’effort, alors que les contraintes budgétaires sont fortes. Les magistrats appellent à réduire progressivement les dépenses publiques dommageables à l’environnement (subventions aux énergies fossiles, dispositifs favorisant l’artificialisation des sols) et à donner plus de visibilité aux filières : interdiction des chaudières à fioul, décarbonation progressive des transports ou rénovation énergétique des bâtiments.
L’institution attire aussi l’attention sur le reste à charge pour les ménages, qui pourrait atteindre 43 milliards d’euros par an d’ici 2030 pour la rénovation des bâtiments et l’achat de véhicules. Les dispositifs existants (MaPrimeRénov’, bonus écologique, certificats d’économie d’énergie) doivent être mieux ciblés afin de garantir leur efficacité et leur équité, en particulier pour les habitants des territoires où la capacité d’investissement est limitée.

L'avenir des petites villes se discute au Forum Future of Cities
Mardi 16 septembre, Daniel Cornalba, maire de l’Étang-la-Ville et membre du bureau de l’APVF, est intervenu lors du Forum Future of Cities à Paris, sur le thème : Décentralisation. Simplification. Finances publiques. Enjeux 2025/2026 pour les petites villes. Lors de son intervention, il a partagé son regard sur le rôle stratégique des petites villes : …
Mardi 16 septembre, Daniel Cornalba, maire de l’Étang-la-Ville et membre du bureau de l’APVF, est intervenu lors du Forum Future of Cities à Paris, sur le thème : Décentralisation. Simplification. Finances publiques. Enjeux 2025/2026 pour les petites villes.
Lors de son intervention, il a partagé son regard sur le rôle stratégique des petites villes : premier échelon de proximité, elles incarnent le lien direct avec les habitants et assurent la centralité des services publics essentiels – école, santé, culture, transports – qui irriguent tout un bassin de vie.
A l'invitation de Vincent Ducrey du Hub Institute, et avant l'intervention d'Annelise Avril (DG France Keolis - Grands sujets urbains), Daniel Cornalba a insisté sur l’importance de reconnaître le rôle des maires : face aux attentes et pressions du quotidien. Ces élus ont besoin d’un véritable statut et de mesures concrètes comme la validation de trimestres de retraite, la formation, la protection juridique afin de sécuriser leur engagement et éviter un « black-out démocratique ».
Le maire de l’Étang-la-Ville a également souligné que les petites villes sont des laboratoires d’innovation sociale et environnementale. Exemple concret : Mitry-Mory et sa « sécurité sociale de l’alimentation », ou la rénovation énergétique des écoles, qui allie économies d’énergie, qualité de vie et adaptation aux enjeux climatiques.
Enfin, l'APVF par la voix de Daniel Cornalba a rappelé que décentralisation réelle, simplification administrative et autonomie financière sont indispensables pour permettre aux petites villes de jouer pleinement leur rôle de proximité et d’innovation. Ce sont ces communes à taille humaine qui garantissent aujourd’hui et demain la cohésion sociale, la transition écologique et le dynamisme démocratique de la République.

5 000 maisons France Santé annoncées d’ici 2027, la bonne solution ?
Le 13 septembre, à Mâcon, lors de son premier déplacement comme Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé la création de 5 000 maisons « France Santé » d’ici 2027. Inspirées du modèle des maisons « France Services », ces structures doivent constituer un guichet unique de soins de proximité et garantir une offre médicale à …
Le 13 septembre, à Mâcon, lors de son premier déplacement comme Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé la création de 5 000 maisons « France Santé » d’ici 2027. Inspirées du modèle des maisons « France Services », ces structures doivent constituer un guichet unique de soins de proximité et garantir une offre médicale à moins de trente minutes de chaque Français.
Cette annonce intervient dans un contexte où la question des déserts médicaux reste une préoccupation majeure. Près de 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant et les inégalités territoriales d’accès aux soins se creusent.
Depuis 2017, les gouvernements successifs ont multiplié les objectifs : Emmanuel Macron avait annoncé 2 000 maisons de santé, François Braun en promettait 4 000 en 2022, puis Yannick Neuder visait plus de 4 000 en 2024. Aujourd’hui, la France en compte environ 2 200, auxquelles s’ajoutent 2 500 centres de santé. Ce maillage reste insuffisant et parfois fragile. Dans de nombreuses petites villes, les collectivités ont financé des bâtiments mais se heurtent à l’absence de praticiens, laissant certaines structures incomplètes ou vides.
Le plan « France Santé » s’ajoute aux missions de solidarité territoriale, entrées en vigueur le 1ᵉʳ septembre. Ce dispositif prévoit l’intervention de médecins volontaires dans 151 intercommunalités classées “zones rouges”, représentant environ 2,5 millions d’habitants. Si cette mesure illustre une volonté d’agir rapidement, elle ne répond pas à la question du suivi durable des patients ni à l’attractivité des territoires pour les soignants.
Le Premier ministre a précisé que le projet serait inscrit dans la loi de finances et dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026, mais aucune indication n’a été donnée sur son financement. Pour les élus locaux, cette incertitude fragilise la crédibilité de l’annonce.
Les petites villes, qui portent déjà une grande partie de l’effort d’investissement, insistent sur la nécessité d’une stratégie claire et durable. Les maisons et centres de santé représentent des outils précieux, mais ils ne pourront remplir leur rôle qu’à condition d’attirer et de fidéliser des professionnels de santé, de mieux articuler les dispositifs existants et de disposer de financements identifiés.
La lutte contre les déserts médicaux appelle aujourd’hui plus que de nouvelles annonces. Elle suppose une action cohérente, pérenne et coconstruite avec les collectivités, afin de garantir l’égalité d’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.

Livre Blanc de l'assurabilité : trouver des solutions pour toutes les communes
Alors que l’APVF se mobilise depuis plusieurs mois pour garantir une couverture assurantielle. Dans cette perspective, elle publie un livre blanc en partenariat avec l’un des principaux acteurs du secteur, la SMACL, et l’association d’élus locaux, Villes de France. Ce Livre blanc entend présenter des propositions consensuelles et pragmatiques pour faire face au risque pesant …
Alors que l'APVF se mobilise depuis plusieurs mois pour garantir une couverture assurantielle. Dans cette perspective, elle publie un livre blanc en partenariat avec l'un des principaux acteurs du secteur, la SMACL, et l'association d'élus locaux, Villes de France.
Ce Livre blanc entend présenter des propositions consensuelles et pragmatiques pour faire face au risque pesant sur certaines collectivités de ne pas être assurées. Figurent, entre autres, comme propositions, de faire de l’Observatoire de l’assurabilité un outil stratégique de pilotage de la mutualisation des risques, de mettre en place un régime de réassurance publique pour le risque émeutes et de mouvements sociaux ou encore d'élargir le périmètre des dispositifs de financement sur la prévention et l’adaptation afin de couvrir plus de territoires et de risques.
Gil Avérous, Maire de Châteauroux Président de Villes de France, justifie la rédaction de ce Livre Blanc par "la multiplication des risques climatiques, sociaux et numériques, les collectivités sont confrontées à une crise de l’assurabilité, marquée par la hausse des primes, la réduction des offres et des garanties, voire l’absence de couverture pour certains équipements".
Patrick Blanchard, Directeur Général de SMACL Assurances SA, partenaire de l'APVF, rappelle qu'il est "essentiel de rétablir et de renforcer le dialogue, aussi bien dans la relation contractuelle que dans le débat public".
Pour Christophe Bouillon, maire de Barentin, Président souligne que l'intérêt de ce Livre Blanc est de montrer qu'au-delà "de nos spécificités, de nos cultures différentes, nous pouvons nous mettre d’accord sur un certain nombre de propositions".
- Télécharger le Livre blanc ici

Commerce de centre-ville : des clefs pour faire face aux mutations
Philippe Le Goff, maire de Guingamp (22), membre du conseil d’administration de l’APVF, a été auditionné dans le cadre d’une mission d’information visant à redynamiser l’activité commerciale. Frédérique MACAREZ, maire de Saint-Quentin, Dominique SCHELCHER, PDG de Coopérative U et Antoine SAINTOYANT, Directeur de la Banque des Territoires, représenté par Magali Da Silva, de la Banque …
Philippe Le Goff, maire de Guingamp (22), membre du conseil d'administration de l'APVF, a été auditionné dans le cadre d'une mission d'information visant à redynamiser l’activité commerciale.
Frédérique MACAREZ, maire de Saint-Quentin, Dominique SCHELCHER, PDG de Coopérative U et Antoine SAINTOYANT, Directeur de la Banque des Territoires, représenté par Magali Da Silva, de la Banque des Territoires, se sont vus confier une mission nationale sur l’avenir du commerce de proximité, tant dans les centres-villes que dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Cette mission s’inscrit dans un contexte de mutation profonde du commerce et vise à proposer des solutions concrètes et adaptées pour soutenir et réimplanter des commerces essentiels à la vie des habitants. Les conclusions permettront d’éclairer les choix du gouvernement dans le cadre de sa politique de soutien aux territoires et au commerce de proximité.
Le constat : un commerce en mutation
En avant-propos, M. Le Goff a souligné le travail de l’APVF et de la commune de Guingamp sur les questions de commerce depuis 2014.
Le premier constat : il existe plus d’offres que de demandes.
Le commerce est en pleine mutation avec le numérique. La question logistique est désormais incontournable.
Cela affecte les modalités d’urbanisation, avec la place des centralités qui est redéfinie par le numérique.
Une approche plurielle est nécessaire pour répondre à ces enjeux.
Les sondages d’opinion laissent apparaître que le facteur numéro 1 pour la venue en centralité est la convivialité et l’évènementiel. On ne vient pas uniquement pour consommer désormais. Cela appelle un changement de paradigme, centré sur la désirabilité.
Autre constat, le consommateur est souvent plus compétent que le vendeur. Cela appelle une adaptation des commerçants.
Une autre tendance : la place de la vente au producteur ou du commerce non sédentaire. Cet aspect est longtemps apparu comme un concurrent du commerce traditionnel ; cela remet du moins en cause les modalités traditionnelles de consommation. Cela vaut notamment pour le commerce alimentaire, avec par exemple le développement de la vente à la ferme.
Comment tenir compte de la demande en commerce non-sédentaire ? A Guingamp, il y a un marché le vendredi et le samedi, dans une organisation standard. En tant que VP commerce de l’intercommunalité, M. Le Goff appelle à l’hybridation des fonctions pour favoriser l’aménagement temporaire pour accueillir ce type de commerces.
Penser la transformation des commerces de demain
Comment soutenir cet écosystème territorial ? Se pose la question de la préparation des transformations de commerce de demain, ce qui appelle des questions d’aménagement au sein des collectivités. Quelles reconversions en termes d’offres dans les zones périphériques ? Assise sur un foncier qui est désormais une mine d’or : si jamais ce foncier est libéré, quelle implantation favoriser ? M. Le Goff émet la proposition d’un diagnostic commercial obligatoire dans le cadre d’un PLUI pour objectiver la situation et permettre d’appréhender les logiques commerciales au regard de la démographie. Comment développer des logiques d’implantation qui ne s’inscrivent pas dans des logiques de déplacement ? Un assouplissement des procédures est par ailleurs nécessaire.
Du point de vue de l’urbanisme, il est nécessaire de renforcer les centralités.
S’agissant des acteurs, il faut accompagner les commerçants dans les transformations du secteur. L’étude de marché, par exemple, doit laisser la place à une étude de différenciation. Une logique d’hybridation du commerce a de plus en plus cours. Comment organiser des événements croisés entre différents commerces ? Comment organiser son commerce, par exemple avec l’installation de point relais pour les colis, selon le type de commerce ? Cela appelle à mettre en œuvre une logique de formation des commerçants. Il faut leur redonner de la confiance, à travers des formations d’un an avec des nombre réduits de commerçants, très motivés. Ce type d’initiative aurait un fort effet de levier.
L’accompagnement doit être celui des modes de pensée, de façon à structurer tout un écosystème.
Adapter le commerce à la démographie et aux usages
Quid de la fiscalité et de la vacance commerciale ? Il n’y a plus de vacance commerciale à Guingamp. La vacance commerciale s’explique par un linéaire commercial qui ne correspond pas à la démographie de sa collectivité ou le commerce a besoin d’un réenchantement pour créer un nouveau narratif à l’installation du commerce. En cas de défaillance, la commune de Guingamp travaille commerce par commerce pour assurer la reprise, le plus important étant l’environnement commercial.
S’agissant de la fiscalité, les chèques cadeaux offrent un effet levier très important, notamment en cas de collaboration avec les employeurs.
Il existe une décorrélation entre l’activité économique et le coût immobilier. Pour y répondre, il peut parfois être nécessaire d’accepter les friches. Cela a beau être contre-intuitif, l’effet est appréciable sur le coût du foncier.
Antienne des codes Naf dans les documents d’urbanisme : les inscrire serait ne pas prendre en compte les mutations du commerce. Ce serait s’encalminer dans des représentations. Cela n’exonère pas de disposer d’une lecture assez fine des différentes fonctions selon les lieux d’implantation dans la commune. Disposer d’un droit de préemption communal, notamment sur les commerces de bouche, permet d’avoir une approche assez fine, en objectivant les prix des transactions et de disposer d’une vision de la bonne santé commerciale.
S’agissant de la sécurité, certains commerces peuvent amener des comportements de mendicité ou de pratiques addictives qui peuvent constituer un frein au flux commercial. Un travail fin avec les forces de l’ordre est nécessaire. Comment garantir une sécurité plus effective, mais également comment dégonfler un certain sentiment d’insécurité ? Il est nécessaire de perfuser dans les foyers pour modifier les perceptions.

Crise du logement : de nombreuses petites villes reclassées en zone tendue
Le gouvernement a publié, le 6 septembre, un nouvel arrêté révisant le zonage des communes en matière de logement. Au total, 468 communes changent de catégorie, dont plus de la moitié intègrent ou rejoignent les zones dites «tendues», où la demande de logement dépasse largement l’offre. Un impact direct pour les habitants des petites villes …
Le gouvernement a publié, le 6 septembre, un nouvel arrêté révisant le zonage des communes en matière de logement. Au total, 468 communes changent de catégorie, dont plus de la moitié intègrent ou rejoignent les zones dites «tendues», où la demande de logement dépasse largement l’offre.
Un impact direct pour les habitants des petites villes
Cette révision concerne près de 2,4 millions de Français. De nombreuses petites villes sont concernées. Certaines, comme Lattes (Hérault), Saint-Laurent-de-Mure (Rhône) ou Mitry-Mory (Seine-et-Marne), passent ainsi en zone A, rejoignant les territoires où la tension immobilière est particulièrement forte. Pour ces communes, à la fois proches de grandes métropoles et marquées par une croissance démographique soutenue, le reclassement constitue un enjeu majeur.
Quels avantages pour les territoires concernés ?
Les communes classées en zone tendue peuvent :
-
accueillir des logements locatifs intermédiaires, destinés en particulier aux classes moyennes, aux jeunes actifs ou aux travailleurs clés ;
-
bénéficier d’aides renforcées comme le prêt à taux zéro, le bail réel solidaire ou encore certaines réductions fiscales (Denormandie, Loc’Avantages) ;
-
mettre en place de nouveaux leviers, par exemple la possibilité de créer des zones réservées uniquement aux résidences principales, afin de mieux encadrer la pression des meublés touristiques.
Une adaptation nécessaire, mais à stabiliser
Depuis 2022, les révisions se succèdent à un rythme soutenu : plus de 200 communes en 2023, 865 en 2024… et maintenant 468 en 2025. Si le ministère du Logement met en avant un « travail de concertation avec les élus locaux », les associations d’élus rappellent la nécessité de donner de la visibilité aux communes, car ces changements fréquents compliquent la planification de long terme.
Pour les petites villes, souvent situées à la frontière entre zones rurales et zones attractives, le reclassement en zone tendue représente à la fois une opportunité (plus d’outils pour loger leurs habitants) et un défi (trouver le foncier et accompagner la croissance).
> Un simulateur en ligne permet à chaque commune de vérifier son classement dans le nouveau zonage.

Impôts locaux : 90 % des petites villes ont stabilisé leur taux
Une étude de la DGFiP confirme la dernière enquête de l’APVF : la très large majorité des communes ont reconduit leur taux de fiscalité directe locale en 2025. Et, c’est le cas depuis plusieurs mandats témoignent la plupart des maires de petites villes, malgré une difficulté accrue à équilibrer les budgets ces trois dernières années. Il …
Une étude de la DGFiP confirme la dernière enquête de l’APVF : la très large majorité des communes ont reconduit leur taux de fiscalité directe locale en 2025. Et, c’est le cas depuis plusieurs mandats témoignent la plupart des maires de petites villes, malgré une difficulté accrue à équilibrer les budgets ces trois dernières années.
Il ressort de l’étude qu’entre 2024 et 2025, les communes ont reconduit leurs taux de fiscalité directe locale à hauteur de 85,1 % pour la THS, 86,3 % pour la TFPB, 87,3 % pour la TFNB et 90 % pour la CFE. Ces données sont en légère hausse par rapport à 2024 où les reconductions de taux se situaient entre 81 % (THS) et 88 % (CFE). La proportion de baisses est très faible (environ 1 %) et celle des hausses en légère diminution (comprises entre 8 % pour la CFE et 14 % pour la THS).
Côté petites villes, notre enquête sur la situation financière des petites villes réalisée en mars 2025 dévoilait que 93,3 % des maires de petites villes n’envisageaient pas d’augmenter les taux de foncier bâti. Cette proportion est confirmée par l'analyse des données de la DGCL, où 90 % des petites villes ont stabilisé ou voire baissé leur taux. Pour autant, elles sont plus nombreuses à considérer que boucler leur budget en 2025 a été particulièrement difficile (37,6 %, contre 26,9 % qui considèrent que l'exercice n'a pas été plus difficile que les années précédents, et 26,1 % qui estiment que les difficultés sont à venir).
Téléchargez l'étude DGFiP en cliquant ici.

Septembre pour apprendre avec JeVeuxAider.gouv.fr
La plateforme publique du bénévolat JeVeuxAider.gouv.fr organise sa campagne annuelle “Septembre pour apprendre”. Septembre pour apprendre met en lumière les organisations engagées partout en France sur des missions de bénévolat qui luttent concrètement contre les inégalités éducatives. Cette campagne de mobilisation et de sensibilisation nationale, par l’action collective bénévole, ouvre de nouvelles voies d’accès et …
La plateforme publique du bénévolat JeVeuxAider.gouv.fr organise sa campagne annuelle "Septembre pour apprendre". Septembre pour apprendre met en lumière les organisations engagées partout en France sur des missions de bénévolat qui luttent concrètement contre les inégalités éducatives.
Cette campagne de mobilisation et de sensibilisation nationale, par l’action collective bénévole, ouvre de nouvelles voies d’accès et donne la possibilité aux publics de croire en eux, en leur réussite aussi bien académique, professionnelle que personnelle.
L’éducation est un sujet qui touche de nombreuses personnes, autant les plus jeunes, que les personnes actives ou retraitées, les enfants, habitants des quartiers populaires, femmes, personnes en situation de handicap, nouveaux arrivants et personnes réfugiées. Nombreux sont celles et ceux qui ne disposent pas des mêmes chances et des mêmes droits pour construire un avenir avec sérénité et ambition. Qu’importe son sexe, son milieu d’origine, ses conditions de vie, ou son lieu de naissance, “chacun de nous doit pouvoir disposer d’une éducation de qualité sur un pied d’égalité, et disposer de possibilités d’apprentissage tout au long de sa vie”.
Accéder au kit de communication

Déserts médicaux : un lancement en demi-teinte pour les zones rouges
Le lancement des « missions de solidarité territoriale » devait marquer une première réponse à la crise des déserts médicaux. Reposant désormais sur le volontariat, ce dispositif suscite encore de nombreuses interrogations et reste fragilisé par le contexte politique. Le gouvernement avait prévu pour septembre la mise en place des « missions de solidarité territoriale …
Le lancement des « missions de solidarité territoriale » devait marquer une première réponse à la crise des déserts médicaux. Reposant désormais sur le volontariat, ce dispositif suscite encore de nombreuses interrogations et reste fragilisé par le contexte politique.
Le gouvernement avait prévu pour septembre la mise en place des « missions de solidarité territoriale », permettant à des médecins volontaires d’exercer jusqu’à deux jours par mois dans 151 intercommunalités classées comme « zones rouges », soit environ 2,5 millions d’habitants concernés.
Présentée au printemps comme une mission obligatoire, assortie de sanctions et de possibilités de réquisition par les ARS, la mesure repose désormais sur le volontariat. Les médecins participants percevront une indemnisation de 200 euros par jour. En Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, environ 200 volontaires se sont déjà déclarés, mais ce nombre reste très limité au regard des besoins.
Si cette évolution marque une prise de conscience, elle soulève encore de nombreuses interrogations. Les syndicats de médecins pointent l’absence de solutions pour le suivi des patients après le départ des praticiens, les difficultés liées au remplacement dans les cabinets, ou encore la complexité des aspects administratifs et numériques. La chute du gouvernement le 8 septembre ajoute une incertitude politique à un dispositif dont l’efficacité reste à démontrer.
L’Association des Petites Villes de France (APVF) accueille ce dispositif comme une première étape mais rappelle que 87 % du territoire est concerné par la pénurie médicale. La réponse ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté des praticiens.
L’APVF appelle à une stratégie plus ambitieuse et cohérente : une régulation de l’installation qui ne soit en rien coercitive, un soutien renforcé aux centres et maisons de santé, le développement de la télémédecine et une politique d’attractivité pour les territoires sous-dotés.
Pour les petites villes, en première ligne face aux inégalités d’accès aux soins, il est urgent que l’accès à la santé devienne une véritable priorité nationale, inscrite dans la durée et à l’abri des incertitudes politiques.